PARIS: La France a augmenté son aide au développement de 50% en cinq ans, a annoncé vendredi le président Emmanuel Macron, soulignant sa volonté d'investir dans "la solidarité internationale" pour protéger l'avenir des jeunes générations.
"En luttant contre la pauvreté dans le monde, nous luttons contre les causes profondes des guerres. En aidant les pays les plus vulnérables face aux impacts du réchauffement climatique, comme les inondations et les sécheresses, nous luttons pour un ordre international plus juste car ces pays ne sont pas responsables du changement climatique", a déclaré Emmanuel Macron dans une vidéo postée sur Twitter.
Il a précisé que la France avait investi 15 milliards d'euros dans la solidarité internationale en 2022 contre 10 milliards en 2017.
"Nous pouvons être fiers de nous classer au 4e rang des pourvoyeurs de l'aide au développement dans le monde", a réagi la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, se félicitant que le président ait "maintenu la trajectoire ascendante de ces investissements depuis 2017".
Emmanuel Macron a argué que financer des projets pour décarboner la planète ou protéger les forêts et les océans, revenait à protéger "l'avenir de nos jeunes générations".
Face aux différentes crises comme la pandémie de Covid ou la guerre en Ukraine, "il est de notre devoir d'accentuer l'effort au niveau mondial et d'embarquer tous les Etats, tous les acteurs (...) pour bâtir un nouveau pacte mondial plus juste et plus solidaire", a-t-il également souligné.
Le président a par ailleurs annoncé la création "pour la jeunesse française de 3 000 postes d'experts et de volontaires à l'étranger d'ici à 2027" qui incarneront "les valeurs de la France à l'international".
Il s'agit de postes au sein d'organisations internationales, d'administrations étrangères ou d'ONG.
Le chef de l'Etat a par ailleurs évoqué la tenue du sommet international à Paris les 22 et 23 juin qui doit mobiliser plus de moyens et d'investissements en faveur des pays vulnérables en matière de transition climatique avec l'objectif de mobiliser le secteur privé.
"Quand on lutte contre le changement climatique, pour le développement, on est tous gagnant gagnant", a commenté la secrétaire d'Etat au développement Chrysoula Zacharopoulou dans un entretien avec l'AFP.
La ministre, qui s'est rendue dans plus de 30 pays du continent africain, en Indo-pacifique et en Amérique latine en près d'un an de fonction, a constaté que les besoins étaient "partout".
Mais elle souligne la nécessité de changer de méthode.
"Il faut être plus agile, réactif, transactionnel", a-t-elle dit, ajoutant qu'il fallait aussi sortir de la logique "d'aides automatiques" à tel ou tel pays.
Elle a ainsi cité l'exemple de la Zambie – "pays démocratique qui peut nourrir l'Afrique australe" – qui est "devenu un partenaire important" ou la Papouasie Nouvelle-Guinée située dans l'Indo-pacifique, région stratégique pour la France.
"L'objectif est de proposer une offre française dans plusieurs filières stratégiques combinant financement public, mobilisation des entreprises et formation", a-t-elle également expliqué.
Selon elle, la vulnérabilité climatique est désormais "au cœur" de la stratégie française en matière de solidarité internationale.
Le gouvernement veut ainsi plancher sur "un mécanisme de suspension du service de la dette pour les pays qui subissent une catastrophe climatique".