MOSSOUL : La France a inauguré mercredi un nouveau centre des demandes de visas à Mossoul dans le nord de l'Irak, première initiative européenne du genre dans la métropole arrachée aux djihadistes du groupe Etat islamique (EI) et qui se reconstruit lentement.
Le bureau administré par TLS Contact, société privée seule habilitée à recevoir les pré-demandes de visas pour la France, a été installé dans les locaux d'un espace de co-working faisant office de "hub d'innovation" et d'incubateur pour les entrepreneurs de Mossoul et de sa province de Ninive.
"L'ouverture de ce centre traduit concrètement l'engagement français envers Mossoul et la province de Ninive", a souligné lors d'une brève allocution en arabe le consul général de France à Mossoul, Jean-Christophe Augé. "Ce centre facilitera les demandes de visa pour les habitants, en particulier les étudiants, les académiciens, les hommes d'affaires et les touristes".
Jusqu'à présent, les résidents de Mossoul, ville de 1,5 million d'habitants, devaient parcourir quelque 500 km pour effectuer leur demande de visa à Bagdad. Un autre centre plus proche, à Erbil, accueillait uniquement les résidents du Kurdistan autonome.
Si Mossoul accueille un consulat turc, des bureaux de l'ONU et de nombreuses ONG internationales, le gouverneur de Ninive Nejm al-Joubouri a rappelé que la France était "le premier pays européen" à avoir nommé un consul général dans la ville.
Si la reconstruction progresse lentement et des pans entiers de la cité sont en ruine, Mossoul a retrouvé un semblant de normalité: les commerces ont rouvert, les embouteillages sont de retour et les sites historiques bénéficient de projets de restauration financés par des agences internationales.
A l'été 2022, les autorités ont donné le coup d'envoi pour la reconstruction de l'aéroport international de Mossoul, toujours désaffecté près de six ans après la mise en déroute des djihadistes.
Le gouvernorat de Ninive, dont Mossoul est le chef-lieu, a confié le projet à deux entreprises turques.
"Ce volet de l'économie, des investissements, est un des volets sur lesquels nous comptons développer notre présence", a indiqué à l'AFP M. Augé.
"Bien sûr les acteurs français, les investisseurs, ont des attentes en matière de sécurité, de transparence. Mais nous sommes sûrs qu'il y a des opportunités économiques à explorer, à Mossoul et dans sa région, qui devraient permettre à l'avenir de voir des projets communs fructifier".