En dépit du blocus, les consommateurs de Gaza relancent l’économie pendant le ramadan

Les commerçants signalent une augmentation des ventes pendant le mois sacré, des foules de Palestiniens se rendant dans les marchés de Gaza et aux alentours (Photo, AN)
Les commerçants signalent une augmentation des ventes pendant le mois sacré, des foules de Palestiniens se rendant dans les marchés de Gaza et aux alentours (Photo, AN)
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Publié le Jeudi 13 avril 2023

En dépit du blocus, les consommateurs de Gaza relancent l’économie pendant le ramadan

  • Les marchés bondés de la bande de Gaza enregistrent une hausse des ventes au début du mois sacré
  • Les consommateurs se précipitent pour acheter de la nourriture et des articles ménagers, en dépit de la détérioration des conditions économiques causée par le blocus israélien

GAZA: L’activité du marché s’intensifie au début du ramadan dans la bande de Gaza. En effet, les consommateurs se précipitent pour acheter de la nourriture et des articles ménagers, en dépit de la détérioration des conditions économiques causée par le blocus israélien.

De grandes foules de piétons et des files de voitures se forment dans les marchés et aux alentours, et les magasins de produits alimentaires et d’articles ménagers sont bondés de clients.

Les commerçants et les propriétaires de magasins considèrent le mois de ramadan comme une occasion de relancer leurs activités, d’accroître la demande des consommateurs palestiniens et de compenser les longues périodes de stagnation et les conditions économiques difficiles.

«La situation économique ne s’améliore pas dans la bande de Gaza, mais la plupart des gens ont tendance à économiser une partie de leur argent et de leurs salaires pour le mois de ramadan afin d’acheter ce dont ils ont besoin, ce qui renforce le mouvement d’achat», explique Mohammed Abu Jbara, propriétaire d’un magasin à Gaza, à Arab News.

«Nous cherchons à fournir de plus grandes quantités de produits alimentaires liés au mois de ramadan en particulier, en raison de la demande accrue à environ un mois du début du mois», ajoute-t-il.

Malgré l’effondrement de l’économie de la bande de Gaza due au blocus israélien en place depuis la mi-2007, ainsi que le taux de chômage élevé et la dépendance des habitants de Gaza à l’égard de l’aide alimentaire fournie par les institutions internationales, le mois de ramadan reste l’occasion de relancer l’économie afin de contribuer au redressement de la région.

Les personnes qui jeûnent pendant le ramadan se concentrent sur les produits alimentaires pour préparer l’iftar quotidien, et les femmes s’intéressent font des achats pour la maison et la cuisine dans les magasins d’électroménager. Les ventes de viandes de toutes sortes, fraîches et congelées, augmentent également pendant le mois sacré, tandis que le secteur de l’habillement et d’autres secteurs connaissent un déclin avant de voir leur activité se relancer à l’approche de l’Aïd Al-Fitr.

«Lorsque j’ai reçu mon salaire au début du mois, j’en ai gardé plus de la moitié pour acheter ce dont j’ai besoin pour le mois de ramadan. Au cours de ce mois, les dépenses sont au moins doublées», affirme Dia Saadi, 45 ans, qui faisait des achats pour sa famille.

«Même ceux qui ont des revenus limités ne peuvent pas passer outre le mois de ramadan sans acheter ce dont ils ont besoin. La famille et les jeûneurs ont des besoins indispensables», ajoute-t-il.

Les transports publics et les pâtisseries connaissent aussi une forte hausse d’activité pendant le mois sacré.

«La hausse de l’activité dans le secteur des transports est spectaculaire, allant parfois jusqu’à tripler par rapport aux jours normaux. Nous souffrons presque toute l’année et nous attendons les événements pour gagner un peu d’argent en travaillant surtout pendant le mois de ramadan», confie Ammar Daban, chauffeur de taxi âgé de 30 ans, à Arab News

Les paiements effectués par l’Autorité palestinienne et par le gouvernement du Hamas à Gaza pour les salaires mensuels des employés ont également contribué à l’augmentation des dépenses.

Selon Othman Abu al-Nada, responsable de l’usine de produits laitiers Al-Nada, les ventes ont augmenté de 70% à l’approche du ramadan.

Les économistes s’accordent à dire que le mois sacré est l’occasion pour l’économie palestinienne, qui se détériore, de connaître une reprise à court terme.

«Le ramadan est une excellente occasion pour les vendeurs de produits alimentaires. Cette année, plus d’une semaine avant le début du mois, le mouvement d’achat était important et notable», déclare Hamed Jad, journaliste économique, à Arab News.

«La situation économique de la bande de Gaza est précaire depuis des années, et de nombreux commerçants attendent des occasions telles que le mois de ramadan afin d’accroître le mouvement d’achat et d’augmenter leurs revenus qui s’amenuisent en raison du blocus», poursuit-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: 17 morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

 La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
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  • La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants"
  • Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres".

La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

"Le bombardement a provoqué un incendie massif dans le bâtiment et plusieurs corps calcinés ont été retrouvés", a-t-il dit.

Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile.

Une frappe sur une maison à Jabalia, dans le nord, a tué un enfant et une autre sur une maison à Khan Younès (sud) a fait un mort, a précisé Mahmoud Bassal.

"Nous avons reçu des appels de détresse signalant plusieurs personnes disparues sous les décombres dans différentes zones de la bande de Gaza ", a-t-il ajouté.

"Nous manquons des outils et équipements nécessaires pour les opérations de sauvetage et pour récupérer les corps", a-t-il affirmé.

L'armée israélienne n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat.

Mardi, elle avait dit avoir détruit environ "40 engins du génie utilisés à des fins terroristes, y compris lors du massacre du 7 octobre".

Elle affirme que le mouvement islamiste palestinien Hamas utilise ces engins "pour poser des explosifs, creuser des tunnels souterrains, percer des clôtures de sécurité et dégager les gravats pour retrouver des armes et du matériel militaire".

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.890 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.266 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.


Trump en Arabie saoudite, Qatar et Emirats à partir du 13 mai

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
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  • L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme
  • Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021)

WASHINGTON: Donald Trump se rendra en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis du 13 au 16 mai, a annoncé mardi sa porte-parole Karoline Leavitt, sur fond de conflit à Gaza et de négociations avec l'Iran.

Il s'agira du deuxième déplacement international du président américain depuis son investiture le 20 janvier, après son voyage prévu à Rome pour les obsèques du pape François samedi.

L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme.

Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021).

Le président américain voudrait voir le royaume saoudien rejoindre les accords d'Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël, mais le conflit à Gaza complique ce projet.

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets."

Le président américain, très proche de la droite israélienne au pouvoir, avait créé la stupéfaction en lançant l'idée d'une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", une fois vidée de ses habitants.

L'Arabie Saoudite a aussi donné lieu à des entretiens entre les Etats-Unis et la Russie début mars au sujet de la guerre en Ukraine.

 


1981 – La création du CCG

Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
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  • Depuis sa création, le CCG a réalisé une grande partie de ses objectifs initiaux
  • Les outils économiques mis en place, comme la zone de libre-échange, l’union douanière et le marché commun ont permis une meilleure synergie entre les pays membres

RIYAD: Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981.

Entre l’annonce britannique de 1968 et son retrait effectif le 16 décembre 1971, une première tentative fut lancée pour former une union de neuf membres regroupant Bahreïn, le Qatar et les sept États de la Trêve, tous liés à Londres par des traités de protection. Après l’échec de cette initiative, les efforts se concentrèrent sur une union entre les seuls États de la Trêve. Les Émirats arabes unis furent proclamés le 2 décembre 1971, composés initialement de six émirats: Abou Dhabi, Dubaï, Foujaïrah, Charjah, Oumm al-Qaïwaïn et Ajman. Ras el-Khaïmah, le septième émirat, rejoignit la fédération en février suivant.

Après cette première étape, les efforts se poursuivirent en vue d’un cadre plus large incluant les autres États du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar et le Koweït. Le cheikh Jaber al-Sabah du Koweït joua un rôle moteur dans cette démarche renouvelée. En mai 1976, lors d’une visite aux Émirats arabes unis, il lança un appel officiel à la création d’une union du Golfe, une idée soutenue avec enthousiasme par le président des Émirats, le cheikh Zayed.

En novembre 1976, à Mascate, un projet de cadre sécuritaire incluant également l’Iran et l’Irak fut discuté, mais rapidement abandonné en raison de profondes divergences, notamment entre Téhéran et Bagdad.

Les efforts visant à établir le CCG se poursuivirent sans l’Iran ni l’Irak. Saddam Hussein tenta d’entraver le processus tant que l’Irak n’y était pas inclus, ce qui s’avérait impossible en raison de la guerre contre l’Iran. L’Union soviétique et la Chine y étaient également opposées, craignant que cette nouvelle organisation ne s’aligne sur l’Occident.