Brahim Bouderbala, l’homme qui a vaincu ses alliés

Brahim Bouderbala, président de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP) (Photo, Twitter @Pr_Bouderbala).
Brahim Bouderbala, président de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP) (Photo, Twitter @Pr_Bouderbala).
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Publié le Jeudi 27 avril 2023

Brahim Bouderbala, l’homme qui a vaincu ses alliés

  • En mai 2022, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats a été nommé par Kaïs Saïed à la tête de la Commission consultative chargée des questions économiques et sociales
  • S’il n’est ni un économiste ni un tribun, Brahim Bouderbala a rapidement démontré qu’il était un grand manœuvrier en politique, un domaine qui était pourtant nouveau pour lui

TUNIS: Pour le commun des Tunisiens, le nom de Brahim Bouderbala, président de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP), est associé à une anecdote croustillante qui date de l’année dernière.

En mai 2022, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats a été nommé par le président Kaïs Saïed à la tête de la Commission consultative chargée des questions économiques et sociales. Cette instance fait partie de la Commission nationale consultative pour une nouvelle république, qui est chargée d’élaborer le projet de la nouvelle Constitution.

Une journaliste lui a alors demandé s’il avait les connaissances et l’expérience requises pour ce poste. Brahim Bouderbala a fait sourire ses concitoyens en répondant qu’il s’y connaissait en économie: «Je sais dépenser mon argent, je sais faire des économies et je sais équilibrer mon budget», a-t-il expliqué.

S’il n’est ni un économiste ni un tribun, il a rapidement démontré qu’il était un grand manœuvrier en politique, un domaine qui était pourtant nouveau pour lui. Ses débuts n’ont d’ailleurs rien eu d’un long fleuve tranquille. À peine installé à bord du «TGV» Kaïs Saïed, il a ainsi déclaré tout de go, en novembre 2022, soit près d’un mois et demi avant les législatives de décembre 2022 et janvier 2023, qu’il n’était pas candidat pour un siège de député, mais «prêt pour la présidence du Parlement».

Il a annoncé sa candidature à ces élections avant même le mouvement Pour que le peuple triomphe, créé par des partisans du président en octobre 2022, sans en référer à ses amis politiques. Enfin, en février 2023, après le deuxième tour des législatives, il a réitéré son intention de briguer la présidence de l’ARP.

Comment a-t-il réussi le tour de force de se faire élire sans le soutien et même contre la volonté de ceux qui étaient supposés être ses alliés?

Malheureusement pour lui, tous ceux dont il espérait le soutien le lui ont refusé. Le Mouvement du peuple et le Courant du peuple, deux formations qui font partie de la galaxie du président, puis son propre mouvement, Pour que le peuple triomphe, créé à la veille des élections avec d’autres partisans de Kaïs Saïed, ont fait faux bond au futur président de l’Assemblée.

Comment a-t-il réussi le tour de force de se faire élire sans le soutien et même contre la volonté de ceux qui étaient supposés être ses alliés? Selon des sources concordantes, cet avocat a pu décrocher le perchoir grâce aux forces de l’avant-25 juillet 2021, en l’occurrence Nidaa Tounes, le parti du défunt président Essebsi, et même grâce à celles du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).

Avant 2011, le nouveau président de l’ARP n’appartenait pas au parti alors au pouvoir, mais il ne lui a jamais été hostile. Et le régime Ben Ali le lui aurait assez bien rendu. «Le RCD n’a jamais fait de Brahim Bouderbala son candidat pour le poste de bâtonnier, mais il ne l’a pas combattu non plus», témoigne un ancien conseiller de l’ancien président Ben Ali.

Après 2011, le futur bâtonnier ne s’est pas non plus opposé au parti Ennahdha, qui a gouverné puis participé à l’exercice du pouvoir avec d’autres jusqu’en 2021, rappelle la même source. En somme, Brahim Bouderbala a suivi à la lettre un dicton tunisien qui recommande de se tenir à distance du feu pour ne pas se brûler, mais de ne pas trop s’en éloigner pour ne pas avoir froid. Cependant, lorsque le bras de fer entre le parti islamiste et Kaïs Saïed a éclaté, l’actuel président de l’ARP, qui a contracté le virus de la politique, n’a pas hésité à choisir son camp.


L'Arabie saoudite et la France renforcent leur partenariat stratégique dans le domaine de la santé

Le ministre saoudien de la santé, Fahd ben Abdulrahman Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français de la santé afin de réaffirmer et d'approfondir la coopération entre les deux pays dans le domaine de la santé. (SPA)
Le ministre saoudien de la santé, Fahd ben Abdulrahman Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français de la santé afin de réaffirmer et d'approfondir la coopération entre les deux pays dans le domaine de la santé. (SPA)
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  • Fahd ben Abdulrahmane Al-Jalajel en visite en France

PARIS : Le ministre saoudien de la Santé, Fahd ben Abdulrahmane Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français dans le domaine de la santé pour réaffirmer et approfondir la coopération entre les deux pays dans ce secteur, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Les entretiens entre M. Al-Jalajel, Catherine Vautrin et Yannick Nodder ont porté sur la construction d'un partenariat stratégique mettant l'accent sur la politique de santé publique, le développement des systèmes de santé, la prévention des maladies et la réponse aux situations d'urgence, selon l’agence.

Les deux parties ont fait l'éloge des réformes ambitieuses du secteur de la santé de l'Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030, notamment en matière de santé numérique, de biotechnologie et d'innovation.

Les ministres se sont félicités de la quasi-finalisation d'un accord majeur visant à formaliser la collaboration en matière de soins de santé et ont assisté à la signature de plusieurs protocoles d'accord entre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris et l'Autorité saoudienne du Croissant-Rouge.

Ces accords visent à stimuler la recherche scientifique, l'innovation et les services d'urgence préhospitaliers.

Ils se sont également engagés à renforcer la coopération sur les questions de santé mondiale, notamment la résistance aux antimicrobiens, et ont souligné l'importance de collaborer avec des institutions internationales telles que l'Académie de l'Organisation mondiale de la santé et le Centre international de recherche sur le cancer.

Au cours de sa visite, M. Al-Jalajel a également rencontré des responsables français de haut niveau, notamment Clara Chappaz, ministre de l'Intelligence artificielle et du Numérique, et Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur et de la diaspora française.

Il a également assisté au forum du Conseil d'affaires franco-saoudien, au cours duquel des accords stratégiques ont été signés dans les domaines de la santé numérique, de l'oncologie, de la médecine d'urgence et de la biotechnologie, à l'appui des objectifs de la Vision 2030.

Les deux pays se sont engagés à maintenir un dialogue régulier et à activer des canaux d'action conjoints pour assurer la mise en œuvre efficace de leur partenariat en matière de santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: entre 13 et 66 ans de prison pour des opposants jugés pour "complot"

Dalila Ben Mbarek (C), avocate et membre du comité de défense des détenus accusés de « complot contre la sécurité de l'État », brandit le signe de la victoire devant le palais de justice de Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Dalila Ben Mbarek (C), avocate et membre du comité de défense des détenus accusés de « complot contre la sécurité de l'État », brandit le signe de la victoire devant le palais de justice de Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Vendredi soir, lors de la troisième et dernière audience, plusieurs avocats de la défense ont dénoncé une « mascarade » quand le juge a mis sa décision en délibéré sans réquisitoire ni plaidoiries. 
  • Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs, défenseurs des droits et opposants dénoncent une régression des libertés en Tunisie, pays qui avait lancé le Printemps arabe en 2011.

TUNIS, TINISIE : Le tribunal de première instance de Tunis a prononcé des peines de prison allant de 13 à 66 ans à l'issue d'un procès pour « complot » contre le président Kais Saied. Les prévenus ont été jugés coupables de « complot contre la sûreté de l'État » et d' « adhésion à un groupe terroriste ».

Parmi les condamnés, des personnalités de l'opposition, des avocats et des hommes d'affaires. Certains étaient déjà emprisonnés, d'autres en liberté ou en exil.

Vendredi soir, lors de la troisième et dernière audience, plusieurs avocats de la défense ont dénoncé une « mascarade » quand le juge a mis sa décision en délibéré sans réquisitoire ni plaidoiries. 

Contrairement aux deux précédentes, l'audience, à laquelle les journalistes internationaux et les diplomates étrangers n'étaient pas conviés, a été particulièrement houleuse et surveillée par la police. Plusieurs accusés étaient accusés de contacts suspects avec certaines ambassades.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs, défenseurs des droits et opposants dénoncent une régression des libertés en Tunisie, pays qui avait lancé le Printemps arabe en 2011.

À partir du printemps 2023, des dizaines de responsables politiques, avocats, militants des droits, notamment des migrants, et chroniqueurs connus ont été arrêtés en vertu d'un décret réprimant la diffusion de fausses nouvelles, contesté comme prêtant à une interprétation trop large.

Le procès dit « du complot » a commencé le 4 mars. Les accusés sont en détention et doivent s'exprimer en visioconférence. Leurs avocats ont exigé leur présence au tribunal, sans succès. Au moins six d'entre eux ont observé une grève de la faim pour faire valoir ce « droit élémentaire ».

La défense a critiqué le dossier, tandis que l'ONG Human Rights Watch a affirmé que le procès se tenait dans « un contexte répressif ».

En février, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme avait dénoncé la « persécution des opposants » en Tunisie.

Le gouvernement a répondu en exprimant sa « profonde stupéfaction ».


Liban: un mort dans une frappe israélienne dans le sud

Des personnes inspectent un véhicule incendié qui aurait été touché par une frappe israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
Des personnes inspectent un véhicule incendié qui aurait été touché par une frappe israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi dans un nouveau raid israélien visant un véhicule près de la ville côtière de Saïda, dans le sud du Liban
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban

GHAZIYEH: Une personne a été tuée vendredi dans un nouveau raid israélien visant un véhicule près de la ville côtière de Saïda, dans le sud du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser combattants et infrastructures du mouvement islamiste libanais soutenu par l'Iran.

"Le raid mené par l'ennemi israélien contre une voiture sur la route Saïda-Ghaziyeh a fait un mort", a indiqué le ministère de la Santé.

Après la frappe, le véhicule tout-terrain a pris feu, provoquant un nuage de fumée noire dans le ciel, selon un journaliste de l'AFP sur place. L'armée libanaise a bouclé la zone et les pompiers sont intervenus pour maîtriser les flammes.

La frappe n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais l'armée israélienne a affirmé avoir tué plusieurs combattants du Hezbollah parmi lesquels des "commandants" cette semaine dans le sud du pays.

Après le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du Hamas sur le sol israélien, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes sur le territoire israélien, disant agir ainsi en soutien aux Palestiniens.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte avec des bombardements israéliens intenses au Liban qui ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts, selon les autorités.