Biden promet aux Américains affectés par la crise que «l'aide arrive»

Joe Biden a constitué une équipe composée essentiellement de femmes, de personnes issues de minorités et d'anciens de l'ère Barack Obama. (AFP)
Joe Biden a constitué une équipe composée essentiellement de femmes, de personnes issues de minorités et d'anciens de l'ère Barack Obama. (AFP)
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Publié le Mercredi 02 décembre 2020

Biden promet aux Américains affectés par la crise que «l'aide arrive»

  • Alors que la pandémie de Covid-19 a provoqué au printemps la pire crise depuis 1929 et que la reprise est freinée par une nouvelle vague d'infections, le président élu a exhorté le Congrès à voter sans délai un plan d'aide «robuste»
  • «Tant de gens ont du mal à mettre de la nourriture sur la table et à payer leurs factures et leur loyer. C'est une tragédie américaine», a déclaré Janet Yellen, sa future ministre des Finances

WILMINGTON : Joe Biden a promis mardi d'aider tous les Américains à se remettre de la crise économique, que sa future secrétaire au Trésor a qualifié de «tragédie américaine».

Alors que la pandémie de Covid-19 a provoqué au printemps la pire crise depuis 1929 et que la reprise est freinée par une nouvelle vague d'infections, le président élu a exhorté le Congrès à voter sans délai un plan d'aide «robuste».

«A tous ceux qui luttent maintenant, notre message est le suivant: l'aide arrive», a-t-il déclaré depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware, où il présentait sa future équipe économique.

«Tant de gens ont du mal à mettre de la nourriture sur la table et à payer leurs factures et leur loyer. C'est une tragédie américaine», a déclaré Janet Yellen, sa future ministre des Finances.

Joe Biden a constitué une équipe composée essentiellement de femmes, de personnes issues de minorités et d'anciens de l'ère Barack Obama. Selon lui, ce sont des fonctionnaires «chevronnés» et «novateurs» qui relèveront les défis auxquels la première économie américaine est confrontée.

«Il est urgent d'agir pour éviter que la récession ne s'auto-alimente et ne provoque encore plus de ravages», a ajouté Mme Yellen, ancienne présidente de la Banque centrale (Fed), dont la nomination devrait être aisément confirmée par le Sénat, actuellement contrôlé par les républicains.

Pour des millions d'Américains qui ont perdu leur emploi ou ont vu réduire leur nombre d'heures travaillées, cette aide doit être «immédiate», a insisté M. Biden, réitérant ses promesses de campagne, notamment la création d'emplois bien rémunérés et la réduction des inégalités.

Ces déclarations intervenaient peu après qu'un petit groupe de parlementaires démocrates et républicains ont dévoilé un nouveau plan de soutien à l'économie de 908 milliards de dollars. Une proposition qui n'a pas encore l'aval de l'administration sortante de Donald Trump.

Des aides pour Noël?

Le dirigeant de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a révélé mardi avoir demandé de son côté à la Maison Blanche quelles mesures le président sortant serait prêt à promulguer avant son départ, le 20 janvier. 

Sur cette base, il a fait circuler une autre proposition auprès de son groupe parlementaire pour jauger leur réaction, sans en divulguer le contenu.

Depuis des mois, le président de la Fed, Jerome Powell, presse lui aussi le Congrès de voter un nouveau plan de soutien économique prenant le relais de celui de 2.200 milliards de dollars adopté en urgence fin mars.

Auditionné devant le Sénat mardi, il a prévenu que la première économie du monde avait encore de longs mois «difficiles» devant elle, malgré les avancées médicales sur les vaccins.

«Nous avons encore un long chemin à parcourir, nous avons environ 10 millions de personnes qui ont perdu leur emploi à cause de la pandémie», a-t-il insisté, soulignant qu'avec la résurgence de la pandémie, de nombreuses petites entreprises risquaient de faire faillite.

Les ménages les plus modestes ne disposent pas d'épargne pour traverser une crise prolongée, a-t-il également relevé.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, négociateurs en chef, se sont entretenus mardi pour la première fois depuis octobre.

«Un plan supplémentaire de soutien contre le Covid aurait dû être voté il y a longtemps et doit être adopté» avant la rentrée du prochain Congrès, le 3 janvier, a écrit Nancy Pelosi dans un communiqué.  

«Nous n'avons pas le temps de perdre du temps. Nous n'avons plus que deux semaines», a renchéri Mitch McConnell.

Expiration des aides

Démocrates et républicains savent que le temps presse, les mesures du printemps ayant commencé à expirer.

De plus, la reprise économique, plutôt soutenue au troisième trimestre, ralentit largement en cette fin d'année avec la nouvelle vague d'infections au nouveau coronavirus. Et tous les yeux sont rivés sur 2021.

Ne pas parvenir à un accord pourrait avoir de graves conséquences à plus long terme pour l'économie et des millions d'Américains.

Quelque 12 millions de personnes sont en passe de perdre leurs prestations de chômage le 26 décembre. 

Les nouvelles récentes sur le front des vaccins sont «très positives à moyen terme», a commenté Jerome Powell.

Mais «pour l'instant, d'importants défis et incertitudes demeurent, y compris le calendrier, la production et la distribution» d'un ou de plusieurs éventuels vaccins, a-t-il fait valoir. 

De son côté, Steven Mnuchin a demandé au Congrès de puiser dans 455 milliards de dollars de fonds de secours d'urgence inutilisés pour alimenter une nouvelle série de soutien aux ménages et entreprises. 

Les petites entreprises «ne peuvent pas attendre deux ou trois mois», a-t-il dit.

 

Joe Biden a des problèmes, le monde a des solutions
Par John Micklethwait/ Adrian Wooldridge -
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Par AFP -

Droits de douane: des démocrates soupçonnent Trump de possible délit d'initié

Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%. (AFP)
Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%. (AFP)
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  • Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l'ouverture de Wall Street, "C'EST LE MOMENT D'ACHETER"
  • Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l'encontre de dizaines de pays, à l'exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique

WASHINGTON: Donald Trump a-t-il commis un délit d'initié ? Plusieurs élus démocrates ont émis des soupçons, estimant que le président américain avait peut-être, en encourageant à acheter des actions juste avant son revirement spectaculaire sur les droits de douane, illégalement manipulé les marchés.

"Les proches de Donald Trump profitent-ils illégalement de ces énormes fluctuations du marché boursier par le biais de délits d'initiés ?", a interrogé le sénateur démocrate de Californie Adam Schiff sur son compte X mercredi.  "Le Congrès doit savoir", a-t-il ajouté, appelant à une enquête parlementaire.

"Le président des États-Unis participe littéralement à la plus grande manipulation de marché au monde", ont affirmé de leur côté les élus démocrates de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, également sur X.

Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l'ouverture de Wall Street, "C'EST LE MOMENT D'ACHETER".

Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l'encontre de dizaines de pays, à l'exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique.

Après plusieurs jours d'effondrement, l'indice Dow Jones a fini mercredi en hausse de 7,87%, sa plus forte progression depuis 2008, et l'indice Nasdaq de 12,16%, du jamais-vu depuis 2001.

Un spécialiste en éthique a lui aussi estimé qu'il y avait matière à enquête.

"Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement", a écrit sur X Richard Painter, professeur en droit et ancien avocat chargé de l'éthique à la Maison Blanche sous George W. Bush. "Ce scénario pourrait exposer le président à des accusations de manipulation du marché", a-t-il déclaré sur la chaîne NBC.

La Maison Blanche a assuré que Donald Trump ne voulait que "rassurer".

"Il est de la responsabilité du président des États-Unis de rassurer les marchés et les Américains sur leur sécurité économique face à l'alarmisme permanent des médias", a déclaré au Washington Post Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche.

Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%.

 


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.