Une émission sur CNN, et Trump rallume le débat sur sa place dans les médias

Dans cette photo d'archives, l'ancien président américain Donald Trump s'exprime lors d'un rassemblement "Make America Great Again" à Manchester, dans le New Hampshire, le 27 avril 2023.  (Photo Joseph Prezioso / AFP)
Dans cette photo d'archives, l'ancien président américain Donald Trump s'exprime lors d'un rassemblement "Make America Great Again" à Manchester, dans le New Hampshire, le 27 avril 2023. (Photo Joseph Prezioso / AFP)
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Publié le Vendredi 12 mai 2023

Une émission sur CNN, et Trump rallume le débat sur sa place dans les médias

  • C'était le retour de Donald Trump à une heure de grande écoute sur la chaîne d'infos du câble, qu'il a souvent abreuvée d'injures, et il n'a pas laissé passer l'occasion
  • Critiquée avant même l'émission, surtout dans les rangs proches des démocrates, CNN a reçu un déluge de remontrances depuis mercredi soir

New York, Etats-Unis : Fallait-il l'inviter de cette manière ? Une émission sur CNN avec Donald Trump en vedette, multipliant les provocations et les infox, aura suffi pour relancer le débat sur la place que lui donneront les médias pendant la primaire républicaine et, peut-être, la présidentielle de 2024.

C'était son retour à une heure de grande écoute sur la chaîne d'infos du câble, qu'il a souvent abreuvée d'injures, et il n'a pas laissé passer l'occasion. Pendant 1h10, répondant aux questions d'un panel d'électeurs républicains ou indécis du New Hampshire, Donald Trump a attaqué Joe Biden sur l'inflation et l'immigration et dépeint l'Amérique comme «un pays du tiers-monde».

Mais il a aussi répété -- sans preuve, lui a rappelé la journaliste Kaitlan Collins -- que l'élection présidentielle de 2020 avait été «truquée» en sa défaveur, et minoré la violente invasion du Capitole par des milliers de ses partisans refusant la défaite, le 6 janvier 2021.

Le plus souvent sous les applaudissements de ses partisans, carrément hilares quand le septuagénaire a qualifié de «tarée» l'ancienne journaliste E. Jean Carroll, à qui il devra verser cinq millions de dollars de dommages et intérêts pour l'avoir agressée sexuellement en 1996 et diffamée, selon un verdict rendu mardi par un jury citoyen à New York. Verdict dont il a officiellement fait appel jeudi.

- Mégaphone -

«Désastreux», «folie totale», «honte»... critiquée avant même l'émission, surtout dans les rangs proches des démocrates, CNN a reçu un déluge de remontrances depuis mercredi soir, accusée d'avoir tendu le mégaphone à infox au favori de la primaire républicaine pour faire de l'audience.

Selon la chaîne, l'émission a réuni 3,3 millions de téléspectateurs, soit le 2e meilleur résultat d'un tel format depuis 2016 sur CNN.

«Difficile de voir comment l'Amérique a été servie par le spectacle de mensonges qui a été diffusé sur CNN mercredi soir», démarre même l'analyse d'un des journalistes de la chaîne qui suit les médias, Olivier Darcy.

«Ce n'est pas de l'information, c'est du bruit», renchérit auprès de l'AFP Matthew Jordan, professeur associé d'étude des médias à l'université Penn State.

Pour lui, l'idée même de démonter en direct les mensonges de Donald Trump, banni jusqu'à récemment de Twitter et Facebook pour incitation à la violence après le 6 janvier 2021, relève de la gageure.

- «Stratégie» -

«Le problème c'est que la stratégie de Trump, en tant que démagogue autoritaire, est de mener une guerre contre la vérité avec un déluge de mensonges, de sorte que la vérification des faits ne fonctionne pas (...) il continue à mentir», assure Matthew Jordan.

Via un porte-parole, CNN assure au contraire que ce travail de vérification a été effectué «en temps réel» par sa journaliste, qui a posé «des questions difficiles, justes, révélatrices». Au lendemain de l'émission, de nombreux médias ont consacré des articles à démonter certaines assertions de Donald Trump.

Au-delà du potentiel d'audimat que pourrait encore représenter le candidat de 76 ans, difficile dans les mois qui viennent d'imaginer faire sans celui qui domine pour l'instant les sondages de la primaire républicaine.

«Que se passe-t-il s'il gagne la primaire ? Faut-il ne pas diffuser la convention républicaine?», demande le professeur d'histoire et de journalisme à l'université Rutgers, David Greenberg.

«Dans une démocratie, vous devez permettre aux gens de former leur jugement de manière indépendante», ajoute-t-il auprès de l'AFP.

- «Pas de black-out» -

Le professeur remercie même CNN de lui avoir «rappelé qui est Donald Trump» et «le lien affectif qu'il maintient auprès de nombreux Américains», un avertissement à ses yeux.

Depuis qu'il a déboulé sur la scène politique américaine, avec ses recettes d'homme d'affaires et de star de la télé-réalité, Donald Trump a toujours suscité des débats enflammés sur la place qu'il occupe dans les médias.

Mais il a surtout été un incontestable facteur d'audience pour les chaînes d'information, dans un contexte de concurrence féroce entre Fox News, CNN, ou MSNBC.

Son inculpation pénale pour des fraudes comptables et fiscales, début avril à New York, avait rallumé une frénésie médiatique autour de l'ancien président, qui s'en est toujours nourri.

«En 2016, les chaînes, et CNN en particulier, lui ont donné trop de temps d'antenne. Parce qu'elles le trouvaient spectaculaire», rappelle David Greenberg. «Mais cela ne veut pas dire que l'alternative, c'est juste un black-out», ajoute-t-il. Pour lui, il n'y a pas d'autre solution que de «l'interroger et de le confronter aux faits».


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.