Pris au piège, les civils soudanais en situation d'urgence humanitaire

Le Soudan souffrait déjà de problèmes accrus avant la flambée de violence de la fin de la semaine dernière (Photo, AFP).
Le Soudan souffrait déjà de problèmes accrus avant la flambée de violence de la fin de la semaine dernière (Photo, AFP).
Le Soudan souffrait déjà de problèmes accrus avant la flambée de violence de la fin de la semaine dernière (Photo, AFP).
Le Soudan souffrait déjà de problèmes accrus avant la flambée de violence de la fin de la semaine dernière (Photo, AFP).
Le Soudan souffrait déjà de problèmes accrus avant la flambée de violence de la fin de la semaine dernière (Photo, AFP).
Le Soudan souffrait déjà de problèmes accrus avant la flambée de violence de la fin de la semaine dernière (Photo, AFP).
Le Soudan souffrait déjà de problèmes accrus avant la flambée de violence de la fin de la semaine dernière (Photo, AFP).
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Le Soudan souffrait déjà de problèmes accrus avant la flambée de violence de la fin de la semaine dernière (Photo, AFP).
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Le Soudan souffrait déjà de problèmes accrus avant la flambée de violence de la fin de la semaine dernière (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 24 avril 2023

Pris au piège, les civils soudanais en situation d'urgence humanitaire

  • Des millions de civils avaient déjà désespérément besoin d'assistance bien avant la dernière flambée de violence
  • Les troubles politiques, les difficultés économiques, les violences intercommunautaires et la sécheresse avaient déjà mis le Soudan au bord du gouffre

DJEDDAH: Après des décennies de conflits et de troubles politiques, la récente et soudaine reprise des combats au Soudan entre factions militaires rivales menace de faire basculer des pans entiers de la population dans une catastrophe humanitaire encore plus grave.

Le 15 avril, après des semaines de tensions, des affrontements ont éclaté dans la capitale Khartoum entre les forces armées soudanaises d'Abdel Fattah Al-Burhan et les Forces de soutien rapide de Mohammed Hamdan Dagalo, dit Hemedti.

Des vidéos montrent des avions de ligne en feu sur les aires de trafic de l'aéroport international de la ville, et des avions de chasse survolant la ville. Des bâtiments sont criblés de balles et le grondement de l'artillerie se fait entendre dans toute la capitale.

«La flambée de violence a perturbé la vie dans la capitale», a déclaré Abdullah Mukhtar, un habitant de Khartoum, à Arab News. Sa maison familiale est privée d'électricité depuis le début des combats.

«Entre 70 et 80% des habitants de la capitale sont des travailleurs journaliers, et s'ils perdent leur revenu, ils devront se débrouiller pour subvenir à leurs besoins, et comme nous l'avons entendu et vu, il y a beaucoup de pillage», a-t-il ajouté, indiquant que le quartier est plongé dans l'obscurité la plus totale, tout comme les zones voisines.

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Le Soudan était déjà confronté à de graves problèmes humanitaires avant le déclenchement des violences à la fin de la semaine dernière (Photo, AFP).

«Les supermarchés sont déserts et pillés, et les gens souffrent les uns après les autres. Franchement, il n'y a pas la moindre aide apportée dans la ville, si ce n'est par des initiatives citoyennes. C'est une zone de guerre et c'est très dangereux.»

«Je n'ai vu aucun des deux camps apporter de l'aide humanitaire, ni même les organisations internationales, ce qui est compréhensible. Comment peuvent-elles atteindre la capitale alors que l'aéroport a été jugé techniquement impropre à l'atterrissage?», s’est-il interrogé.

Des millions de civils soudanais, désormais pris entre les feux des deux factions rivales, avaient déjà désespérément besoin d'une aide humanitaire, dont une grande partie a été suspendue depuis le coup d'État militaire de 2021.

Des milliers de personnes ont quitté la capitale et beaucoup tentent encore de fuir les violences. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a déclaré jeudi qu'entre 10 000 et 20 000 personnes avaient fui la région du Darfour, à l'ouest du Soudan, au cours des derniers jours, pour se réfugier au Tchad, pays voisin qui accueille déjà plus de 370 000 réfugiés soudanais du Darfour.

Le Soudan connaît depuis des années une situation humanitaire fragile en raison de décennies de sanctions, de la dégradation de l'économie, des violences intercommunautaires, des phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique et des crises politiques.

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Le Soudan était déjà confronté à de graves problèmes alimentaires avant le déclenchement des violences à la fin de la semaine dernière (Photo, AFP).

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) estime que, même avant les derniers combats, environ 15,8 millions de personnes sur les 45,6 millions d'habitants du Soudan (2021) auront besoin d'une aide humanitaire en 2023, contre 1,5 million en 2021.

Parmi ces personnes, environ 11 millions ont besoin d'une aide urgente pour des raisons de santé physique et mentale qui mettent leur vie en danger.

Les organismes d'aide craignent à présent que la situation ne s'aggrave encore.

«Je crains surtout que le conflit actuel ne dégénère en une véritable guerre civile et que d'autres acteurs régionaux ne s'impliquent et ne fournissent d'autres armes. Cela entraînerait non seulement davantage de morts parmi les civils, mais bloquerait également l'accès à l'aide pour des millions de personnes déjà dans le besoin», a déclaré à Arab News Daniel Sullivan, directeur de Refugees International pour l'Afrique, l'Asie et le Moyen-Orient.

«Les combats, les tirs d'obus et les bombardements aériens dans les zones urbaines ont causé la mort d'un grand nombre de civils et privé les populations de nourriture, d'eau et d'accès aux soins médicaux. Des progrès avaient été réalisés dans la distribution de l'aide, l'obligation de rendre des comptes et la préparation du retour à un régime civil, mais les dernières violences ont anéanti toute dynamique positive. Plus inquiétant encore, le conflit aempêché les organismes d'aide d'atteindre des millions de personnes ayant déjà besoin d'assistance», a-t-il ajouté.

EN CHIFFRES

45,6 millions d'habitants au Soudan en 2021

15,8 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë

3,6 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays

En tant qu'organisation de plaidoyer, Refugees International ne mène pas d'opération humanitaire au Soudan. M. Sullivan a fait part de son inquiétude pour les groupes partenaires locaux et internationaux qui ont été contraints de suspendre leurs activités et, dans certains cas, se sont retrouvés directement sous les feux de l'ennemi. 

«Les combats au Soudan ont interrompu la livraison de nourriture et poussé les organisations humanitaires à suspendre leurs activités, ce qui pourrait mettre des millions de personnes en danger d'insécurité alimentaire», a-t-il indiqué.

Le 19 avril, les responsables du ministère soudanais de la Santé ont mis en garde contre un «effondrement total», 16 hôpitaux étant hors service. Selon l'OCHA, les hôpitaux de Khartoum manquent de matériel médical en raison des pillages et de l'interruption des livraisons.

«Le gouvernement, l'État, fournit à 1% de la population les services de base, de soins médicaux et de santé, parce que l'État lui-même se trouve dans une situation fragile, sans pour autant être un État failli. Il ne répond pas aux besoins du peuple soudanais», a déclaré à Arab News Ahmed Gurashi, rédacteur en chef de la chaîne Al Arabiya News.

«La pénurie et les lacunes du système existaient déjà auparavant. Mais maintenant, nous prévoyons une crise dans la foulée. Dieu seul sait quand les Soudanais pourront surmonter cette crise. Après la crise, les conséquences se feront sentir. Ce sera énorme, c'est une catastrophe qui se prépare», s’est-il désolé.

Asma Yassin, volontaire médicale soudanaise à Khartoum, a indiqué à Arab News que la situation était difficile car «la plupart du personnel hospitalier a évacué les hôpitaux et les patients ont été renvoyés dans leurs familles».

Parallèlement, toutes les activités bénévoles ont été interrompues, les rues étant jugées dangereuses.

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Des personnes remplissent des barils d'eau dans le sud de Khartoum, le 22 avril 2023, dans un contexte de pénurie d'eau causée par les batailles en cours entre les forces rivales de deux généraux soudanais (Photo, AFP).

«Nous apprenons qu'il y a une pénurie de médicaments vitaux tels que l'insuline et la Ventoline, ainsi qu'une pénurie de ventilateurs et d'oxygène.»

«Plusieurs cliniques de fortune ont été mises en place dans des maisons privées pour fournir ces médicaments aux patients, et certains Soudanais de l'étranger ont même transféré de l'argent pour assurer la distribution des médicaments.»

«Mais c'est très difficile car la plupart des districts (de Khartoum) sont privés d'électricité et d'eau depuis samedi, car les stations d'eau ont été touchées et les travailleurs ne sont pas en mesure de les atteindre pour les remettre en état de marche», a noté Mme Yassin.

Malgré les efforts des agences d'aide et des organisations non gouvernementales, Mme Yassin a souligné que les bénévoles soudanais faisaient de leur mieux pour livrer de l’eau par camion dans certains quartiers. «Mais tout le monde n'a pas cette chance», a-t-elle ajouté.

«Lorsque l'on parle de catastrophe, certains diront qu'il s'agit d'une exagération décrivant la réalité même du peuple soudanais», a déclaré M. Gurashi. «Si les blessés n'ont pas accès (aux services), ils mourront. Quant aux besoins essentiels, même si vous avez de l'argent, vous ne pouvez pas les trouver, vous ne pouvez pas vous les procurer.»

«Si ce conflit se termine à Khartoum, au cœur de Khartoum, nous y trouverons beaucoup de personnes âgées mortes à cause du manque d'accès aux médicaments et aux soins de santé. D'autres personnes blessées ou ayant besoin d'aide pendant cette période mourront certainement parce qu'aucun service ne leur sera fourni et qu'aucun accès aux services ne sera possible. C'est le problème le plus délicat», a-t-il affirmé.

La distribution de l'aide internationale a été interrompue cette semaine après que trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués au cours des combats, ce qui a conduit l'organisme soutenu par les Nations unies à suspendre ses opérations.

Dans un communiqué publié à la suite des décès, la directrice exécutive du PAM, Cindy McCain, a déclaré: «Les travailleurs humanitaires sont neutres et ne devraient jamais être pris pour cible.»

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Cindy McCain (Photo, Fournie).

 

Cindy McCain

Au cours de la majeure partie de son histoire, le Soudan a été en proie à des conflits internes, notamment deux des plus longues guerres civiles du continent africain et les conflits du Darfour, du Kordofan méridional et du Nil Bleu.

Ces conflits ont détruit les infrastructures du pays, perturbé son secteur agricole et menacé la santé publique, en particulier en matière de nutrition et de sécurité alimentaire.

Bien avant le début des combats le 16 avril, les denrées alimentaires, les médicaments et les projets de développement social étaient limités, ce qui a nécessité une aide d'urgence extérieure chaque année depuis 1984.

La situation s'est aggravée en raison des profondes inégalités dans la répartition des richesses et du pouvoir entre le centre et la périphérie, des déplacements massifs de population et du fléau quasi permanent de la sécheresse.

Le Soudan a subi des sécheresses répétées et prolongées de 1980 à 1984, de 1985 à 1993, en 1996, en 2001 et, plus récemment, l'année dernière, qui ont entraîné de graves pénuries alimentaires et détruit les moyens de subsistance des travailleurs agricoles. Le secteur de l'agriculture fournit non seulement de la nourriture, mais permet également d'atténuer la pauvreté.

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Sur cette photo du 9 octobre 2019, des Soudanais font la queue pour recevoir de l'aide humanitaire dans un camp pour personnes déplacées à l'intérieur du pays à Niyala, capitale de l'État du Darfour. Le personnel des organisations humanitaires fuient la guerre au Soudan, ce qui risque d'aggraver la crise humanitaire (Photo, AFP).

Selon la Banque mondiale, l'agriculture génère 35 à 40% du produit intérieur brut du Soudan et emploie entre 70 et 80% de la main-d'œuvre dans les zones rurales, où vit environ 65% de la population.

En l'absence de revenus pétroliers, la croissance s'est essoufflée, tandis que le problème de la dette du pays n'est toujours pas résolu. La pauvreté et la malnutrition, déjà importantes, se sont aggravées.

Après le coup d'État militaire de 2019 qui a renversé Omar el-Béchir, un gouvernement de transition a pris le relais, menant d'ambitieuses réformes économiques et sociales et engageant des négociations de paix avec les groupes armés.

En 2021, le Soudan a reçu l'approbation du Fonds monétaire international pour un allègement de plus de 56 milliards de dollars de sa dette et un nouveau financement d'une valeur de 2,5 milliards de dollars sur une période de trois ans.

L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont également convenu d'envoyer une aide d'une valeur de 3 milliards de dollars, dont 500 millions de dollars déposés à la banque centrale soudanaise et le reste versé sous forme de nourriture, de médicaments et de marchandises.

Toutefois, ce début prometteur a été rapidement interrompu en 2021 lorsque les militaires ont lancé un nouveau coup d'État, entraînant la suspension des programmes de développement et d'allègement de la dette et un retour à l'impasse politique.

Les agences d'aide craignent que les dernières violences n'entraînent de nouveaux déplacements de population. Selon l'OCHA, le Soudan accueille environ 1,1 million de réfugiés d'autres pays, ce qui constitue l'une des plus importantes populations de réfugiés en Afrique.

Parmi eux, figurent plus de 800 000 Sud-Soudanais et environ 126 000 Érythréens.

Cependant, le Soudan compte également environ 3,6 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays, principalement dans la région du Darfour, qui connaît une instabilité et des épisodes de nettoyage ethnique depuis près de vingt ans. Quelque 4 millions de Soudanais vivent dans l'Égypte voisine.

Selon le New York Times, plus de 15 000 personnes ont déjà fui la région du Darfour pour se réfugier au Tchad.

Pour les habitants de Khartoum comme Mukhtar, pris entre deux feux, fuir le pays est peut-être la seule option pour garantir leur sécurité, un luxe que tout le monde ne peut pas se permettre, ni un risque que tout le monde est prêt à prendre.

«Tout le monde est sur le qui-vive et la situation est à son comble pour les habitants de la ville», raconte Mukhtar, sur fond de coups de feu.

«Ceux qui ont réussi à s'en sortir sont en sécurité. Ce sont ceux qui ne peuvent pas partir, les malades, qui souffriront le plus à cause du manque de services de santé, et les défavorisés.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".

 


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
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  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.


Les efforts pour panser les «profondes divisions» de la Syrie sont ardus mais «pas insurmontables», déclare Guterres

Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
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  • Antonio Guterres salue "la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", "la résilience et le courage" des Syriens
  • La transition offre l'opportunité de "forger une nation où chaque Syrien peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité"

NEW YORK : Les efforts pour guérir les "profondes divisions" de la Syrie seront longs et ardus mais les défis à venir ne sont "pas insurmontables", a déclaré dimanche le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'occasion du premier anniversaire de la chute du régime Assad.

Une offensive surprise menée par une coalition de forces rebelles dirigées par Hayat Tahrir al-Sham et des milices alliées a rapidement balayé les zones tenues par le régime à la fin du mois de novembre 2024. En l'espace de quelques jours, elles se sont emparées de villes clés et ont finalement capturé la capitale Damas.

Le 8 décembre de l'année dernière, alors que les défenses du régime s'effondraient presque du jour au lendemain, le président de l'époque, Bachar Assad, a fui la République arabe syrienne, mettant fin à plus de 50 ans de règne brutal de sa famille.

"Aujourd'hui, un an s'est écoulé depuis la chute du gouvernement Assad et la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", a déclaré M. Guterres, saluant la "résilience et le courage" des Syriens "qui n'ont jamais cessé de nourrir l'espoir en dépit d'épreuves inimaginables".

Il a ajouté que cet anniversaire était à la fois un moment de réflexion sur les sacrifices consentis en vue d'un "changement historique" et un rappel du chemin difficile qui reste à parcourir pour le pays.

"Ce qui nous attend est bien plus qu'une transition politique ; c'est la chance de reconstruire des communautés brisées et de guérir de profondes divisions", a-t-il déclaré, ajoutant que la transition offre l'occasion de "forger une nation où chaque Syrien - indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique - peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité".

M. Guterres a souligné que les Nations Unies continueraient à soutenir les Syriens dans la mise en place de nouvelles institutions politiques et civiques.

"Les défis sont importants, mais pas insurmontables", a-t-il déclaré. "L'année écoulée a montré qu'un changement significatif est possible lorsque les Syriens sont responsabilisés et soutenus dans la conduite de leur propre transition.

Il a ajouté que les communautés à travers le pays construisent de nouvelles structures de gouvernance et que "les femmes syriennes continuent de mener la charge pour leurs droits, la justice et l'égalité".

Bien que les besoins humanitaires restent "immenses", il a souligné les progrès réalisés dans la restauration des services, l'élargissement de l'accès à l'aide et la création de conditions propices au retour des réfugiés et des personnes déplacées.

Des efforts en matière de justice transitionnelle sont en cours, a-t-il ajouté, ainsi qu'un engagement civique plus large. M. Guterres a exhorté les gouvernements à soutenir fermement une "transition dirigée par les Syriens et prise en charge par les Syriens", précisant que le soutien doit inclure le respect de la souveraineté, la suppression des obstacles à la reconstruction et un financement solide pour le redressement humanitaire et économique.

"En ce jour anniversaire, nous sommes unis dans un même but : construire les fondations de la paix et de la prospérité et renouveler notre engagement en faveur d'une Syrie libre, souveraine, unie et ouverte à tous", a ajouté M. Guterres.