UE: Les murs anti-migrants agitent le débat budgétaire au Parlement

Après la présentation du projet de budget 2024 de l'UE en mai-juin par la Commission, le Parlement adoptera sa position en octobre, avant d'entamer des négociations avec le Conseil (Photo, AFP).
Après la présentation du projet de budget 2024 de l'UE en mai-juin par la Commission, le Parlement adoptera sa position en octobre, avant d'entamer des négociations avec le Conseil (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 avril 2023

UE: Les murs anti-migrants agitent le débat budgétaire au Parlement

  • À un an des élections européennes, le sujet de la migration est revenu en haut de l'agenda des 27, avec une hausse des arrivées irrégulières en 2022
  • Le projet de texte s'opposait à «toute utilisation de fonds européens pour construire des clôtures ou des murs aux frontières extérieures de l'Union»

STRASBOURG: Les désaccords autour de la question du financement par l'UE de murs pour lutter contre l'immigration illégale ont agité mercredi le Parlement européen, provoquant le rejet d'un texte d'orientation sur le budget de l'Union.

À un an des élections européennes, le sujet de la migration est revenu en haut de l'agenda des 27, avec une hausse des arrivées irrégulières en 2022.

Le projet de texte soumis au vote en session plénière et proposant des orientations à la Commission européenne avant la présentation de son projet de budget de l'UE pour 2024, s'opposait à "toute utilisation de fonds européens pour construire des clôtures ou des murs aux frontières extérieures de l'Union".

Il demandait à la Commission de "continuer à refuser un tel financement".

Mais le groupe PPE (droite), dont le chef de file, l'Allemand Manfred Weber, prône des fonds européens pour ces infrastructures, a déposé un amendement contre cette disposition, qui a été adopté par 322 voix pour, 290 contre et 20 abstentions.

L'amendement, voté avec de nombreuses voix du PPE, des eurosceptiques et de l'extrême droite, mais aussi des eurodéputés Renew Europe (centristes et libéraux), se félicitait des conclusions du Conseil européen du 9 février appelant la Commission "à mobiliser immédiatement des fonds européens substantiels et des moyens pour aider les États membres à renforcer leurs infrastructures et capacités de protection des frontières".

Solutions «coûteuses et inhumaines»

L'adoption de cet amendement a entraîné en réponse un rejet de l'ensemble des orientations budgétaires, une première au Parlement européen (210 voix pour, 321 contre et 105 absentions).

"L'amendement du PPE supprime notre position sur le fait qu'aucun euro du budget européen n'irait au financement des murs. Donc nous avons rejeté le texte global", a expliqué l'eurodéputée française Valérie Hayer (Renew Europe), qualifiant les murs de solutions "inefficaces, coûteuses et inhumaines".

Elle a épinglé "la stratégie de Manfred Weber de rapprochement avec l'extrême droite et (la Première ministre italienne Giorgia) Meloni", mais aussi "d'opposition à (la présidente de la Commission européenne Ursula) von der Leyen" – issue comme lui du PPE.

Le député européen français François-Xavier Bellamy (PPE) a quant à lui affirmé qu'il y avait "une majorité au Parlement européen pour financer les murs avec de l'argent européen".

"Je ne comprends pas ceux qui disent qu'il faut une stratégie européenne commune pour maîtriser nos frontières et qui sont opposés aux murs", a-t-il dit, fustigeant la position des "eurodéputés macronistes".

"Qui va aller expliquer aux Finlandais qu'ils sont en voie de trumpisation ?", a-t-il aussi interrogé, en référence à la clôture qu'a commencé à construire la Finlande sur une partie de sa frontière avec la Russie.

Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, invité à s'exprimer mercredi dans l'hémicycle strasbourgeois, a réaffirmé son opposition aux murs, mettant en garde contre le "populisme" et le protectionnisme.

L'Autriche est en revanche l'un des plus fervents avocats d'un tel financement, réclamant que le budget européen serve à renforcer la clôture érigée par la Bulgarie à sa frontière avec la Turquie. En octobre 2021 déjà, douze pays avaient demandé que l'UE finance ce type de mur, pour répondre aux arrivées de migrants via le Bélarus.

Le rejet du texte mercredi n'affecte toutefois pas la procédure budgétaire.

Après la présentation du projet de budget 2024 de l'UE en mai-juin par la Commission, le Parlement adoptera sa position en octobre, avant d'entamer des négociations avec le Conseil (États membres).


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.