PARIS: Le Parisien a dénoncé jeudi les pratiques frauduleuses d'un site internet usurpant son nom et copiant sa charte graphique pour diffuser de fausses informations, notamment sur la guerre en Ukraine, annonçant une procédure pour "faire cesser ce plagiat".
"Depuis plusieurs semaines, notre journal voit sa charte graphique copiée par le mystérieux 'leparisien.ltd', qui diffuse des fake news (fausses informations), le plus souvent contre l'Ukraine et l'Occident", parfois "ostensiblement complotistes" et "pourtant largement partagées sur les réseaux sociaux", explique un article en ligne du quotidien.
Le Parisien a donc "récemment déposé une plainte" auprès de l'Icann, un régulateur mondial chargé de l'attribution des adresses sur internet, dans l'espoir de récupérer rapidement le nom de domaine litigieux, "leparisien.ltd".
Ce dernier, qui ne redirige vers aucune page d'accueil, a été créé "début février", souligne le quotidien, sans savoir précisément "depuis quand" dure le plagiat.
Les articles qui y sont publiés "reprennent" les codes graphiques du Parisien et reproduisent les liens menant vers son vrai site. "Mais le titre, la photo et le texte n'ont rien à voir" avec le média.
Tous critiquent "l'Occident, les États-Unis ou la guerre en Ukraine", relève le journal, citant des titres comme "Joe Biden est un terroriste : des nouvelles preuves" ou "La guerre en Europe n'est plus nécessaire. Le secrétaire d'État américain parle de nouvelles frontières pour l'Ukraine". D'autres prétendent apporter la "vérité sur les machinations de Zelensky dans l'achat d'obus" ou sur les Français se privant de nourriture pendant que "les États-Unis réclament plus d'argent" à l'Hexagone "pour la guerre en Ukraine".
Selon le Parisien, certains liens ont été "sponsorisés" sur Facebook "afin d'être diffusés plus largement".
Un article sur un supposé "exode massif" d'Ukrainiens pour "échapper à l'esclavage militaire" et "une mort imminente sur le front" a en outre été "partagé des centaines de fois ces derniers jours", notamment sur Twitter par l'ancien sénateur centriste Yves Pozzo di Borgo, qui a déjà relayé des informations trompeuses à ses quelque 100 000 abonnés.
S'il "est impossible en l'état de remonter jusqu'au créateur de ce faux site", le Parisien estime "difficile de ne pas y voir l'ombre de la Russie", dans un contexte de guerre informationnelle.