L'UE veut «réajuster» sa position face à la Chine

La ministre française des Affaires étrangères et européennes Catherine Colonna (à droite) serre la main du ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang lors d'une réunion au ministère des Affaires étrangères du Quai d'Orsay à Paris, le 10 mai 2023. (Photo Sarah Meyssonnier / POOL / AFP)
La ministre française des Affaires étrangères et européennes Catherine Colonna (à droite) serre la main du ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang lors d'une réunion au ministère des Affaires étrangères du Quai d'Orsay à Paris, le 10 mai 2023. (Photo Sarah Meyssonnier / POOL / AFP)
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Publié le Samedi 13 mai 2023

L'UE veut «réajuster» sa position face à la Chine

  • L'un des contentieux les plus vifs avec Pékin est celui lié à l'ambiguïté de la position chinoise sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie
  • La Chine et l'Europe doivent ensemble «rejeter la mentalité de Guerre froide»

STOCKHOLM, Suède : L'Union européenne a décidé vendredi de "réajuster" sa position vis-à-vis de la Chine afin de réduire sa dépendance économique et pousser Pékin à adopter une ligne plus dure avec Moscou sur l'Ukraine.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont approuvé les grandes lignes de cette stratégie, présentée par Josep Borrell au cours d'une réunion informelle vendredi à Stockholm.

Elle sera suivie samedi par une réunion avec les partenaires de la "zone indo-pacifique", un forum créée en 2021 mais dont sont absents deux acteurs, la Chine et Taïwan.

Le document exposant la nouvelles stratégie "a été considéré comme une base de travail très solide. Les remarques des ministres vont être prises en compte pour finaliser la proposition qui sera soumise aux dirigeants européens lors de leur sommet en juin", a annoncé M. Borrell à l'issue de la réunion.

La Chine reste un partenaire, un concurrent et un rival systémique pour l'UE, "mais avec l'affirmation de sa puissance par Pékin, le troisième volet du triptyque a pris le dessus", a souligné un participant.

"Le document a été approuvé par tout le monde", a confirmé à l'AFP un ministre. "Il nous convient parfaitement", a reconnu la ministre française Catherine Colonna.

Il sera complété par la stratégie de sécurité économique annoncée par la Commission européenne pour le 21 juin.

Avec la montée des tensions autour de Taïwan, les divergences de ligne au sein des 27 sont apparues au grand jour ces dernières semaines, poussant l'Europe à accorder ses violons dans sa relation compliquée mais incontournable avec le géant asiatique.

"La Chine a beaucoup changé. La montée du nationalisme et de l'idéologie, le durcissement de la concurrence entre les États-Unis et la Chine, qui affecte tous les domaines politiques, et le fait que la Chine est en train de se transformer imposent de définir une stratégie cohérente", souligne la lettre dont l'AFP a pris connaissance.

"Si nous voulons être pertinents face à l'émergence de la Chine en tant que grande puissance, les États membres de l'UE doivent être plus unis et agir conformément à une politique commune", y insiste Josep Borrell, qui avait récemment déjà appelé à "mettre un terme à la cacophonie".

Partenaires, pas clients 

L'un des contentieux les plus vifs avec Pékin est celui lié à l'ambiguïté de la position chinoise sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Pékin n'a pas condamné Moscou et certaines de ses entreprises aident la Russie en contournant les sanctions européennes.

"Nous ne pouvons pas avoir une relation normale avec la Chine si celle-ci n'utilise pas la forte influence qu'elle a sur la Russie pour mettre fin à cette guerre", a averti Josep Borrell.

Bruxelles a suscité l'ire de Pékin en proposant aux 27 de restreindre les possibilités d'exportations européennes vers huit sociétés chinoises accusées de réexporter vers la Russie des biens avec des composants électroniques et des technologies sensibles comme des semi-conducteurs et des circuits intégrés.

La Chine "répliquera" si ces mesures sont adoptées, a averti mardi à Berlin le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang.

"Aucune décision n'a encore été prise", a précisé Josep Borrell. "La décision revient aux Etats membres et l'unanimité est nécessaire", a-t-il rappelé.

Josep Borrell a insisté sur la nécessité pour l'UE de rester "engagée" avec la Chine malgré les divergences et a appelé à "réduire les dépendances excessives dans certains secteurs stratégiques, car lorsqu'elles sont trop importantes, elles deviennent un risque".

"Nous devrions trouver un moyen d'être un partenaire et non un client", a affirmé le représentant de la Pologne, le secrétaire d'Etat Pawel Jablonski.

La Chine et l'Europe doivent ensemble "rejeter la mentalité de Guerre froide", a pour sa part affirmé le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang depuis Oslo, dernière étape de sa visite en Europe.

Samedi à Stockholm, les ministres de l'UE et leurs homologues de la région Asie-Pacifique vont "discuter de la manière de construire des partenariats", a expliqué un haut responsable européen. "Il n'est pas question de chercher un alignement entre les participants face à la Russie", a-t-il précisé.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.