PARIS: La gauche s'est insurgée mardi contre les propos du ministre des Finances Bruno Le Maire évoquant une fraude de la part de personnes qui renverraient des aides sociales "au Maghreb".
"Nos compatriotes en ont ras le bol de la fraude" sociale, a déclaré le ministre sur BFMTV- RMC. "Ils n'ont aucune envie de voir que des personnes peuvent bénéficier d'aides, les renvoyer au Maghreb ou ailleurs, alors qu'ils n'y ont pas droit. Ce n'est pas fait pour ça, le modèle social", a déclaré le ministre, assurant ne pas faire de clin d'œil" au RN.
Pour le premier secrétaire du PS Olivier Faure, "l'extrême droite remplit dangereusement le vide gouvernemental", a-t-il déploré, regrettant sur Twitter que le gouvernement "mobilise des préjugés racistes pour éviter de rappeler que la fraude sociale est essentiellement le fait des employeurs et que la fraude fiscale est sans commune mesure".
"Jour 1 des 100 jours d'apaisement: flatter les préjugés xénophobes", a aussi souligné le chef des députés socialistes Boris Vallaud.
La patronne des députés de La France insoumise Mathilde Panot, a pour sa part dénoncé la "grosse ficelle". "Vous n'éteindrez pas la colère sociale en semant le poison de la division. On sait désormais que s'ajoute au vide politique votre déchéance morale. Le 1er mai, le peuple uni vous répond dans la rue", a-t-elle tweeté.
Et le député insoumis Thomas Porte a rappelé que "la +fraude sociale+ est estimée à 1 à 2 milliards d'euros/an. En revanche la fraude fiscale c’est entre 80 et 100 milliards d'euros/an", invitant Bruno le Maire à "aller voir en Suisse", "plutôt que de parler du Maghreb et de reprendre les éléments racistes de l’extrême droite".
Le député écologiste Aurélien Taché a de son côté estimé que les Français "en ont surtout marre que des gens comme Bernard Arnaut, l'homme le plus riche du monde, demande la nationalité belge pour ne plus payer d'impôts en France". "Ils ont compris que vous êtes là pour faire diversion", a-t-il tweeté à l'adresse de Bruno Le Maire.
Le président de la République a promis, lors de son allocution lundi soir, de "renforcer le contrôle de l'immigration illégale", tout en prévoyant "des annonces fortes dès le mois de mai" contre la délinquance et les fraudes sociales et fiscales.