PARIS: Des peines de 5 ans à 15 ans de prison ont été prononcées jeudi contre cinq hommes, dont deux mineurs au moment des faits, jugés à Paris pour un projet d'attentat aux abords de la présidence de la République en 2019.
Les accusés, âgés de 17 à 39 ans lors de leur interpellation entre avril et juillet 2019, ont été reconnus, sauf un, coupables d'appartenance à une association de malfaiteurs terroriste, à l'issue du procès à huis clos débuté le 3 avril, devant la cour d'assises spéciale.
Le plus âgé du groupe, Alexandre Benon, a été condamné à une peine de 15 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté des deux tiers ainsi que d'une obligation de suivi socio-judiciaire de 5 ans à l'issue de sa peine.
Karim Berdjeghloul, proche de M. Benon, a été condamné pour sa part à 12 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté des deux tiers ainsi que d'une obligation de suivi socio-judiciaire de 5 ans à l'issue de sa peine.
Un troisième homme, Farid X. (identité modifiée conformément à la loi sur la protection des mineurs), mineur mais considéré comme "l'émir" du groupe, a également été condamné à 12 ans de réclusion criminelle, sans période de sûreté mais avec une obligation de suivi socio-judiciaire de 5 ans à l'issue de sa peine.
Farid X. avait déjà été arrêté en Allemagne en février 2017, à l'âge de 15 ans, pour avoir tenté de rejoindre la Syrie et combattre dans les rangs du groupe Etat islamique (EI).
Selon les enquêteurs, Farid X. envisageait notamment d'attaquer l'ambassade de Chine à Paris ou d'attaquer une église un samedi ou un dimanche "lorsqu'il y avait beaucoup de monde". Mais son principal objectif aurait été d'attaquer une patrouille de police à l'entrée de l'avenue des Champs-Elysées et de "commettre un massacre".
Le second mineur au moment des faits, Adam X. (identité modifiée), d'origine tchétchène, proche de Farid X., a été condamné à 5 ans de prison pour ne pas avoir dénoncé le projet d'attaque dont il avait connaissance.
Les cinq hommes étaient dans le viseur des services de renseignements depuis le 1er février 2019 en raison de leur adhésion aux thèses islamistes radicales et au "jihad armé".
Des écoutes et des propos tenus lors de réunions préparatoires avaient mis au jour, selon l'accusation, "un projet d'action violente ciblant les abords du Palais de l'Elysée, les policiers en faction et, éventuellement, des civils sur l'avenue des Champs-Elysées".