Zelensky veut que Poutine soit jugé, la Russie accuse les Etats-Unis de l'attaque de drones

Pendant son déplacement à La Haye, où siège la Cour pénale internationale (CPI), M. Zelensky a appelé à créer un tribunal spécial pour punir le «crime d'agression» russe, «le début du mal» (Photo, AFP).
Pendant son déplacement à La Haye, où siège la Cour pénale internationale (CPI), M. Zelensky a appelé à créer un tribunal spécial pour punir le «crime d'agression» russe, «le début du mal» (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 05 mai 2023

Zelensky veut que Poutine soit jugé, la Russie accuse les Etats-Unis de l'attaque de drones

  • Zelensky a réclamé de La Haye la création d'un tribunal international spécial pour juger le «crime d'agression» que Moscou a selon lui commis contre l'Ukraine
  • Sur le terrain, les frappes russes redoublent d'intensité depuis plusieurs jours, le département d'Etat américain déclarant en avoir recensé 145 depuis le 1er mai

MOSCOU: La Russie a accusé jeudi les Etats-Unis d'avoir commandité l'attaque présumée de drones ukrainiens contre le Kremlin qu'elle affirme avoir déjouée la veille, "un mensonge" selon Washington.

Au milieu des échanges d'accusations, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé de La Haye, où il était en visite surprise à la Cour pénale internationale (CPI), la création d'un tribunal international spécial pour juger le "crime d'agression" que Moscou a selon lui commis contre son pays.

Sur le terrain, les frappes russes redoublent d'intensité depuis plusieurs jours, le département d'Etat américain déclarant en avoir recensé 145 depuis le 1er mai.

L'Ukraine, qui affirme achever ses préparatifs en vue d'une grande offensive, a dit avoir abattu jeudi une trentaine de drones explosifs envoyés par la Russie.

Dans la soirée à Kiev, victime d'une vague d'attaques la nuit précédente, des déflagrations ont à nouveau été entendues par des journalistes de l'AFP, le maire de la capitale, Vitali Klitschko, signalant "des explosions et des incendies".

Toutefois, dans une mise au point quelques heures plus tard, l'armée de l'air ukrainienne a reconnu avoir dû détruire un de ses propres drones, un Bayraktar TB2 (de fabrication turque), "au cours d'un vol régulier dans la région de Kiev".

"La présence incontrôlée du drone dans le ciel de la capitale" aurait en effet "pu avoir des conséquences indésirables", a-t-elle expliqué avant d'ajouter que personne n'avait été blessé.

"C'est dommage, mais c'est la technologie et ces choses-là arrivent", a-t-elle ajouté, en évoquant un "dysfonctionnement technique".

Les Etats-Unis accusés

Mais ce sont d'autres drones qui avaient auparavant marqué les esprits: mercredi, Moscou a affirmé avoir intercepté deux de ces appareils ukrainiens qui visaient le Kremlin, dénonçant une tentative d'assassiner le président Vladimir Poutine.

Un jour après, un grand flou entoure toujours cette tentative de frappe supposée, la plus spectaculaire imputée à l'Ukraine depuis le début de l'offensive russe en février 2022.

Les autorités russes n'ont rendu publique aucune preuve et il est impossible d'authentifier les vidéos diffusées par certains médias russes sur lesquelles on peut voir un petit drone s'approcher du Kremlin puis exploser dans une gerbe de flammes.

L'Ukraine a en tout cas fermement démenti tout lien avec cette affaire, accusant même la Russie de l'avoir "mise en scène" pour justifier une possible escalade à venir du conflit, là aussi sans apporter d'éléments probants.

"Les efforts de Kiev et de Washington pour nier toute responsabilité sont totalement ridicules. Les décisions concernant de telles attaques ne sont pas prises à Kiev mais à Washington", a déclaré jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans toutefois étayer ses accusations.

Les Etats-Unis "n'ont rien à voir dans cette affaire", a rétorqué John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a quant à lui exhorté Moscou à ne pas utiliser cette supposée attaque ukrainienne "comme une excuse pour poursuivre l'escalade" dans le conflit.

Sécurité «renforcée»

La capitale russe est située à quelque 500 kilomètres de la frontière ukrainienne et le siège du pouvoir se trouve dans un quartier ultrasécurisé. Dans ce contexte, les allégations sur une incursion de drones ukrainiens ont surpris nombre d'analystes.

La télévision publique russe a diffusé jeudi des images montrant, selon elle, M. Poutine au cours d'une réunion de travail dans l'enceinte du Kremlin, sa première apparition publique depuis l'annonce de l'attaque supposée.

Les mesures de sécurité vont être "renforcées", a assuré M. Peskov, tandis que se profilent les célébrations du 9 mai marquant la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945.

A Moscou, le grand défilé militaire prévu sur la place Rouge est maintenu et M. Poutine y prononcera un discours, selon son porte-parole.

Le ministère russe des Affaires étrangères a estimé jeudi que "les activités terroristes et de sabotage des forces armées ukrainiennes" prenaient "une ampleur sans précédent".

Les attaques se sont en effet multipliées ces derniers jours, avec en particulier plusieurs incursions de drones et de gros sabotages ferroviaires.

Jeudi, des drones ont ainsi frappé deux raffineries de pétrole dans le sud-ouest de la Russie, près de l'Ukraine. Dans la soirée, un autre a été abattu près d'une base aérienne russe à Sébastopol, en Crimée annexée.

Si Kiev n'a revendiqué aucune de ces actions, comme à son habitude, leur intensification intervient à un moment où l'Ukraine affirme avoir terminé ses préparatifs en vue d'une vaste offensive de printemps annoncée depuis des semaines.

Les rumeurs vont bon train parmi les analystes sur la date de cet assaut et sur ses cibles, avec en tout cas le but affiché de reconquérir les territoires occupés dans l'est et le sud.

Pendant son déplacement à La Haye, où siège la Cour pénale internationale (CPI), M. Zelensky a appelé à créer un tribunal spécial pour punir le "crime d'agression" russe, "le début du mal".

Il a aussi dit que l'Ukraine, "réaliste", ne s'attendait pas à entrer dans l'Otan tant que le conflit continuerait à faire rage, tout en pressant ses alliés occidentaux de poursuivre "le plus rapidement possible" les livraisons d'armes.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.