SINGAPOUR: L’exceptionnel golfeur indien Anirban Lahiri, qui a fait la une des journaux après avoir remporté, ces dernières semaines, deux deuxièmes places consécutives au LIV Golf d’Adélaïde et à l’International Series au Vietnam, déclare que son déménagement des États-Unis à Dubaï a été un facteur clé de son succès.
Le joueur de 35 ans traverse une période difficile sur le plan personnel. En effet, sa belle-mère est atteinte d’un cancer et elle reçoit des soins palliatifs. Malgré cela, sa performance de dimanche à Adélaïde a été remarquable: il a failli rattraper le vainqueur, Talor Gooch, alors qu’il avait débuté la journée avec onze coups de retard.
Quelques minutes après avoir frappé son dernier coup, il a appris que sa belle-mère était décédée pendant qu’il disputait la compétition.
M. Lahiri occupe la 95e place mondiale. C’est le golfeur indien le mieux classé du monde et, l’année dernière, il est devenu le premier – et le seul – joueur de son pays sous contrat avec LIV Golf, soutenu par Saudi Golf. Il a immédiatement fait ses preuves, terminant deuxième derrière Dustin Johnson après les séries éliminatoires lors de sa première compétition à Boston. En septembre, après avoir renoncé à son adhésion au PGA Tour, il a déménagé de West Palm Beach, en Floride, pour s’installer à Dubaï.
«J’y pensais depuis longtemps», confie M. Lahiri, qui fait partie de l’équipe des Crushers, dirigée par Bryson DeChambeau dans la ligue LIV.
«La Floride était trop loin de chez moi [Bangalore] et je voulais être plus proche de ma famille et de mes amis tout en jouant à travers le monde et en disposant d’installations de qualité. Dubaï cochait toutes les cases.»
Dubaï est à environ trois heures de vol de Pune, où vit la famille de sa femme, Ipsa, et à une distance similaire de Hyderabad, où vivent ses propres parents. Le trajet le plus rapide de la Floride vers l’une de ces villes nécessite quelque vingt heures.
«Il est difficile pour moi d’affirmer qu’il existe une corrélation directe [entre le déménagement à Dubaï et sa situation actuelle], mais il existe probablement un lien», ajoute M. Lahiri, qui a terminé dans le top 15 au Saudi International au mois de février. «En pensant à tout ce que la famille a traversé ces six derniers mois, je ne peux même pas imaginer à quel point cela aurait été difficile si nous étions restés en Floride.»
«Je ne peux pas concevoir dans quelle mesure il aurait été possible sur le plan logistique que ma femme, mes enfants, mes parents et moi nous rassemblions et nous entraidions, ce qui est indispensable dans des moments comme celui-là. J’ai eu le luxe de faire venir ma mère de l’Inde deux fois au cours des quarante-cinq derniers jours en raison des événements urgents qui ont eu lieu. Emménager à Dubaï était donc une idée fantastique.»
En plus des avantages évidents pour sa famille pendant cette période difficile, il affirme que le déménagement l’avait également aidé sur les plans personnel et professionnel.
«J’ai rencontré des gens incroyables et tissé des liens fantastiques», explique-t-il. «C’est agréable d’avoir cet environnement d’entraînement au Els Club et d’être entouré d’amis et de gens avec lesquels vous pouvez baisser votre garde. Ensuite, il y a la possibilité de prendre l’avion pour voir ma famille, ce qui n’aurait pas été possible si je n’avais pas été à Dubaï.»
«Je pense que Dubaï s’est parfaitement adapté aux événements que nous traversons ces derniers mois pour nous permettre de mieux les surmonter.»
M. Lahiri espère désormais que son impressionnant parcours se poursuivra au Sentosa Golf Club à Singapour lorsque le LIV Golf débutera, vendredi.
«J’ai joué à Sentosa à plusieurs reprises dans le passé et je sais avec certitude que vous ne pouvez pas vous rendre sur ce terrain de golf si vous ne comptez pas donner le meilleur de vous», précise-t-il.
«Même si cela n’a pas été facile ces derniers jours et que j’ai vraiment hâte d’être en Inde et de soutenir ma femme, je suis au top de ma forme pour la compétition.»
«J’ai commencé à voir la vie d’un autre angle ces dernières semaines et je m’estime heureux. Honnêtement, j’ai joué au Vietnam et à Adélaïde sans me soucier une seule fois de faire un bogey ou un double bogey. Par rapport à d’autres choses, cela n’a pas vraiment d’importance. Le golf est très futile pour moi en ce moment. Cela m’a permis de jouer sans peur et sans penser aux conséquences.»
«Si je peux être dans le même état d’esprit cette semaine, je suis sûr de pouvoir obtenir de bons résultats.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com