NEW YORK: Les pays arabes peuvent jouer un rôle de premier plan dans la recherche d'une solution politique au conflit et à la crise de l'aide humanitaire en Syrie, selon l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen.
S'exprimant lors d'un point presse spécial du Conseil de sécurité de l'ONU jeudi, Pedersen a déclaré que malgré tous les difficultés – notamment les récents tremblements de terre destructeurs qui ont frappé le pays – il était possible de décerner des signaux positifs.
Pedersen a mis en relief les rôles actuellement joués par les dirigeants de plusieurs États arabes, notamment d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie et des Émirats arabes unis (EAU).
Plusieurs réunions de haut niveau ont eu lieu avec le président syrien, Bachar al-Assad, pour le rétablissement de relations diplomatiques et la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe.
«Je continue de souligner que la solution politique est le seul moyen de mettre fin aux souffrances du peuple syrien, et de trouver une voie vers la stabilité, la sécurité et la paix», a affirmé Pedersen.
Il a précisé qu'il continuait de faire pression pour un processus politique «dirigé par la Syrie» et «appartenant à la Syrie», et qu'un effort commun était nécessaire pour trouver des solutions durables. «Je suis prêt à faciliter la voie à suivre d'une manière déclarée et contrôlable, étape par étape, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies», a-t-il ajouté.
La résolution 2254 a réaffirmé en 2015 l'indépendance et la souveraineté de la Syrie, et a appelé à un processus dirigé par la Syrie qui mettra fin au conflit et répondra aux aspirations légitimes de son peuple.
Le représentant des EAU, Mohammed Issa Abou Shahab, a souligné que la «diplomatie arabe» restait un élément clé pour un règlement en Syrie.
Il a précisé que la récente réunion consultative des représentants du Conseil de coopération du Golfe (CCG), de l'Égypte, de la Jordanie et de l'Irak, avait mis en relief la nécessité d'actions menées par les Arabes.
Pedersen a relevé dans son rapport la poursuite des violences entre les forces du régime et les groupes qui contrôlent des parties entières du territoire syrien dans le nord et le nord-ouest. Il a ajouté que les frappes aériennes israéliennes sur des cibles à l'intérieur de la Syrie étaient devenues plus fréquentes.
Il a également affirmé que le peuple syrien avait besoin d'une aide urgente. «Après le tremblement de terre et douze ans de guerre, la Syrie reste plongée dans une crise humanitaire.»
L'ONU a déjà recueilli 384 millions de dollars (un dollar = 0,91 euro) pour aider le peuple syrien dans le cadre de son appel d’urgence, selon Lisa Doughten, directrice de la mobilisation des ressources pour le bureau de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha).
Cependant, le Plan de réponse humanitaire syrien reste gravement sous-financé car seuls 363 millions de dollars ont jusqu'à présent été recueillis sur un total de 4,8 milliards de dollars nécessaires avant les tremblements de terre. La conférence de Bruxelles en juin sera donc vitale pour le pays, a indiqué Doughten.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com