PARIS: Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a mis en garde lundi l'exécutif contre le fort "ressentiment" au sein du monde du travail après la promulgation de la réforme des retraites, excluant toute reprise à court terme des discussions avec Emmanuel Macron.
"On ne peut pas passer l'éponge", a affirmé le N.1 cédétiste.
"Le monde du travail est encore choqué, il y a encore beaucoup de monde qui a manifesté jeudi dernier, il est hors de question d'aller discuter comme si de rien n'était (...) il y a un ressentiment", a souligné le responsable syndical lors d'un entretien sur France 2.
L'intersyndicale a décidé de ne pas se rendre à une invitation du chef de l'État à l'Élysée mardi pour tenter de renouer le dialogue.
"Il y a un délai de décence", a précisé M. Berger, ajoutant que l'intersyndicale s'était donnée comme horizon l'"après 1er mai", date d'une nouvelle journée de mobilisation des opposants à la réforme des retraites.
Berger opposé à toute perturbation des JO-2024
Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger s'est déclaré lundi opposé à toute perturbation des Jeux olympiques 2024 de Paris dans le but de protester contre la promulgation de la loi sur la réforme des retraites.
Le responsable syndical était interrogé sur l'émergence d'appels sur les réseaux sociaux menaçant de perturber les JO-2024 en cas de maintien par le gouvernement de la loi de réforme des retraites, avec notamment la montée en puissance du hashtag #pasderetraitpasdejo sur Twitter.
"Les JO, ça doit être une fête, ça doit être un moment magique pour ceux qui aiment le sport et donc, il est hors de question de faire ni ce type de menace, ni ce type d'action pendant les JO", a déclaré Laurent Berger lors d'un entretien sur France 2.
"Le syndicalisme a une image qui a été redorée dans cette période, il a assumé sa part de responsabilité, on a dit les choses franchement, parfois un peu vertement, on n'a jamais passé la ligne jaune. On ressort plutôt grandi de cette période, je ne suis pas pour qu'on embête le bon fonctionnement des JO", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron doit s'adresser aux Français ce lundi à 20H00, trois jours après la promulgation de la réforme des retraites.
"On demande au Président de la République de présider et de gouverner autrement que par cette verticalité, de dire quelle méthode de concertation sociale il va employer, quels sujets concrets il va mettre sur la table pour améliorer la vie des travailleurs et travailleuses", a affirmé Laurent Berger.
Cet épisode de la réforme des retraites "a fait monter la défiance dans les institutions", tandis que "le ressentiment social a monté très fortement", a-t-il souligné, estimant que la France est confrontée à une "crise démocratique".
Interrogé sur son appel à "casser la baraque" le 1er mai lors de la prochaine journée de mobilisation, le responsable syndical a répondu que cette formule "est mal interprétée, je la regrette", tout en assurant qu'il n'y a "pas d'ambiguïté, nous condamnons toute forme de violence".
Il a par ailleurs précisé que la CFDT ne s'associerait pas à d'autres manifestations que celle prévue le 1er mai.
"J'aimerais que toute le monde respecte ce communiqué de l'intersyndicale" qui a acté le principe "d'une grosse journée de mobilisation le 1er mai", a souligné Laurent Berger, estimant qu'il n'y a "pas de fissure mais une exigence de rigueur collective".