Un an après sa réélection, Emmanuel Macron espère un nouveau départ

Le 24 avril 2022, le président de la République était réélu, à 44 ans, en battant au second tour la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, comme cinq ans plus tôt (Photo, AFP).
Le 24 avril 2022, le président de la République était réélu, à 44 ans, en battant au second tour la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, comme cinq ans plus tôt (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 22 avril 2023

Un an après sa réélection, Emmanuel Macron espère un nouveau départ

  • Lors d'une allocution lundi pour solder trois mois de contestation, le chef de l'Etat a annoncé «cent jours d'apaisement» et «d'action»
  • Dans la foulée, après être resté en retrait depuis le début de l'année, il est retourné sur le terrain «au contact» des Français

PARIS: Est-ce le premier anniversaire de sa réélection, ou le vrai début du second quinquennat après un faux départ? En décrétant une drôle de période de cent jours pour se relancer, Emmanuel Macron a comme acté l'impasse politique dont il peine à s'extirper.

Le 24 avril 2022, le président de la République était réélu, à 44 ans, en battant au second tour la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, comme cinq ans plus tôt. Un exploit sous la Ve République, hors période de cohabitation, de la part de celui qui avait créé la surprise en 2017 avec un positionnement central censé dynamiter les vieux clivages politiques.

Mais ce second mandat, au terme duquel il ne peut se représenter conformément à la Constitution, a immédiatement manqué de souffle. La campagne avait été atrophiée par la guerre en Ukraine, puis les législatives l'ont privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale. Pour finir, la réforme des retraites a phagocyté le débat et déclenché une crise politique et sociale d'ampleur.

Résultat, un chef de l'Etat qui peine à trouver la martingale pour continuer à réformer et contraint de chercher des majorités au gré des textes.

Et tout compte fait, pendant un temps, ça a plutôt réussi.

L'exécutif rappelle à l'envi qu'avant la retraite à 64 ans, finalement imposée sans vote grâce au très controversé article 49.3 de la Constitution, plus de vingt autres textes sont passés, avec des voix à droite et parfois à gauche – des énergies renouvelables au nucléaire en passant par le pouvoir d'achat.

«A la petite semaine»

"On avance à marche forcée", souligne même Emmanuel Macron, tout en valorisant son "bilan de six ans".

C'est la grande frustration de la Macronie: la colère qui s'exprime bruyamment semble faire passer à la trappe ses "succès". Un chômage en baisse, un début de réindustrialisation du pays ou les boucliers pour protéger partiellement les Français face à l'envolée des prix.

De fait, Emmanuel Macron est très impopulaire. Il flirte avec ses plus bas niveaux atteints au début de la crise des "gilets jaunes" fin 2018.

"C'est vraiment la réforme des retraites qui a coulé sa popularité", constate Céline Bracq, directrice générale de l'institut de sondages Odoxa. Elle a renforcé les traits les plus négatifs de son image, comme ce "mépris pour les Français" qui lui est souvent reproché, dit-elle.

Lors d'une allocution lundi pour solder trois mois de contestation, le chef de l'Etat a annoncé "cent jours d'apaisement" et "d'action", et donné rendez-vous au 14 juillet pour "un premier bilan".

Dans la foulée, après être resté en retrait depuis le début de l'année, il est retourné sur le terrain "au contact" des Français. En Alsace mercredi, il a été violemment conspué.

Une séquence assumée par l'Elysée comme une séance de "catharsis" collective.

"C'est une étape indispensable pour rouvrir le jeu de cartes" et "se redonner un peu d'air", estime un proche. L'espoir de ses stratèges: "que ce soit dur au début" avant "d'aller mieux au fur et à mesure", selon la "théorie du punching-ball qui se redresse après avoir pris un coup".

"Les 100 jours d'Emmanuel Macron, c'est une manière de dire (...) 'il y a eu un raté au démarrage, on ne s'est pas compris, on remet tout à plat, on repart à zéro'", estime Philippe Moreau-Chevolet, professeur de communication politique à Sciences-Po.

Selon lui, le président va tenter de "provoquer une nouveauté par jour", en allant sur le terrain, en réinvitant les syndicats en mai, dans une sorte d'"ego trip" à double tranchant.

Car l'exécutif n'a pas résolu l'équation parlementaire.

Elisabeth Borne n'a pas réussi à "élargir" la majorité relative. Mais faute d'alternative, selon de nombreuses sources macronistes, Emmanuel Macron a décidé pour l'instant de la confirmer à Matignon, tout en lui renouvelant sa confiance du bout des lèvres seulement.

En sursis, la Première ministre doit présenter mercredi sa feuille de route, mais ne sait pas vraiment, à ce stade, comment faire adopter les textes les plus clivants, à commencer par celui sur l'immigration.

"Toute grande réforme est entravée pour le moment", prévient Céline Bracq, qui voit le chef de l'Etat "condamné à faire de la politique à la petite semaine", en rupture avec "la promesse initiale du Macronisme".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.