Attentat à la basilique de Nice: l'enquête révèle la détermination du suspect qui invoque une amnésie

Attentat à la basilique de Nice: l'enquête révèle la détermination du suspect qui invoque une amnésie
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Publié le Mardi 02 mai 2023

Attentat à la basilique de Nice: l'enquête révèle la détermination du suspect qui invoque une amnésie

  • Lors de son premier interrogatoire, il pousse les dénégations jusqu'à l'absurde, refusant de se reconnaître sur des photos trouvées dans son téléphone
  • Deux interventions chirurgicales et un séjour en réanimation ont pu altérer ses souvenirs dans les jours précédant les faits, notent deux experts psychiatres

PARIS: "Demain je partirai en France, le pays des mécréants et des chiens": l'enquête sur l'attentat de la basilique de Nice en octobre 2020 a révélé la détermination de Brahim Aouissaoui, accusé d'avoir tué trois personnes, mais le Tunisien refuse d'expliquer son acte en plaidant une amnésie.

"Je ne m'en souviens pas", "je n'ai rien à dire", répond le plus souvent le jeune homme au juge d'instruction antiterroriste qui l'a interrogé cinq fois entre le 6 avril 2021 et le 28 novembre 2022, selon des documents consultés par l'AFP.

Le 29 octobre 2020, vers 08h30, Brahim Aouissaoui, 21 ans, pénètre dans la basilique de Nice armé d'un couteau d'une lame longue de 17 cm.

D'abord il décapite presque Nadine Devillers, une fidèle de 60 ans. Puis il poignarde la Franco-Brésilienne Simone Barreto Silva, 44 ans, qui se réfugie dans un restaurant avant de mourir, et le sacristain Vincent Loquès, 55 ans, père de deux filles.

Deux policiers municipaux lui tirent dessus à plusieurs reprises alors qu'il se jette sur une patrouille en brandissant son couteau et criant "Allah akbar". Gravement blessé et menotté en attendant les secours, il récite des prières en répétant plusieurs fois "Allah akbar".

Lorsqu'il se réveille à l'hôpital, il affirme avoir tout oublié de ses actes, assure à tort que ses parents sont morts et se trompe dans la composition de sa fratrie.

Lors de son premier interrogatoire, il pousse les dénégations jusqu'à l'absurde, refusant de se reconnaître sur des photos trouvées dans son téléphone ou les images de vidéosurveillance. "Si cela avait été vraiment moi sur ces images, je me reconnaîtrais", s'impatiente-t-il.

« Cri de guerre »

"Allez-vous enfin cesser de nier les évidences !", s'agace le magistrat en soulignant son "indéniable mauvaise foi".

Deux interventions chirurgicales et un séjour en réanimation ont pu altérer ses souvenirs dans les jours précédant les faits, notent deux experts psychiatres, mais pas au point de lui faire perdre totalement la mémoire et ses repères biographiques.

"Le caractère systématique et opportuniste" de son amnésie ne constitue pas "un déni" mais "un système de défense qui relève d'un refus de toute collaboration" avec la justice, considèrent-ils.

"Il est enfermé dans une mémoire défaillante qui l'empêche de savoir exactement ce qu'il s'est passé pendant les quelques jours du périple meurtrier qu'on lui prête", analyse son avocat, Tewfik Bouzenoune. "Rien ne permet de dire qu'il mente sur cette amnésie".

Selon les experts, Brahim Aouissaoui, longtemps accro à l'alcool et aux stupéfiants, "se rachète dans le rigorisme et l'ascétisme avant de basculer dans l'engagement radical puis l'action terroriste". Son discernement lors de l'attaque n'était ni aboli ni altéré et il présente un "profil psychopathique violent".

Les coups portés aux victimes, notamment à la gorge, confirment "l'acharnement et la détermination à tuer de Brahim Aouissaoui", ajoute une note de synthèse.

Les policiers qui sont intervenus se souviennent de son "regard noir", de son "cri de haine", un "cri de guerre". "Cet homme voulait nous tuer", dit l'un d'eux.

Originaire de Sfax (Tunisie), il est arrivé dans la soirée du 27 octobre en gare de Nice. Vendeur d'essence au noir, il a quitté son pays dans la nuit du 19 au 20 septembre à bord d'une embarcation avec dix autres personnes, sans prévenir sa famille.

Menaces jihadistes 

En France, la menace d'un attentat jihadiste renaît avec la republication début septembre des caricatures de Mahomet par Charlie-Hebdo à l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015. Plusieurs groupes jihadistes appellent à viser la France.

Fin septembre, un Pakistanais poignarde deux personnes devant les anciens locaux de l'hebdomadaire satirique à Paris.

"Votre projet de départ est à peu près concomitant à ces appels", constate le magistrat instructeur.

L'attaque à la basilique n'est pas revendiquée par les groupes jihadistes, qui s'en félicitent néanmoins.

Sur Brahim Aouissaoui, les enquêteurs ne découvrent aucune preuve d'allégeance à l'une d'elles. Mais pour eux, son parcours migratoire semble s'inscrire "dans une logique terroriste".

Arrivé sur l'île italienne de Lampedusa, il est placé en quarantaine en raison du coronavirus et rejoint la Sicile le 11 octobre. Il y travaille deux semaines dans le "seul but de se procurer l'argent permettant de voyager jusqu'en France", selon les enquêteurs.

"Normalement demain je partirai en France, le pays des mécréants et des chiens", écrit-il à un contact le 25 octobre.

"Mon ami je travaille un peu, j'ai un projet, que dieu me le facilite", envoie-t-il la veille à un autre, "j'ai quelque chose à faire, j'espère que dieu facilitera les choses".

Radicalisation 

Si aucun message explicite sur un projet d'attaque n'a été retrouvé, les investigations ont démontré "la radicalisation à caractère terroriste" du Tunisien et "sa haine de la France".

Dans son portable ont été retrouvées des photos d'Abdullakh Anzorov, l'assassin de Samuel Paty, et du président Emmanuel Macron devant le cercueil de l'enseignant, publiées le 22 octobre dans un magazine du groupe Etat islamique avec un appel "à tuer les mécréants français".

Brahim Aouissaoui réfute toute radicalisation, même si sa pratique rigoriste est confirmée.

A Sfax, il côtoie des adeptes de l'idéologie salafiste dont au moins deux connus des services antiterroristes tunisiens. Consommateur d'alcool et de drogues, il change de comportement fin 2018 et "devient assidu" dans sa pratique religieuse, relatent sa famille et des amis d'enfance.

Il jeûne les lundis et jeudis - comme les musulmans d'obédience salafiste ou rigoriste - et multiplie les injonctions religieuses à sa famille et ses amis.

Sur Facebook, il envoie régulièrement à ses proches un lien vers un prêche de Khaled Al-Rashed, salafiste ayant appelé à la fermeture de l'ambassade du Danemark après la publication de caricatures de Mahomet.

"Qu'est-ce que la pratique religieuse très stricte ? Moi je fais la prière", rétorque-t-il au magistrat qui relève qu'il s'est rendu plusieurs fois à la mosquée lors de son séjour à Nice.

« Je suis satisfait »

"Il a essayé de tromper les gens mais son parcours ne laisse aucun doute sur son profil jihadiste terroriste déterminé à tuer et à frapper la France", considère Me Samia Maktouf, avocate de parties civiles.

Après quasiment deux ans à éluder le sujet ou invoquer une amnésie, Brahim Aouissaoui laisse entendre à l'un de ses frères, incrédule, qu'il est bien l'auteur de l'attaque lors d'une conversation téléphonique en juillet 2022.

"Tout est fonction du destin du seigneur (...) Je suis satisfait de ce que le seigneur a écrit pour moi", lui dit-il.

En détention, où il enchaîne les incidents et se rapproche de détenus radicalisés, il se vante aussi d'être l'assaillant de Nice.

Deux semaines après son arrivée en juin 2022 au centre pénitentiaire de Meaux (Seine-et-Marne), il est transféré en urgence à Beauvais (Oise), soupçonné de préparer une attaque contre les surveillants avec deux autres détenus radicalisés.

"Le caractère terroriste de sa démarche ne repose que sur des éléments recueillis a posteriori. Qu'en est-il de sa radicalisation avant son arrivée en France et de son éventuelle participation à un groupe terroriste ? Pour l'instant, il n'y a rien", estime son avocat.

Dans ce dossier, aucun complice ou commanditaire n'a pu être identifié, selon les documents consultés par l'AFP.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.


Au Salon de l'agriculture, Macron attendu au tournant

Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
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  • Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier
  • Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon

PARIS: Visites politiques encadrées et les vaches seront bien gardées? Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier.

Pas d'incitation à chahuter cette année, mais des appels au calme ambivalents de la part des principaux syndicats agricoles, qui doivent être reçus l'un après l'autre en début de matinée avant la traditionnelle coupe de ruban et la déambulation présidentielle.

Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon, qui ouvre ses portes au public à 09H00. En 2024, des milliers de personnes avaient été bloquées à l'extérieur pendant plusieurs heures en raison de heurts entre manifestants et CRS en marge de la venue d'Emmanuel Macron, entre huées, insultes, bousculades et violences.

Sécurité renforcée, commissariat mobile, chartes pour encadrer les visites politiques... Les organisateurs sont sur les dents pour ne pas voir se répéter le scénario catastrophe de l'an dernier.

L'entourage d'Emmanuel Macron lui a conseillé d'éviter une visite marathon, à l'image des 13 heures de déambulation de 2024 parmi les plus de 1.400 exposants et 4.000 animaux accueillis chaque année.

"Le président sera très probablement pris à parti", a averti Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat historique, qui l'attend sur les dossiers internationaux.

Cet automne, c'est l'opposition à l'accord de libre-échange UE-Mercosur qui a servi de cri de ralliement pour relancer les manifestations d'agriculteurs, qui dénoncent aussi les taxes douanières chinoises et craignent des mesures similaires de la nouvelle administration américaine.

"Je souhaite qu'il en parle à Donald Trump (...): arrêter les importations massives qui ne respectent pas nos normes, lever les contraintes qui nous empêchent d'être compétitifs", renchérit Pierrick Horel des Jeunes Agriculteurs, alliés de la FNSEA.

Pour Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, forte de sa percée aux élections professionnelles de janvier, "ça va être tendu". Selon lui, Emmanuel Macron va aussi avoir du mal à "expliquer qu'on négocie encore un accord pour importer du sucre ou du poulet d'Ukraine" — l'accord d'association UE-Ukraine, en cours de révision — évoquant des produits érigés en symboles d'une "concurrence déloyale".

Coutumière des actions coup de poing, la Coordination rurale a toutefois passé à ses sympathisants un message d'apaisement, dans l'espoir qu'Emmanuel Macron "aura vraiment quelque chose" à leur dire, selon sa président Véronique Le Floc'h.

- "Où sont les promesses?" -

Plus d'un an après la mobilisation qui avait bloqué routes et autoroutes, l'heure est au bilan des mesures obtenues par les agriculteurs qui réclament un revenu "décent", plus de considération et moins d'injonctions.

Pour le gouvernement, ses engagements ont été "honorés": "500 millions d'euros d'allégement de charges fiscales prévus dans le budget", "soutien à la trésorerie pour les agriculteurs en difficulté", "indemnisations à hauteur de 75 millions d'euros aux propriétaires du cheptel touché par les épizooties" ou encore "la mise en place du contrôle administratif unique en octobre dernier".

Surtout, deux jours avant le Salon, le Parlement a adopté la loi d'orientation agricole, attendue depuis trois ans par la profession. Ce texte érige l'agriculture au rang "d'intérêt général majeur", facilite les installations, la construction de bâtiments d'élevage et le stockage de l'eau, tout en dépénalisant certaines infractions environnementales.

"Un an après, où sont passés les prix plancher et ses promesses? Au Salon 2024, nous demandions des prix minimum garantis pour les producteurs: non seulement on n'a pas du tout avancé, mais la situation est pire aujourd'hui", s'indigne Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, troisième syndicat.

Elle estime que les demandes de l'alliance FNSEA-JA et de la CR ont été privilégiées, au détriment d'une "réelle transition agroécologique". Un argument repris par la gauche à propos de la loi d'orientation agricole.

Les personnalités politiques de tous bords devraient se succéder auprès de la vache limousine Oupette, égérie de l'édition 2025. Le Premier ministre François Bayrou est attendu lundi.

Malgré la volonté des organisateurs de limiter les visites à une journée pour chaque parti, Jordan Bardella (RN) a prévu de s'y rendre dimanche et lundi avec une délégation, comme en 2024, où les demandes de "selfies" avec le chef du parti d'extrême droite avaient contrasté avec la visite présidentielle.

En novembre, à la veille de nouvelles mobilisations paysannes, il s'était affiché dans le Lot-et-Garonne avec des cadres de la Coordination rurale, qui faisait campagne de son côté pour "dégager la FNSEA" des chambres d'agriculture.