KIEV: Un haut responsable militaire ukrainien a affirmé mercredi que les forces de Kiev ont mené des contre-attaques à Bakhmout, l'épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine, et forcé les troupes russes à reculer en certains endroits.
La bataille pour Bakhmout, ville dévastée et aujourd'hui contrôlée à près de 95% par les forces russes, est la plus longue et la plus meurtrière depuis le début de l'invasion russe lancée en février 2022.
Si les troupes russes, et en premier lieu les combattants du groupe paramilitaire Wagner, ont progressivement et lentement gagné du terrain ces derniers mois à Bakhmout, la résistance ukrainienne à l'ouest de la ville reste acharnée.
"Nous menons des contre-attaques efficaces. Dans certaines zones du front, l'ennemi n'a pas pu résister à l'assaut des défenseurs ukrainiens et s'est retiré à une distance allant jusqu'à deux kilomètres", a affirmé sur Telegram Oleksandre Syrsky, commandant des forces terrestres de l'armée ukrainienne.
Selon lui, les combattants de Wagner sur place ont été remplacés en certains endroits par des unités de l'armée régulière russe, moins bien préparées.
La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, a elle assuré sur Telegram que les troupes de Kiev n'avaient "pas perdu une seule position à Bakhmout au cours de la journée" écoulée.
Ces affirmations étaient invérifiables de source indépendante dans l'immédiat.
"Nos forces de défense tiennent le front de manière fiable et empêchent l'ennemi d'avancer. La bataille pour Bakhmout se poursuit", a ajouté M. Syrsky.
Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, en conflit ouvert avec l'état-major russe, avait accusé mardi les soldats de l'armée régulière russe d'avoir fui leurs positions à Bakhmout.
M. Prigojine s'était plaint à plusieurs reprises d'un manque de munitions pour ses hommes, accusant la hiérarchie militaire russe de provoquer à dessein cette pénurie et menaçant de se retirer de Bakhmout si la situation n'était pas réglée.
Mercredi, Evguéni Prigojine a une nouvelle fois affirmé que ses hommes ne recevaient pas assez de munitions, faute desquelles l'armée ukrainienne sera en mesure de "détruire Wagner" à Bakhmout.
"Il existe un risque sérieux d'encerclement de Wagner à Bakhmout en raison de l'échec des flancs", qui sont tenus par des troupes régulières de l'armée russe, a-t-il assuré, cité par son service de presse sur Telegram.
"Déjà les flancs craquent et s'effondrent", s'est-il alarmé, accusant l'état-major russe de vouloir "réduire artificiellement le potentiel de combat" de Wagner par "peur de la concurrence interne".
L'Ukraine affirme de son côté préparer une contre-offensive d'ampleur, dont les premiers actes pourraient déjà avoir commencé.