NATIONS UNIES: Entre 2 et 2,5 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de malnutrition aiguë au Soudan, portant le total à au moins 19 millions d'ici six mois si le conflit se poursuit, a annoncé un porte-parole de l'ONU vendredi.
"Le Programme alimentaire mondial (PAM) prévoit que le nombre de personnes victimes d'insécurité alimentaire aiguë va augmenter entre 2 et 2,5 millions, augmentant le nombre total à 19 millions dans les prochains trois à six mois si le conflit se poursuit", a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU.
Selon le rapport du PAM, début 2023, 16,8 millions de Soudanais - sur quelque 50 millions d'habitants - souffraient d'insécurité alimentaire grave, déjà un million de plus qu'un an plus tôt.
"En mai 2023, en prenant en compte le conflit en cours (...), nous pouvons prudemment estimer que le nombre de personnes victimes d'insécurité alimentaire grave augmentera au moins à 19 millions (près de 40% de la population) dans les trois à six mois".
Les régions qui devraient être les plus touchées, avec plus de la moitié de leur population concernée, sont les Etats du Darfour-ouest, du Kordofan de l'ouest, du Nil bleu, de la Mer rouge et du Darfour-nord.
Le rapport précise qu'en mars 2023, 14,8 millions de foyers n'avaient pas les moyens d'acheter le "panier alimentaire" de base qui inclut des produits comme le sorgho, la farine de blé ou des arachides. "C'est déjà une statistique alarmante", commente le PAM.
Mais si le conflit se poursuit, le prix de ce panier devrait augmenter de 25% dans les trois à six mois, et 18 millions de foyers n'en auront plus les moyens.
Près de 10 000 personnes ont fui en Centrafrique selon l'ONU
Environ 9 700 personnes ont traversé la frontière vers la Centrafrique depuis le Soudan voisin, où des combats entre armée et paramilitaires en guerre pour le pouvoir font rage depuis 21 jours, a annoncé vendredi le Bureau de coordination humanitaire de l'ONU (OCHA) en Centrafrique.
Quelque "9 700 personnes, dont 3 460 rapatriés centrafricains, ont préventivement traversé la frontière du Soudan et sont hébergés par des familles d'accueil ou installées dans des campements spontanés", dans la ville d'Am-Dafock, frontalière du Soudan dans le nord de la Centrafrique, a indiqué l'OCHA dans un communiqué transmis vendredi à l'AFP.
"Leur nombre devrait augmenter à mesure que l'enregistrement se poursuit", peut-on également lire.
L'organisation indique également que "des hauts responsables humanitaires et gouvernementaux se sont rendus à Am-Dafock" afin d'évaluer la situation dans cette région "inondable", et dont l'accès devrait être "très limité" après le début de la saison des pluies (fin mai), s'inquiète l'OCHA.