JÉRUSALEM: Des tirs israéliens ont blessé mardi sept Palestiniens en Cisjordanie occupée, quelques heures après que deux Israéliens ont été blessés par des tirs à Jérusalem-Est dans une attaque qui a visé leur voiture, près d'un site religieux juif.
Six personnes blessées légèrement par balles réelles ont été admises à l'hôpital gouvernemental de Jénine dans le nord de la Cisjordanie et un septième blessé dans un hôpital voisin, après un raid militaire israélien, selon le ministère de la Santé palestinien.
L'armée israélienne a affirmé de son côté qu'elle menait une opération dans cette zone de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Plus tôt mardi, deux Israéliens ont été blessés par des tirs ayant visé leur voiture dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est annexée.
Le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, a indiqué que les blessés, deux hommes, avaient continué de rouler après l'attaque survenue peu avant 07H10 (04H10 GMT) et l'avaient signalé à la police, avant d'être pris en charge par les secours.
L'hôpital Hadassah de Jérusalem a indiqué avoir reçu un des deux blessés, âgé de 48 ans, l'autre, d'une cinquantaine d'années, ayant été admis à l'hôpital Shaare Tsedek où il a été opéré en urgence. Selon ces deux établissements, leurs jours ne sont pas en danger.
Les coups de feu ont eu lieu non loin de la tombe de Simon le Juste, lieu de pèlerinage pour les juifs ultraorthodoxes.
Après l'attaque, les alentours ont été bouclés et des journalistes de l'AFP ont vu d'importants effectifs des forces de l'ordre, lourdement armés, s'y déployer.
La police a indiqué avoir retrouvé ce qu'elle a présenté comme l'arme utilisée par l'assaillant: un pistolet-mitrailleur de type "Carlo", modèle produit de façon artisanale par des groupes armés palestiniens en Cisjordanie occupée.
Une journaliste de l'AFP a vu des policiers entrer dans une maison palestinienne encerclée par les forces de l'ordre alors qu'un drone survolait les lieux.
Plus tard dans la matinée, la plupart des forces de sécurité avaient quitté Cheikh Jarrah, le secteur a été rouvert et la circulation a repris normalement.
Et mardi soir, des dizaines d'Israéliens se sont rassemblés à Cheikh Jarrah, certains agitant des drapeaux bleu et blanc frappés de l'étoile de David près de policiers, selon cette même source.
La chasse à l'homme se poursuit pour retrouver l'auteur de l'attaque.
Regain de tensions
Ces violences survient dans les derniers jours du ramadan et alors qu'Israël marque la journée de commémoration de la Shoah.
Au son des sirènes, les automobilistes se sont arrêtés pendant deux minutes à Jérusalem en mémoire des six millions de victimes juives du nazisme durant la Seconde Guerre mondiale.
"Tout s'arrête, un peu comme l'Holocauste, quand toutes ces vies ont été interrompues. Mais ensuite la beauté de cette commémoration c'est que quand la sirène s'arrête, la vie reprend son cours", affirme Jamie Boskey, une chanteuse américano-israélienne de 44 ans tenant dans ses bras son enfant, figée au son des sirènes.
Le maire israélien de Jérusalem, Moshe Lion, s'exprimant lors d'une cérémonie à l'hôtel de ville, a déclaré que l'une des principales leçons de l'Holocauste était "de ne jamais être impuissant face à ceux qui cherchent à nous nuire".
Le quartier de Cheikh Jarrah a été au coeur de tensions en 2021 autour de l'éviction d'habitants palestiniens au profit de colons juifs.
Ces tensions avaient contribué au déclenchement de la guerre de mai 2021 entre Israël et les combattants du Hamas et du Djihad islamique palestinien dans la bande de Gaza.
Lundi soir, un Israélien a été blessé par une Palestinienne l'ayant attaqué au couteau au carrefour du Goush Etzion, en Cisjordanie occupée, au sud de Bethléem, selon l'armée israélienne.
De même source, des soldats israéliens ont ouvert le feu sur l'assaillante et l'ont "neutralisée", avant qu'elle ne soit évacuée vers un hôpital israélien, sans que ses jours soient en danger, selon des sources médicales.
Le conflit israélien connaît un net regain de tensions depuis le début de l'année, après l'entrée en fonctions, fin décembre d'un des gouvernements les plus à droite de l'Histoire d'Israël, dirigé par le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
Depuis le début de l'année, il a coûté la vie à au moins 96 Palestiniens, 19 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.
Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils incluant des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.