Pour Fox News, une lourde facture et d'autres soucis à l'horizon

L'addition que Fox News devra régler est «sans précédent» et représente «à elle seule une punition de taille», explique Mark Feldstein, professeur de journalisme à l'université du Maryland (Photo, AFP).
L'addition que Fox News devra régler est «sans précédent» et représente «à elle seule une punition de taille», explique Mark Feldstein, professeur de journalisme à l'université du Maryland (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 avril 2023

Pour Fox News, une lourde facture et d'autres soucis à l'horizon

  • Avec une transaction financière, Fox News s'évite un procès retentissant, et probablement un témoignage à la barre du propriétaire de sa maison mère
  • L'accord épargne aussi des excuses publiques à la chaîne pour avoir offert du temps d'antenne à la théorie, fausse, d'une présidentielle de 2020 truquée

NEW YORK: Une addition salée à payer et une autre affaire de diffamation à l'horizon : la chaîne Fox News, sulfureuse mais incontournable dans le camp conservateur américain, paye les conséquences des infox proférées pendant le chaos de la présidentielle de 2020. Mais les experts restent prudents quant aux effets de cette décision sur la lutte contre la désinformation.

Mardi, l'annonce d'un accord à l'amiable prévoyant que Fox News verse la somme faramineuse de 787,5 millions de dollars au fabricant de machines de vote électronique Dominion Voting Systems, a été rapportée sobrement dans les flashes d'information de la chaîne la plus regardée du câble américain.

Mais le soir, la vedette de la chaîne Tucker Carlson, a consacré ses monologues aux démocrates, qui inciteraient les jeunes à la violence, avant une interview du patron de Tesla et propriétaire de Twitter, Elon Musk.

Au moment de l'inculpation de Donald Trump, Tucker Carlson dénonçait "une purge politique", en lâchant cette phrase : "ce n'est probablement pas le meilleur moment de vous séparer de votre (fusil d'assaut) AR-15".

Pas d'excuses

Avec une transaction financière, Fox News s'évite un procès retentissant, et probablement un témoignage à la barre du propriétaire de sa maison mère, Fox Corporation, le magnat des médias Rupert Murdoch, 92 ans.

D'après plusieurs médias américains, l'accord épargne aussi des excuses publiques à la chaîne pour avoir offert du temps d'antenne à la théorie, fausse, d'une présidentielle de 2020 truquée en faveur des démocrates, grâce aux machines de Dominion Voting Systems.

L'addition que Fox News devra régler est "sans précédent" et représente "à elle seule une punition de taille", explique toutefois Mark Feldstein, professeur de journalisme à l'université du Maryland.

"Bien sûr, même cette énorme somme ne mettra pas Fox News en faillite, et la chaîne pourrait recommencer à répandre des mensonges, en considérant cette pénalité comme un coût d'exploitation. Mais il est tout aussi probable que Fox News soit plus prudente à l'avenir", ajoute-t-il.

«Le reste» à venir

La chaîne et sa maison mère voient en outre se profiler une autre affaire. En parallèle de Dominion, une société similaire, Smartmatic, elle aussi dans le viseur du camp Trump en 2020, poursuit Fox News en diffamation à New York et réclame 2,7 milliards de dollars de réparations.

"Dominion a révélé une partie des méfaits et des dommages de la campagne de désinformation de Fox. Smartmatic exposera le reste", a promis l'entreprise mardi.

Sollicitée par l'AFP sur ce dossier, Fox News n'a pas donné suite.

La chaîne, lancée en 1996 pour concurrencer CNN, reste solidement installée à la première place du câble.

"L'entreprise dispose de ressources suffisantes pour couvrir le paiement (dû à Dominion), avec plus de 4 milliards de dollars en liquidités au mois de décembre 2022", souligne dans une note un analyste de Morningstar, Neil Macker.

"Nous considérons Fox News comme le joyau de la couronne parmi les actifs" de sa maison mère Fox Corporation, poursuit-il, ajoutant que la chaîne "a bénéficié de l'atmosphère controversée de l'administration Trump et du fossé politique grandissant entre" républicains et démocrates.

«Sursis»

Le modèle de la chaîne repose justement sur une offre alternative proposée aux conservateurs américains, qui jugent ses concurrentes CNN ou MSNBC trop modérées ou trop à gauche.

Selon la plainte de Dominion Voting Systems, c'est aussi parce qu'elle craignait d'être débordée sur sa droite, par des concurrents comme One America News ou Newsmax, qu'elle a donné du crédit à la thèse de l'élection volée en 2020. Ce que Fox News dément, affirmant avoir donné la parole au camp Trump parce que c'était légitime pour un média d'information.

"On a vraiment l'impression que Fox News est en sursis auprès d'un grand nombre de ses téléspectateurs, à l'affût de signes indiquant que la chaîne les trahira ou trahira Donald Trump", expliquait, avant l'accord avec Dominion, Nicole Hemmer, professeure associée d'histoire à l'université Vanderbilt.

"L'effet le plus probable de cette situation sera que la chaîne veillera à ne pas trop s'écarter des souhaits de son public", ajoutait cette spécialiste des médias conservateurs.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.