Un avenir encore incertain pour les accords contre les futures pandémies

Un poste de vaccination dans le centre de Chisinau le 12 juillet 2021, au milieu de la pandémie de Covid-19 (Photo, AFP).
Un poste de vaccination dans le centre de Chisinau le 12 juillet 2021, au milieu de la pandémie de Covid-19 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 05 mai 2023

Un avenir encore incertain pour les accords contre les futures pandémies

  • Les Etats membres de l'Organisation mondiale de la santé ont lancé des négociations sur un accord contraignant qui permettrait d'éviter la prochaine catastrophe sanitaire
  • L'OMS souhaite que ces deux projets aboutissent en mai 2024, un objectif ambitieux au regard de la complexité des enjeux

GENEVE: Information insuffisamment partagée, systèmes de santé mal préparés, mauvaise coordination internationale, inégalités d'accès aux vaccins et traitements : la pandémie de Covid-19 a révélé les faiblesses des Etats, de l'OMS et de la communauté internationale.

Face aux millions de morts causés par la maladie et aux ravages économiques et sociaux, les Etats membres de l'Organisation mondiale de la santé ont lancé des négociations sur un accord contraignant qui permettrait d'éviter la prochaine catastrophe sanitaire.

Malgré les critiques et la "désinformation", ces discussions vont bon train, ont assuré jeudi les responsables de l'OMS en charge du dossier.

Un projet préliminaire a été communiqué aux pays début février, pour servir de base aux négociations qui se déroulent régulièrement à Genève.

Ce projet d'accord dit zéro est pour l'instant très large, et la co-présidente du Bureau de l'organe international de négociation, Precious Matsoso, a reconnu jeudi que certains sujets risquaient d'être difficiles à négocier, tels que la question de la propriété intellectuelle.

Mais, le plus important est que "les Etats membres ont reconnu qu'il était important d'élaborer un instrument juridiquement contraignant", a-t-elle fait valoir en conférence de presse.

En parallèle, les pays ont lancé l'examen du Règlement sanitaire international - la feuille de route de l'OMS pour prévenir la propagation internationale des maladies  - pour remédier aux problèmes suscités par la pandémie de Covid-19.

Les dernières négociations à ce sujet "se sont déroulées comme les deux réunions précédentes, avec un dialogue très constructif", a indiqué le Dr Ashley Bloomfield, qui co-préside le Groupe de travail chargé du dossier. "Ces réunions sont de bon augure pour le processus".

Le calendrier est serré. L'OMS souhaite que ces deux projets aboutissent en mai 2024, un objectif ambitieux au regard de la complexité des enjeux.

D'autant que certains, y compris le patron du réseau social Twitter Elon Musk, multiplient les critiques à l'encontre de l'OMS, estimant que ses projets menacent de saper la souveraineté des Etats.

Des critiques que le Dr Bloomfield a balayé : "Cela me laisse très perplexe, et je pense que nous devons continuellement mettre fin à cette désinformation, parce qu'il est impossible que ces processus, ou même l'OMS, puissent piétiner la souveraineté des nations".

Pas de sanctions

La Dr Matsoso a également fait valoir que le processus d'élaboration du traité permettait de garantir que c'était bien aux Etats de déterminer "ce qu'il fallait inclure dans cet instrument juridique".

"C'est unique parce que les Etats membres ne se sont pas contentés de regarder un texte et d'entamer des négociations", alors qu'habituellement "les avocats produisent un document" qui est ensuite négocié par les pays, a-t-elle dit.

Steve Solomon, conseiller juridique principal à l'OMS, a lui fait observer que les Etats continueraient à garder la main même après 2024.

Si le traité était validé en mai 2024 à l'OMS, chaque Etat pourra ensuite librement décider "s'il accepte ou non ce qui a été adopté".

Quant au Règlement sanitaire international amendé, s'il est adopté en mai 2024, il n'entrera en vigueur qu'un an plus tard et "uniquement pour les Etats qui ne s'en sont pas désengagés", a-t-il dit.

Les responsables ont également cherché à rassurer en soutenant qu'ils n'étaient guère favorables à des sanctions en cas de non respect des règles de l'OMS.

"Nous devrions chercher des moyens d'inciter et de soutenir les pays pour qu'ils mettent en œuvre le règlement sanitaire international dans son intégralité et qu'ils respectent leurs obligations, plutôt que d'appliquer des sanctions", a soutenu le Dr Bloomfield.

La Dre Matsoso a néanmoins souligné l'importance d'avoir "des mécanismes" pour que les pays puissent rendre des comptes, tout en restant souverains, comme le fait l'ONU en examinant de façon régulière la situation des droits humains dans chaque pays.

A cet égard, l'OMS a lancé il y a deux ans un projet pilote avec des pays intéressés par cette idée, a expliqué le Dr Jaouad Mahjour, du secrétariat de l'OMS.

Jusqu'à présent, cinq pays ont été examinés: Centrafrique, Irak, Thaïlande, Portugal et Sierra Leone, a indiqué jeudi l'OMS à l'AFP.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.