BEYROUTH: Un ressortissant irakien qui avait été enlevé au Liban a été libéré par les services de renseignements militaires.
Badr Dafar Sayer a été kidnappé dans un appartement de Jounieh, au nord de Beyrouth, il y a quatre jours, puis transféré dans le quartier de Sherwana, à Baalbek, avec demande de rançon.
Il a été libéré par ses ravisseurs, qui ont pris la fuite, empêchant les autorités de les arrêter.
«Un homme recherché, M.J., accompagné d'hommes armés non identifiés se faisant passer pour des membres des forces de sécurité, a enlevé l'Irakien Badr Dafar Sayer dans un appartement de la ville de Jounieh et a demandé une importante rançon à sa famille», a déclaré le commandement de l'armée.
Les enlèvements contre rançon se multiplient au Liban dans un contexte de stagnation économique et d'inflation. Les photos de victimes d'enlèvement circulent de manière hebdomadaire sur les réseaux sociaux.
Les données de la police libanaise à la fin de l'année 2022 montrent une amélioration des indicateurs de sécurité par rapport à 2021, mais elles révèlent également une augmentation significative des enlèvements avec demande de rançon.
L’institut de statistiques privé Information International, fait état d'une augmentation annuelle de 12 à 50 des enlèvements contre rançon au Liban.
L'étude, basée sur les rapports publiés par la Direction générale des forces de sécurité intérieure, inclut «uniquement les crimes signalés aux forces de sécurité et non les affaires réglées en dehors du cadre des services de sécurité officiels».
Une source de sécurité a indiqué à Arab News que la plupart des victimes d'enlèvement «sont amenées dans la région de Baalbek-Hermel et que certaines sont transférées à travers des points de passage illégaux à la frontière libano-syrienne».
«Il arrive que les services de sécurité des deux pays se coordonnent pour libérer une personne kidnappée ou qu'ils collaborent avec des personnes qui connaissent les ravisseurs et peuvent faire pression sur eux et les attirer sur le territoire libanais dans le cadre d'opérations spéciales visant à les arrêter et à libérer la personne kidnappée», a ajouté la source.
«Les gangs comptent des citoyens libanais et syriens ainsi que des individus figurant sur la liste des personnes recherchées par les autorités libanaises. Ce sont des professionnels de l'extorsion, de la violence armée et du mépris des autorité.»
Le Liban subit depuis 2019 un grave effondrement économique, que la Banque mondiale a classé parmi les pires au monde.
«Le chaos, en particulier dans les zones contrôlées par le Hezbollah dans l'est de la Bekaa et les passages illégaux, favorise l'essor de gangs armés dans de nombreuses régions et de part et d'autre de la frontière», a indiqué la même source.
«Ces gangs se livrent au trafic d'êtres humains et à la contrebande, et enlèvent des hommes, des femmes et des enfants aisés afin de réclamer des rançons», a-t-elle ajouté.
Le code pénal libanais punit de travaux forcés à perpétuité les auteurs d'enlèvements contre rançon.
Au cours des deux dernières semaines, le Liban a rapatrié une cinquantaine de Syriens entrés illégalement dans le pays.
Selon une source judiciaire, le pourcentage de Syriens dans les prisons libanaises s’élèverait à «environ 40% de la population carcérale totale, la plupart d'entre eux étant des auteurs d'enlèvements, de vols, de meurtres, de consommation et de trafic de drogue et de traite d'êtres humains».
Parallèlement, la direction générale des forces de sécurité intérieure a arrêté à Beyrouth un homme et sa femme impliqués dans le trafic de stupéfiants.
L’homme, né en 1986, et sa femme, née en 1992, vendaient des quantités importantes de stupéfiants à partir de leur domicile situé sur la route de l'aéroport international Rafik Hariri.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com