Ukraine : Pékin doit appeler Moscou à «arrêter la guerre», réclame l'Allemagne

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock assiste à une conférence de presse conjointe avec le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang au Diaoyutai State Guesthouse à Pékin le 14 avril 2023 (Photo, AFP).
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock assiste à une conférence de presse conjointe avec le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang au Diaoyutai State Guesthouse à Pékin le 14 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 14 avril 2023

Ukraine : Pékin doit appeler Moscou à «arrêter la guerre», réclame l'Allemagne

  • Depuis le début du conflit, Pékin se dit officiellement neutre, sans jamais condamner l'invasion russe
  • Ces dernières semaines, la pression internationale s'est accrue pour pousser la Chine à intervenir auprès de la Russie

PEKIN: "Aucun autre pays n'a plus d'influence sur la Russie que la Chine", a estimé vendredi la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, exhortant Pékin à demander "à l'agresseur russe d'arrêter la guerre" en Ukraine.

"Je dois dire ouvertement que je me demande pourquoi la position chinoise n'inclut pas jusqu'à présent une demande à l'agresseur russe d'arrêter la guerre", a-t-elle déclaré à Pékin lors d'une conférence de presse au côté de son homologue chinois Qin Gang.

La récente visite du président chinois Xi Jinping à Moscou a montré, selon Mme Baerbock, "qu'aucun autre pays n'a plus d'influence sur la Russie que la Chine et la décision d'utiliser cette influence touche directement les intérêts essentiels de l'Europe".

Sa visite intervient une semaine après celle du président français Emmanuel Macron et de la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui avaient également appelé Pékin, proche de Moscou, à jouer un rôle pour la paix en Ukraine.

Ces dernières semaines, la pression internationale s'est accrue pour pousser la Chine à intervenir auprès de la Russie et l'amener à la table des négociations.

«Oeuvrer pour la paix»

Depuis le début du conflit, Pékin se dit officiellement neutre, sans jamais condamner l'invasion russe.

"La Chine a toujours pensé que la seule façon de résoudre la crise ukrainienne était de promouvoir la paix et les pourparlers", a déclaré vendredi Qin Gang.

"La Chine est prête à continuer à oeuvrer pour la paix et espère que toutes les parties impliquées dans la crise resteront objectives et calmes, et qu'elles feront ensemble des efforts constructifs pour résoudre la crise par le biais de négociations", a-t-il ajouté.

La ministre allemande s'est également montrée très ferme sur la question de Taïwan où la Chine vient à nouveau de lancer des manoeuvres militaires d'ampleur.

"Une escalade militaire dans le détroit de Taïwan, où transite chaque jour 50% du commerce mondial, serait un scénario catastrophe pour le monde entier", a-t-elle affirmé.

"Taïwan appartient à la Chine", a rétorqué Qin Gang. Et "personne n'espère plus que les compatriotes des deux côtés du détroit de Taïwan le maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan et la réalisation de la réunification pacifique de la patrie", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a suscité à son retour de Chine une vague d'incompréhension aux Etats-Unis et en Europe en appelant l'Union européenne à ne pas être "suiviste" de Washington ou Pékin sur la question de Taïwan, des propos parfois interprétés comme un désintérêt de la France sur ce sujet.

Une déstabilisation du détroit "aurait des conséquences dramatiques pour tous les pays du monde et donc pour l'ensemble de l'économie mondiale", a affirmé Mme Baerbock, appelant les parties à "empêcher toute escalade".

«Droits de l'homme restreints»

Jeudi, la ministre avait assuré que les Européens étaient unis dans leur politique vis-à-vis de Pékin.

"Il n'y a pas d'autre partenaire avec lequel nous nous coordonnons aussi étroitement dans l'Union européenne qu'avec nos amis français", avait-elle affirmé.

Vendredi, elle s'est également dite préoccupée "par le fait que le champ d'action de la société civile en Chine continue de se réduire et que les droits de l'homme sont restreints".

Elle a cité la situation de la communauté ouïghoure au Xinjiang, qui a été "documenté(e) noir sur blanc dans le rapport du Haut Commissaire aux droits de l'homme".

Publié en septembre, ce rapport - mélange d'entretiens réalisés par ses services et d'informations de première ou de seconde main - évoque la possibilité de "crimes contre l'Humanité" dans la région.

"Chaque pays a une situation nationale différente, une histoire et une culture différentes, les droits de l'homme n'ont pas de norme universellement applicable", a rétorqué Qin Gang.

"Aujourd'hui, le Xinjiang est socialement stable, économiquement prospère, ethniquement uni, religieusement harmonieux et ses habitants vivent et travaillent dans la paix et le bonheur", a-t-il affirmé.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.