Avec Bad Bunny, la révolution reggaeton est en marche

Le chanteur portoricain Bad Bunny se produit lors du premier week-end du Coachella Valley Music and Arts Festival à Indio, Californie, le 14 avril 2023. (AFP)
Le chanteur portoricain Bad Bunny se produit lors du premier week-end du Coachella Valley Music and Arts Festival à Indio, Californie, le 14 avril 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 17 avril 2023

Avec Bad Bunny, la révolution reggaeton est en marche

  • Bad Bunny, le fils d'un camionneur et d'une enseignante, a grandi dans un petit bourg près de la capitale de l'île américaine de Porto Rico, San Juan
  • Enfant, le petit Benito aiguise sa voix sur les bancs de son église, avant de développer des beats sur son ordinateur en explorant un répertoire aussi vaste que la bachata et les Bee Gees

INDIO: Des tubes endiablés, des chorégraphies savoureuses, des feux d'artifice... et, en prime, un cours magistral sur la musique des Caraïbes: le prince du reggaeton Bad Bunny a offert une prestation révolutionnaire à Coachella, dopée par son ascension vertigineuse.

Voilà seulement cinq ans, le Portoricain foulait la scène de ce festival ultra-branché de Californie en tant qu'invité de la rappeuse Cardi B.

Après une petite performance en 2019, le voilà cette année de retour en maître.

A la foule en délire venue le voir vendredi au milieu du désert, et à l'ensemble de l'industrie, Benito Antonio Martinez Ocasio -- première tête d'affiche hispanophone de cet événement -- a fait passer un message sans équivoque: la musique latino a une influence profonde, durable, et extrêmement profitable sur la culture d'aujourd'hui.

Un constat que les pontes de la musique commencent timidement à accepter.

"Je pense qu'ils sont progressivement en train de prendre en compte la demande de la population, et pas juste ce que l'industrie se contente normalement de promouvoir", analyse Vanessa Diaz, qui dispense un cours sur Bad Bunny à la Loyola Marymount University.

Et pour cause, les dizaines de milliers de fans à Coachella ont applaudi à tout rompre les tubes de "Un Verano Sin Ti", son dernier album au succès retentissant, et entièrement en espagnol.

De la bachata aux Bee Gees 

Bad Bunny, le fils d'un camionneur et d'une enseignante, a grandi dans un petit bourg près de la capitale de l'île américaine de Porto Rico, San Juan.

Enfant, le petit Benito aiguise sa voix sur les bancs de son église, avant de développer des beats sur son ordinateur en explorant un répertoire aussi vaste que la bachata et les Bee Gees.

Il travaille dans un supermarché quand un label l'appelle à propos de ses morceaux, qui triomphent sur la plateforme Soundcloud.

Tout s'emballe, jusqu'à ce que l'artiste de 29 ans devienne le chanteur le plus écouté en streaming au monde -- sans jamais négliger ses racines.

Bad Bunny ne manque pas une occasion d'honorer Porto Rico et ses traditions à travers sa musique et ses prises de paroles, tout en s'attardant sur les différentes évolutions récentes de la société comme la fluidité des genres -- un discours qui le rend très populaire chez les jeunes.

"Tout le monde comprend ce lien intime avec sa patrie", ancienne colonie espagnole et devenue territoire américain à la fin du 19e siècle, souligne la professeure Vanessa Diaz.

"Son engagement dans cette cause trouve un fort écho à l'échelle mondiale", estime-t-elle.

Le prix de la gloire 

Des nombreux ouragans qui ont ravagé l'île, aux manifestations en 2019 pour exiger la démission de son gouverneur, les oeuvres et actions de Bad Bunny l'ont de facto transformé en une sorte de figure politique.

"C'est ce qui en fait une personne si vénérée", juge Petra Rivera-Rideau, professeure au Wellesley College.

Mais de cette notoriété fulgurante découle aussi une attention exceptionnelle -- et parfois très critique de ses fans.

Des rumeurs sur une relation amoureuse avec le mannequin Kendall Jenner, des prises de position sur le racisme accusées d'être trop timorées... la vie de l'artiste est scrutée, décortiquée et commentée dans les moindres détails.

A Coachella vendredi, Bad Bunny a tenu à faire le point directement avec son public.

"Les gens pensent qu'ils connaissent la vie des célébrités, mais ce n'est pas le cas", a-t-il lancé. "Ils ne savent pas ce qu'on ressent, ce qu'on traverse", a assuré l'artiste, avec cet avertissement: "Ne croyez pas tout ce que vous entendez".

Sur scène en Californie, Bad Bunny a rendu hommage à toutes ses influences, tout en offrant un élan de fraîcheur au reggaeton -- fusion de hip-hop et de reggae d'origine afro-caribéenne --, en le parfumant de notes de Latin trap.

A ses côtés se trouvait le rappeur portoricain Jhayco, un des nombreux artistes latinos avec lequel le chanteur collabore.

Et lorsque Post Malone, dont la prestation a été gâchée par des problèmes techniques, l'a rejoint sur scène, il a souri d'un air gêné tandis que Bad Bunny s'adressait à lui en espagnol.

Il était certainement en minorité: au début du set, Bad Bunny a demandé à la foule quelle était sa langue de choix.

La réponse du public était sans appel: "L'espagnol !"


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).