En Allemagne, des églises offrent un sanctuaire aux militants pour le climat

Des militants organisent une marche devant l'église Saint-Thomas dans le quartier berlinois de Kreuzberg, le 26 avril 2023 (Photo, AFP).
Des militants organisent une marche devant l'église Saint-Thomas dans le quartier berlinois de Kreuzberg, le 26 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 30 avril 2023

En Allemagne, des églises offrent un sanctuaire aux militants pour le climat

  • Le temple protestant est devenu un point de rassemblement de ces activistes accoutumés aux actions choc qui ont lancé lundi une campagne de deux semaines pour paralyser le trafic dans la capitale
  • Selon un récent sondage publié par la télévision publique ZDF, 82% des personnes interrogées jugent que les activistes vont trop loin en barrant les routes

BERLIN: Des copies d'une pétition sur le changement climatique avec photos des signataires sont déposées au pied de l'autel. À quelques mètres de là, une dizaine de militants s'entraînent à la manifestation de rue.

D'autres membres du groupe Letzte Generation (Dernière Génération) terminent eux un brunch végétalien sur les bancs.

Puis ils franchissent les portes imposantes de l'église Saint-Thomas à Berlin et repartent dans la rue pour une nouvelle manifestation visant à pousser le gouvernement à faire plus pour le climat.

Le temple protestant est devenu un point de rassemblement de ces activistes accoutumés aux actions choc qui ont lancé lundi une campagne de deux semaines pour paralyser le trafic dans la capitale.

Leur méthode, très controversée: s'asseoir au milieu des routes et se coller les mains à même l’asphalte, provoquant l’exaspération des automobilistes.

"Nous voulons aider les manifestants à rester en paix", explique le conseil presbytéral de Saint-Thomas dans un communiqué.

"La radicalisation du mouvement climatique est l'expression du désespoir que trop peu soit fait pour protéger le climat, et par conséquent la préservation de la Création. Nous prenons ce désespoir au sérieux et nous nous y confrontons", ajoute-t-il.

Dans le nord-est de Berlin, une autre église, celle de Gethsemane -haut lieu de la révolution populaire qui a conduit à la chute du Mur de Berlin en 1989 - organise de son côté une discussion ouverte sur le changement climatique cette semaine, avant de passer le témoin à une autre église la semaine prochaine.

«Pas une contribution utile»

Ce soutien religieux n'est pas lui même sans controverse alors que la population désapprouve majoritairement la forme des protestations.

Selon un récent sondage publié par la télévision publique ZDF, 82% des personnes interrogées jugent que les activistes vont trop loin en barrant les routes, au risque d'empêcher par exemple ambulances ou pompiers de circuler en cas d'urgence.

"Les soit-disant sauveurs du monde dans une église, quelle hypocrisie", a taclé le magazine Focus dans un éditorial.

La classe politique, y compris les ténors du gouvernement du social-démocrate Olaf Scholz allié aux Verts et aux Libéraux, n'a pas de mots assez sévères à l'encontre des militants, certains les ayant même comparé à des terroristes.

Le vice-chancelier écologiste Robert Habeck a lui jugé que barrer les routes n'apportait "pas une contribution utile à la protection du climat" car cela ne fait pas consensus et au contraire "irrite les gens".

Dans ce contexte échauffé, la pasteure Aljona Hofmann, du temple de Gethsemane, juge plus que jamais essentiel pour chacune des parties d'avoir une plateforme pour communiquer directement et pacifiquement.

"La force de l'Eglise est de rassembler des gens d'opinions différentes afin de déterminer les points communs et les divergences", justifie-t-elle.

En 1989, des dissidents, y compris des militants pour la défense de l'environnement, ont organisé dans son temple des veillées aux chandelles contre le régime communiste est-allemand, contribuant à la pression populaire qui a culminé dans la destruction du Mur.

Elle rejette toutefois tout parallèle avec les actions des Eglises à l'époque. "Nous ne vivons pas actuellement en dictature", dit-elle, "toute les périodes ont leurs défis propres".

Tous les membres de sa congrégation n'approuvent pas les agissements de Letzte Generation, admet-elle.

"Chaque personne doit trouver son propre format, mais ce qui est important est de commencer à penser (...) à ce que nous pouvons faire, en tant que société" pour protéger le climat, dit-elle.

Ce soutien met du baume au cœur des militants plutôt habitués aux invectives.

Pour Axel Hake, 54 ans, cela marque aussi "le signal que nous sommes ancrés dans la société".


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.