L'armée libanaise se déploie en réponse aux appels à manifester des réfugiés syriens

Un Syrien déplacé et son fils conduisent une moto entre les tentes d'un camp de réfugiés à Bar Elias, dans la vallée de la Bekaa, à l'est du Liban, le 5 mars 2021 (Photo, AP).
Un Syrien déplacé et son fils conduisent une moto entre les tentes d'un camp de réfugiés à Bar Elias, dans la vallée de la Bekaa, à l'est du Liban, le 5 mars 2021 (Photo, AP).
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Publié le Jeudi 27 avril 2023

L'armée libanaise se déploie en réponse aux appels à manifester des réfugiés syriens

  • Le Premier ministre Mikati: Des gangs font entrer illégalement des Syriens au Liban en échange d'importantes sommes d'argent
  • L'annonce de l'expulsion d'une cinquantaine de Syriens du Liban vers la Syrie, il y a deux semaines, a suscité des protestations internationales

BEYROUTH: Le Premier ministre intérimaire libanais, Najib Mikati, a déclaré mercredi que des gangs faisaient entrer illégalement des Syriens au Liban en passant par la Bekaa ou le Akkar, en échange de grosses sommes d'argent, «alors que le pays ne peut plus supporter le fardeau des réfugiés».

Mikati s'est étonné des critiques adressées au Liban pour avoir expulsé des Syriens entrés illégalement dans le pays.

L'annonce de l'expulsion d'une cinquantaine de Syriens du Liban vers la Syrie, il y a deux semaines, a suscité des protestations internationales.

Lisa Abou Khaled, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, a déclaré à Arab News: «Le HCR a remarqué une augmentation du nombre de raids sur les camps de réfugiés syriens au Mont-Liban et dans le nord. En avril, le HCR a confirmé au moins 13 raids et a reçu des rapports sur des Syriens détenus en vue d'une future déportation, notamment ceux qui sont connus et enregistrés auprès du HCR.

Plusieurs municipalités des régions libanaises ont entamé des enquêtes et des inspections pour enregistrer les réfugiés et restreindre leurs mouvements dans les villes où ils résident.

Des appels ont circulé sur les réseaux sociaux mardi pour que les réfugiés syriens manifestent devant le bâtiment du HCR à Jnah, au sud de Beyrouth, mercredi, tandis que des contre-appels ont été lancés par les Libanais pour les empêcher de manifester.

Dans la nuit de mardi à mercredi, un officier de police de la municipalité d'Al-Qlayaa, dans le sud du Liban, a été agressé par un réfugié syrien qui avait violé le couvre-feu nocturne. Le policier a été transporté à l'hôpital, tandis que la police a arrêté le réfugié et une enquête sur l'incident a été ouverte.

Kamal Labwani, figure de l'opposition syrienne, a menacé l'armée libanaise dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux et a appelé les réfugiés à se munir d'armes pour se défendre.

Ce mercredi, l'armée libanaise et ses services de renseignement, ses forces de sécurité intérieure et ses unités anti-émeutes se sont déployés autour du siège du HCR en prévision de la manifestation et pour prévenir tout affrontement.

Mardi soir, le ministre de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, a envoyé une lettre aux forces de sécurité intérieure leur demandant «d'empêcher les manifestations de réfugiés syriens et de contrer les manifestations libanaise».

Ce mercredi également, Mikati a présidé une réunion ministérielle à laquelle ont participé les dirigeants des agences de sécurité pour discuter du dossier des réfugiés syriens. La réunion a confirmé le droit du Liban à mettre en œuvre «les mesures précédemment prises par le Conseil supérieur de la défense en 2019 contre les personnes qui entrent au Liban illégalement sans documents officiels et légaux».

Les participants ont demandé au HCR, «dans un délai d'une semaine à compter de la date de la réunion, de fournir au ministère de l'Intérieur des données sur les réfugiés syriens sous toutes leurs formes» et ont demandé «que le statut de réfugié soit annulé pour toute personne qui quitte le territoire libanais».

Les participants ont souligné la nécessité «d'enregistrer les naissances des Syriens sur le territoire libanais en coordination avec le HCR.»

Ils ont également réitéré leur appel aux pays étrangers pour qu'ils «partagent le fardeau des réfugiés syriens, notamment en raison du nombre croissant de réfugiés et de l'aggravation de la crise économique».

Les participants ont demandé «au ministère du Travail, en coordination avec la Direction générale de la sécurité générale, de renforcer le contrôle de la main-d'œuvre syrienne dans les secteurs autorisés».

Ils ont également demandé au ministre de la Justice d'étudier la possibilité de remettre immédiatement les détenus et les condamnés à l'État syrien.

Le gouvernement libanais estime le nombre de réfugiés syriens au Liban à plus de 1,5 million, répartis dans des camps et des communautés sur le territoire libanais, principalement concentrés dans la Bekaa et les régions du nord.

Abou Khaled, porte-parole du HCR, a indiqué: «Le nombre de réfugiés syriens enregistrés par le HCR s'élevait à 805 326 en mars dernier, mais le HCR sait que le nombre de réfugiés non enregistrés au Liban est plus élevé et pense que le total s'élève à 1,5 million.»

En ce qui concerne les mouvements illégaux de réfugiés syriens entre le Liban et la Syrie, Abou Khaled a signalé: «Les conversations et les interactions entre le HCR et les réfugiés indiquent que les allers-retours vers la Syrie sont rares. Les coûts et les risques de ces voyages transfrontaliers illégaux – souvent avec la participation de passeurs – sont élevés, ce qui empêche la majorité des Syriens de recourir à ces pratiques.»

Abou Khaled a affirmé que «dans les cas où le HCR identifie le retour d'un réfugié syrien en Syrie, nous vérifions les informations et nous annulons leur dossier. Cependant, il peut arriver que des raisons urgentes poussent les réfugiés à retourner en Syrie, et qu'ils le fassent pour une certaine raison et pour une période limitée.»

Quant à la demande du Comité ministériel de partager les données du HCR, Abou Khaled a précisé: «Le HCR encourage le gouvernement libanais à coopérer davantage dans ce domaine en partageant avec nous les données dont il dispose sur les déplacements des réfugiés, afin que nous puissions les examiner et les comparer aux nôtres. Le HCR réitère sa volonté de travailler avec les autorités compétentes d'une manière systématique qui encourage le partage des données et le suivi des mouvements.»

Le HCR craint que les personnes expulsées soient en danger, même si elles ne sont pas enregistrées en tant que réfugiés.

Après une réunion avec le Comité ministériel, Moustafa Bayram, ministre du Travail, a déclaré: «Environ 37 000 Syriens sont entrés en Syrie pendant la période de l'Aïd al-Fitr et sont revenus au Liban après y avoir passé les vacances, ce qui les prive de leur statut de réfugié.»

Bassam Mawlawi, le ministre de l'Intérieur, a souligné que «les Syriens au Liban sont soumis à la loi et à l'ordre libanais. Ils doivent être enregistrés auprès des autorités officielles compétentes. Leur situation doit être régulée car ce chaos est préjudiciable au Liban, à leurs intérêts et à la situation sécuritaire dont nous sommes responsables».

Aya Majzoub, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International, a exhorté les autorités libanaises à «mettre fin aux expulsions illégales de réfugiés syriens de crainte que ces personnes ne soient torturées ou persécutées par le gouvernement syrien à leur retour dans un pays ravagée par la guerre».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le ministre saoudien des Affaires étrangères discute des derniers développements à Rafah avec le Premier ministre palestinien

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
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  • Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont notamment évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays
  • Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi

RIYAD: Jeudi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a discuté avec le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, des derniers développements dans la ville de Rafah, située à Gaza.

Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont également évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays ainsi que les priorités et le programme de travail du gouvernement palestinien.

Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi, après que le président américain, Joe Biden, a promis de ne pas fournir d’armes à Israël si ses forces envahissaient cette ville du sud de Gaza.

Israël est allé à l’encontre des objections internationales en envoyant des chars et en menant des «frappes ciblées» dans la ville frontalière, où se sont réfugiés de nombreux civils palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudia dévoile son plan pour la saison du Hajj 2024

Saudia mettra plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume. (X/@SaudiAirlinesEn)
Saudia mettra plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume. (X/@SaudiAirlinesEn)
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  • La compagnie aérienne nationale du Royaume possède plus de cent cinquante avions dans sa flotte et s’est engagée à fournir «les meilleurs services» aux pèlerins durant la saison du Hajj
  • Plus de 11 000 employés de première ligne et techniciens d’entretien d’aéronefs travailleront tout au long de la saison

RIYAD: Saudia a dévoilé son plan opérationnel pour la saison du Hajj de cette année. Elle a annoncé qu’elle mettrait plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume.

La compagnie aérienne nationale du Royaume possède plus de cent cinquante avions dans sa flotte et elle s’est engagée à fournir «les meilleurs services» aux pèlerins durant la saison du Hajj, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

La période opérationnelle de la compagnie pour la saison du Hajj dure soixante-quatorze jours, à partir du 9 mai. Elle comprend à la fois les arrivées et les retours.

Saudia a formé des équipes spécialisées afin de superviser le suivi du rendement, les opérations dans les salons VIP, la coordination avec les autres secteurs ainsi que l’élaboration d’un plan d’urgence en collaboration avec les parties prenantes concernées.

Des simulations ont été menées dans les aéroports internationaux de Djeddah et de Médine afin de se préparer pour la période du Hajj.

Saudia va accueillir les pèlerins de la Grande Mosquée dans cinq aéroports nationaux: Djeddah, Médine, Riyad, Dammam et Yanbu, précise la SPA.

Plus de 11 000 employés de première ligne et techniciens d’entretien d’aéronefs travailleront tout au long de la saison. L’initiative intitulée «Route de la Mecque» permettra d’accueillir plus de 120 000 pèlerins, et le service du «Hajj sans bagages» sera également mis en place.

La compagnie aérienne prévoit de transporter 270 000 valises et 240 000 bouteilles d’eau de Zamzam pendant la saison du Hajj.

Amer Alkhushail, PDG de Saudia Hajj and Umrah, a affirmé que la compagnie aérienne nationale était «honorée» de jouer un rôle essentiel auprès des pèlerins, conformément aux objectifs de la Vision 2030 du Royaume.

Saudia a acquis une «expérience inestimable» lors des précédentes saisons du Hajj, contribuant au développement et à la mise en œuvre d’initiatives stratégiques, a-t-il ajouté.

«Dans le cadre de nos préparatifs pour la prochaine saison du Hajj, le groupe Saudia s’est engagé à conclure des accords avec les délégations gouvernementales et les agences de voyages. Nous sommes déterminés à assurer une capacité de sièges adéquate et à étendre nos services pour répondre à la demande dans plus de cent destinations sur quatre continents», a confié M. Alkhushail.

«De plus, nous facilitons les réservations et l’émission des billets par voie électronique et par le biais des bureaux du groupe Saudia. Nous menons également des campagnes de sensibilisation pour informer les pèlerins sur les exigences en matière de bagages, notamment les dimensions, le poids et les objets interdits en avion.»

«Nous sommes prêts à soutenir la mise en place de vols dans le cadre de l’initiative Route de la Mecque.»

Grâce à son personnel, Saudia peut communiquer en trente langues différentes avec les pèlerins du monde entier, a-t-il ajouté.

Les repas à bord sont adaptés aux diverses exigences, a assuré M. Alkhushail avant d’évoquer les divertissements à bord de Saudia. En effet, la compagnie offre aux pèlerins un riche contenu éducatif et d’orientation élaboré en collaboration avec le ministère saoudien du Hajj et de l’Omra.

Saudia propose aussi des services de collecte des bagages aux lieux de résidence des pèlerins, ce qui facilite le voyage après l’accomplissement des rituels du Hajj, a-t-il précisé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Plus de la moitié des installations d’eau de Gaza ont été détruites, selon une enquête de la BBC

Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées. (Photo AFP)
Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées. (Photo AFP)
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  • Plus de la moitié des usines de dessalement et des systèmes de forage ont été endommagés ou détruits
  • La destruction des stations d’épuration des eaux usées a provoqué une explosion des maladies transmises par l’eau

LONDRES: Une enquête menée par la BBC révèle que la moitié des installations d’eau et d’assainissement de Gaza ont été détruites depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Des images satellites examinées par BBC Verify montrent qu’un peu plus de la moitié des six cent trois usines de dessalement et des systèmes de forage utilisés pour fournir de l’eau à Gaza ont été endommagés ou détruits. C’est également le cas de quatre des six stations d’épuration des eaux usées.

Selon une organisation humanitaire citée par la BBC, les deux autres stations d’épuration ont été fermées par manque de carburant ou d’approvisionnement. Les efforts de réparation ont été fortement perturbés en raison des dégâts qu’un important dépôt a subis.

La destruction de ces installations a provoqué une explosion des maladies transmises par l’eau, ce qui présente de graves risques pour la santé de la population, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes.

Le nombre de cas de diarrhée, d’hépatite A et même de choléra est monté en flèche.

Selon la Dr Natalie Roberts, directrice générale de Médecins sans frontières UK, la destruction des installations d’eau et d’assainissement a entraîné «des conséquences sanitaires désastreuses pour la population», ce qui a causé des décès.

Elle note que Rafah et la frontière sud de la région font partie des zones les plus touchées.

La BBC explique que, dans la mesure où l’état exact de chaque installation n’a pu être déterminé, aucune distinction ne peut être faite entre les installations «détruites» et celles qui sont «endommagées».

Elle souligne en outre que tous les dégâts ne sont pas visibles sur les images satellite – principalement dans le nord de Gaza ou dans la zone qui entoure la ville méridionale de Khan Younès –, de sorte que certaines installations touchées ont pu passer inaperçues.

La situation a été aggravée par les dégâts subis par le Service des eaux des municipalités côtières de Gaza et par le principal dépôt de services de l’Unicef, ce qui rend les réparations difficiles.

Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées.

D’après Leila Sadat, ancienne conseillère spéciale sur les crimes contre l’humanité à la Cour pénale internationale, ces destructions témoignent soit d’une «approche imprudente» des infrastructures civiles, soit d’un ciblage intentionnel.

Elle ajoute qu’il est possible que «ces destructions ne soient pas toutes des erreurs».

En réponse aux conclusions de la BBC, l’armée israélienne indique que le Hamas a utilisé des infrastructures civiles à des fins militaires, y entreposant des armes et des munitions.

Elle soutient que les installations d’approvisionnement en eau ont été principalement touchées lors de frappes aériennes qui visaient les combattants du Hamas et nie avoir intentionnellement ciblé des infrastructures civiles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com