RIYAD: Le premier jour du ramadan, Manal Alshakhs, une Saoudienne qui étudie à Collierville, dans le Tennessee, a ouvert sa porte pour trouver ses voisins qui lui chantaient «Joyeux Ramadan», lui offrant des fleurs, des fruits et des cadeaux.
«J'étais en larmes, vous savez, nous avons l'habitude de passer le premier jour du Ramadan chez mes parents. Je me suis sentie si heureuse, si aimée et si proche de ma famille. Ils ont marqué mon année», a déclaré Alshakhs à Arab News.
Surprise et touchée par cette visite, la fille d'Alshakhs, Hadeel, a enregistré l'événement à travers une vidéo qui est rapidement devenue virale, avec plus de 4,9 millions de vues en seulement deux semaines.
«Il n'y a pas de mots qui expriment ma gratitude envers Susan Mascari, sa mère Marge, sa sœur Jean, sa nièce Merit et notre voisine Penny pour leur charmante surprise», a indiqué Alshakhs.
Originaire du village d'Al-Qara à Al-Ahsa, Alshakhs a grandi à Alkhobar. Elle s'est installée dans le Tennessee avec ses enfants en août 2017 pour terminer ses études de doctorat après avoir reçu une bourse de l'université Imam Abderrahmane ben Faisal de Dammam, où elle travaillait en tant que chargée de cours.
Elle vit dans une petite communauté composée de voisins qui célèbrent et accueillent les croyances des uns et des autres.
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«Notre religion nous a appris que nos voisins passent toujours en premier. Je n'ai jamais su à quel point c'était important avant de devoir vivre ici, loin de ma famille et de mes amis.»
Manal Alshaks, étudiante saoudienne aux États-Unis
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Mascari, qui a participé à l'organisation de la célébration du Ramadan, a révélé qu'en tant que catholique, elle partageait de nombreuses croyances et valeurs morales avec les musulmans.
«Il est important pour nous deux de faire preuve de gentillesse envers nos voisins et d'avoir foi en quelque chose de bon», a-t-elle précisé.
L'histoire de cette vidéo a commencé lorsque la fille d'Alshakhs s'est présentée chez Mascari avec de la nourriture. Cette visite a rappelé à Mascari que c'était le Ramadan et qu'elle n'avait pas vu Alshakhs depuis le début de la semaine et qu'elle voulait la féliciter pour sa thèse.
«J'ai envoyé un message à quelques voisines — ma sœur et ma mère vivent toutes deux dans notre quartier — leur demandant si elles voulaient aller voir Manal dans 30 minutes», a expliqué Mascari. «Je leur ai dit d'apporter ce qu'elles voulaient. Ma mère était au magasin et m'a dit qu'ils avaient de jolies roses, ma sœur Jean avait un bouquet de fruits, l'infirmière Penny avait fait une carte et avait des noix.»
«Quand nous sommes arrivées, j'ai dit que ce sera drôle si nous commençons à chanter quand ils ouvrent la porte.»
Lorsque Mascari a partagé la vidéo sur son compte TikTok, celle-ci a rapidement reçu un large soutien, en particulier de la part de la communauté musulmane.
Alshakhs a posté la vidéo sur Snapchat et Facebook pour la partager avec ses amis et sa famille, qui lui ont également transmis la vidéo virale qu'ils avaient vue sur TikTok.
«Moins d'une journée après l'avoir postée sur Snapchat, mes amis et ma famille en Arabie saoudite ont commencé à m'envoyer le lien TikTok et à m'expliquer comment elle était devenue célèbre», a signalé Alshakhs.
«Tous les commentaires que j'ai reçus étaient positifs. Les gens disaient que mes voisins étaient adorables et que je vivais parmi des gens agréables. Ils ont également souligné que mes voisins me respectent et m'acceptent comme que je suis.»
Elle a souligné l'importance de créer un sentiment de communauté et de familiarité avec les personnes vivant à proximité.
«Notre religion nous a appris que nos voisins passent toujours en premier. Je n'ai jamais su à quel point c'était important avant de devoir vivre ici, loin de ma famille et de mes amis», a-t-elle affirmé.
«Avoir une communauté, c'est comme avoir un système de soutien. Un refuge. En fin de compte, ces personnes deviennent une famille. Notre santé mentale et émotionnelle s'épanouit grâce à la présence d'une communauté.»
«Je suis convaincue que nous sommes les ambassadeurs de notre pays et de notre religion. Le fait d'avoir une communauté interconfessionnelle/interculturelle nous permet de connaître le ‘vrai nous’. D'après mon expérience, nous sommes à peu près tous pareils.»
Alshakhs et Mascari sont voisines depuis près de six ans et leurs jeunes enfants jouent fréquemment ensemble.
«Manal et moi étions amies et nous nous saluions à chaque rencontre», a déclaré Mascari. «Lorsque la quarantaine a eu lieu en mars 2020, on devait rester chez nous, dans notre région. Les voisins ont commencé à se réunir et à faire le tour du pâté de maisons tous les soirs. Nous avons commencé à passer plus de temps ensemble.»
Alshakhs a mentionné: «Lorsque la pandémie de la Covid-19 a commencé, Susan a suggéré une marche dans le quartier qu'elle a appelée ‘petits tours et balade à six, à six pieds de distance’. C'est à ce moment-là que nous avons commencé à mieux nous connaître. Puis nous sommes devenues amies et la vie est devenue beaucoup plus facile ici.»
Mascari a déclaré qu'il était important pour elle de célébrer avec sa voisine et de faire en sorte qu'elle se sente aussi bien accueillie que possible dans sa communauté et sa famille.
«Manal est en visite dans notre pays et finira par retourner en Arabie saoudite. Je veux qu'elle rentre chez elle avec des souvenirs heureux de son séjour ici», a-t-elle estimé.
«Je pense qu'elle a été très courageuse de laisser sa famille et ses amis pour poursuivre ses études. Je crois que pour avoir un ami, il faut être un ami.»
Alshakhs a déclaré à Arab News qu'elle se sentait privilégiée de faire partie d'un quartier tolérant.
Elle a décrit la famille Mascari comme les «maires de quartier» du fait de leurs efforts pour unir tout le monde. «Ils aiment rassembler les gens de manière créative, simple et amusante.»
Ce sera la dernière année d'Alshakhs dans le Tennessee avec la famille et la communauté nouvellement créées, et elle est bouleversée. «J'obtiendrai mon diplôme en mai et l’idée de mon départ me brise le cœur.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com