PARIS: Loin du buzz médiatique autour de Maïwenn et Johnny Depp, stars de "Jeanne du Barry" qui ouvre le Festival de Cannes mardi, ce film sur la dernière favorite de Louis XV est "académique" et "classique", revendique sa réalisatrice.
Co-productrice, réalisatrice et actrice principale, Maïwenn, qui campe Madame du Barry, se délecte du fait que son long-métrage, qui marque le retour à l'écran de l'acteur américain et sort également en salles en France mardi, étonnera les critiques par son classicisme.
"C'était une façon de dire: vous ne me connaissez pas", dit-elle à l'AFP.
"Je suis quelqu'un de multiple, d'imprévisible. Ce n'est pas parce que mes films avant étaient tournés en impro, de façon très moderne, que je n'aime pas le cinéma classique, la musique classique, la langue française classique".
«Même tempérament»
C'est grâce au film de Sofia Coppola "Marie-Antoinette" que Maïwenn a découvert le personnage de Jeanne du Barry, une fille du peuple, courtisane et dernier grand amour de Louis XV.
"Ca me faisait fantasmer de faire un jour un film d'époque, mais c'est la découverte de Jeanne du Barry incarnée par Asia Argento qui m'a complètement obsédée", dit la réalisatrice, dont le film "Mon Roi" avait été en compétition pour la Palme d'or en 2015.
"C'est compliqué de justifier toujours ses désirs. C'est comme ça, elle m'a intriguée", s'impatiente-t-elle.
"Elle et moi, on est du même tempérament, de la même planète", assure la réalisatrice, qui s'est mariée à 16 ans avec Luc Besson et avait évoqué dans des interviews avoir été victime de maltraitance de la part de ses parents.
Maïwenn montre Jeanne du Barry -de son vrai nom Jeanne Bécu ou de Vaubernier- depuis son enfance auprès d'une mère sans scrupules, à son introduction à la cour de Versailles.
Si le film est loin de l'esprit "rock and roll" de celui de Coppola, sa réalisatrice assume quelques entorses à la réalité historique: Jeanne se marie au comte Jean du Barry, alors qu'elle a en fait épousé son frère Guillaume.
Le plus grand défi a été le manque de temps. "J'avais dix semaines, c'était très peu", dit Maïwenn. "C'est un film qui a coûté 20 millions mais il en aurait fallu 10 de plus" pour garder un rythme de tournage normal.