Les EAU dévoilent la feuille de route du Partenariat pour l’éducation verte avant la COP28 à Dubaï

Ahmad Belhoul al-Falasi, ministre de l’Éducation des Émirats arabes unis. (WAM)
Ahmad Belhoul al-Falasi, ministre de l’Éducation des Émirats arabes unis. (WAM)
Le ministère de l’Éducation des Émirats arabes unis a fait part mardi de la feuille de route du Partenariat pour l’éducation verte du pays. (WAM)
Le ministère de l’Éducation des Émirats arabes unis a fait part mardi de la feuille de route du Partenariat pour l’éducation verte du pays. (WAM)
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Publié le Mercredi 26 avril 2023

Les EAU dévoilent la feuille de route du Partenariat pour l’éducation verte avant la COP28 à Dubaï

  • Le ministère a signé des accords avec l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture et son Fonds pour l’enfance, l’Unicef, afin de favoriser l’éducation et l’action sur le climat
  • Le ministre souligne l’importance de la coopération mondiale pour intégrer les thèmes climatiques dans l’éducation et coordonner les activités de lutte contre le changement climatique

DUBAÏ: Le ministère de l’Éducation des Émirats arabes unis a fait part mardi de la feuille de route du Partenariat pour l’éducation verte du pays, qui fait partie des préparatifs pour la COP28 – la conférence des Nations unies sur les changements climatiques – qui se tiendra à Dubaï vers la fin de cette année.

Lors de l’événement de lancement de la feuille de route, le ministère a signé des accords avec l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture et son Fonds pour l’enfance, l’Unicef, afin de favoriser l’éducation et l’action sur le climat auprès de la jeune génération avant, pendant et après la conférence.

Le ministère a également annoncé qu’il créerait le premier pavillon de l’éducation jamais inclus lors d’un événement COP, rapporte mardi l’agence de presse WAM.

Sous la direction des Émirats arabes unis, l’Unesco parrainera l’organisation d’une réunion de sensibilisation de haut niveau entre les dirigeants des États membres pour discuter du rôle de l’éducation dans les efforts visant à résoudre les problèmes climatiques. L’organisme accueillera par ailleurs la réunion inaugurale du Fonds d’affectation spéciale multipartenaires du Partenariat pour l’éducation verte. Cette initiative a été lancée l’année dernière lors du Sommet sur la transformation de l’éducation, avec un accent particulier sur la lutte contre le changement climatique.

La feuille de route des EAU identifie les initiatives environnementales et respectueuses du climat que le ministère a l’intention de mettre en œuvre avant et après la COP28. Par exemple, il prévoit de garantir que 50% de toutes les écoles et campus des Émirats arabes unis obtiennent une accréditation verte et de fournir à plus de 2 400 éducateurs et 1 400 directeurs une formation pertinente.

Ahmad Belhoul al-Falasi, ministre de l’Éducation des Émirats arabes unis, déclare que la COP28 constitue une évolution importante puisqu’elle fournira un plan pour tirer parti du potentiel de l’éducation en vue d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies et de lutter contre le changement climatique. Elle sensibilisera également au changement climatique et discutera des efforts pour atténuer ses conséquences, ajoute-t-il.

Le ministre souligne l’importance de la coopération mondiale pour intégrer les thèmes climatiques dans l’éducation et coordonner les activités de lutte contre le changement climatique. Il affirme que les Émirats arabes unis sont impatients de fournir une feuille de route pratique en matière d’éducation des élèves et des enseignants sur le changement climatique, que d’autres pays peuvent adapter, personnaliser et dont ils peuvent bénéficier.

«Les comportements individuels face au changement climatique sont toujours la clé pour une réelle incidence et, avec cela, vient le rôle important de l’éducation dans l’évolution des esprits, des actions et des attitudes vis-à-vis de l’environnement aujourd’hui et à l’avenir», soutient M. Al-Falasi.

«Au ministère de l’Éducation, nous avons un rôle essentiel à jouer pour renforcer le rôle de l’éducation dans la lutte contre le changement climatique, en créant des programmes et des écoles respectueux de l’environnement et en formant les éducateurs pour établir des communautés vertes durables.»

«L’accueil de la COP28 par les Émirats arabes unis est une autre occasion de mettre en lumière les efforts du pays dans ce domaine et de mobiliser les efforts internationaux pour inclure l’éducation verte dans les systèmes éducatifs de la région et du monde.»

Le ministère lancera également l’initiative «La voix des enfants», dans le cadre de laquelle les jeunes de tout le pays recevront une formation pour les aider à défendre le pouvoir décisionnel en matière d’environnement et à y prendre part.

Il y aura également une autre initiative, «La voix de l’éducateur» au moyen de laquelle le ministère se concentrera sur le développement du rôle essentiel que les enseignants peuvent jouer dans la sensibilisation au changement climatique et la lutte contre ses effets.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté. 


« La Syrie n’est pas condamnée » : les leçons d’un an de transition, selon Hakim Khaldi

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  • Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
  • Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide

PARIS: La Syrie post-Assad, carnets de bord, de Hakim Khaldi, humanitaire chez Médecins sans frontières, publié chez L’Harmattan, n’est pas seulement un récit de témoins, mais une immersion dans la réalité d’un pays brisé mais pas vaincu, où la chute d’un pouvoir omnipotent n’a pas suffi à étouffer l’exigence de dignité.
Ce qu’il raconte, c’est l’envers des discours diplomatiques, la géographie vécue d’une société projetée brutalement hors d’un demi-siècle d’autoritarisme dans un vide politique, économique et moral.

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel.

Dans ses carnets, comme dans ses réponses à Arab News en français, revient une même conviction : la chute d’un régime ne signifie pas la naissance immédiate d’un pays. La Syrie, aujourd’hui, est entre les deux, « en état de transformation ».

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel : « On ne savait pas si c’était la fin d’une époque ou le début d’une autre tragédie », confie-t-il.
Dans les villes « libérées », les scènes oscillent entre euphorie et sidération ; la population découvre, sans y croire encore, la possibilité de parler librement, de respirer autrement.

Il raconte ces familles qui, pendant quarante ans, n’avaient jamais osé prononcer le mot « moukhabarat » (services secrets en arabe), ne serait-ce qu’à voix basse chez elles.
Et brusquement, les voilà qui se mettent à raconter : les disparitions, les tortures, les humiliations, et la peur devenue routine.
Des parents ressortent des photos d’adolescents morts sous la torture, des certificats de décès maquillés, des lettres écrites depuis la prison mais jamais envoyées.

Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
Ce qui l’a le plus frappé, c’est « ce sentiment presque physique d’un poids qui tombe. C’est ce que j’ai le plus entendu », affirme-t-il.

Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide. En quelques jours, l’État s’est évaporé : plus de police, plus d’électricité, plus d’école, plus de justice.
Les anciens bourreaux disparaissent dans la nature, mais les réseaux de corruption se reconstituent, et les premières milices locales émergent, prêtes à occuper le terrain déserté par les institutions.

Pourtant, au fil de ses déplacements, Khaldi est frappé par la force de résilience et d’auto-organisation de la population : « Les Syriens n’ont jamais cessé d’exister comme société, même quand l’État les avait réduits au silence », assure-t-il.
Dans les villages, des comités improvisés se forment et organisent la distribution alimentaire, la remise en marche d’une station d’eau, la sécurité ou la scolarisation d’urgence.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides.

Cette responsabilité populaire est, pour Khaldi, l’un des rares points lumineux du paysage syrien, la preuve qu’une société peut exister en dehors de l’appareil répressif qui prétendait être l’État.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides, de milices rivales, de zones d’influence et d’ingérences étrangères. « Une mosaïque qui ne ressemble plus au pays d’avant », estime Khaldi.
Le territoire est éclaté entre forces locales, groupes armés (notamment les milices druzes à Soueida, au nord-est du pays), gouvernances provisoires ou structures étrangères. Les routes sont coupées, les administrations doublées ou contradictoires.

Avec des infrastructures détruites, une monnaie en chute libre et un secteur productif quasi paralysé, la survie quotidienne est devenue un exercice d’équilibriste.
Les Syriens ne nourrissent plus d’illusions sur l’arrivée immédiate d’un modèle démocratique idéal : il s’agit d’abord de survivre, de reconstruire, de retrouver un minimum de continuité.

Le traumatisme est profond, à cause des disparitions massives, de l’exil et des destructions psychologiques. Pourtant, affirme Khaldi, « jamais je n’ai entendu un Syrien regretter que la dictature soit tombée ».

De ses observations et des témoignages qu’il a collectés en arpentant le pays, Khaldi tire les priorités pour éviter que la Syrie ne devienne ni un conflit gelé ni un espace livré aux milices.
De son point de vue, la reconstruction politique ne peut se réduire à remplacer un gouvernement par un autre : il faut rebâtir les fondations, à savoir une justice indépendante, une police professionnelle et des administrations locales.

Des dizaines de groupes armés contrôlent aujourd’hui une partie du territoire, et une transition politique sérieuse est impensable sans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration, soutenu par une autorité légitime et par un cadre international solide.
Au-delà des aides internationales, la Syrie a besoin d’un cadre empêchant la capture des fonds par les anciens réseaux de corruption ou les factions armées.
Elle doit donner la priorité à la relance de l’agriculture, au rétablissement de l’électricité, des réseaux routiers et des petites industries, les seules capables à court terme de soutenir la vie quotidienne.

Le pays porte une blessure immense : celle des prisons secrètes, des fosses communes, des disparitions et des exactions documentées. « Sans justice, il n’y aura pas de paix durable », affirme Khaldi.
Il ne s’agit ni de vengeance ni de tribunaux-spectacle, mais de vérité et de reconnaissance, conditions indispensables à une réconciliation nationale.

De cet entretien se dégage une idée forte : malgré la faim, la peur, les ruines, malgré la fragmentation politique et l’ingérence étrangère, les Syriens n’ont pas renoncé à eux-mêmes.
Ils ouvrent des écoles improvisées, réparent des routes avec des moyens dérisoires, organisent l’entraide, résistent au chaos. « La Syrie n’est plus la Syrie d’avant, mais elle n’est pas condamnée pour autant », affirme Khaldi.
Son témoignage rappelle qu’un pays ne meurt pas quand un régime tombe ; il meurt lorsque plus personne ne croit possible de le reconstruire. Et les Syriens, eux, y croient encore.


Liban: Israël annonce des frappes dans le sud, appelle à des évacuations

L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
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  • Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région"
  • Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région.

Cette annonce survient au lendemain d'une rencontre entre responsables civils libanais et israélien, lors d'une réunion de l'organisme de surveillance du cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, présentée comme de premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays toujours techniquement en état de guerre.

Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région", a annoncé le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone.

Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter.

Accusant le Hezbollah de se réarmer dans le sud du pays et de violer ainsi les termes de la trêve entrée en vigueur fin novembre 2024, l'armée israélienne a multiplié depuis plusieurs semaines les frappes aériennes dans le sud du Liban mais a marqué une pause dans ses attaques pendant la visite du pape Léon XIV cette semaine.

Israël a même frappé jusque dans la banlieue de Beyrouth le 23 novembre pour y éliminer le chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.

Le Liban dénonce ces attaques comme des violations patentes du cessez-le-feu.

Mais Israël, qui peut compter sur l'aval tacite des Etats-Unis pour ces frappes, affirme qu'il ne fait qu'appliquer la trêve en empêchant le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran, ennemie d'Israël, "de se reconstruire et de se réarmer".

Tout en déclarant que les discussions directes de mercredi avec le Liban s'étaient déroulées dans "une atmosphère positive", le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rappelé mercredi soir que le désarmement du Hezbollah restait une exigence "incontournable" pour son pays.