La cheffe de la diplomatie française en Corée du Sud vendredi et samedi

La ministre française des Affaires étrangères et européennes, Catherine Colonna, quitte le palais présidentiel de l'Elysée à Paris après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 avril 2023. (Photo, AFP)
La ministre française des Affaires étrangères et européennes, Catherine Colonna, quitte le palais présidentiel de l'Elysée à Paris après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 avril 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 13 avril 2023

La cheffe de la diplomatie française en Corée du Sud vendredi et samedi

  • A Séoul, ce sera la première visite d'un ministre français des Affaires étrangères depuis 2018
  • La cheffe de la diplomatie française se rendra dans la foulée à Tokyo afin de participer à la réunion ministérielle du G7

PARIS: La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sera en Corée du Sud vendredi et samedi, où elle évoquera avec son homologue notamment la menace nucléaire nord-coréenne, a indiqué jeudi une source diplomatique.

La cheffe de la diplomatie française se rendra dans la foulée à Tokyo afin de participer à la réunion ministérielle du G7 où cette menace sera également évoquée, a ajouté la même source à des journalistes.

A Séoul, ce sera la première visite d'un ministre français des Affaires étrangères depuis 2018, a précisé cette source. Les discussions se dérouleront essentiellement dans le cadre du "4e dialogue stratégique" avec le ministre des Affaires étrangères coréen, qui couvre "tous les aspects de la relation bilatérale".

"C'est une visite qui vise à marquer notre solidarité avec ce pays et notre détermination à rester mobilisés sur le dossier nord-coréen", a expliqué la source diplomatique, évoquant la "fuite en avant nord-coréenne qui n'est pas nouvelle mais qui s'accélère sur les programmes de prolifération nucléaire et programmes balistiques".

Elle a souligné combien il était important de signaler la mobilisation de la France sur cette crise.

"La guerre en Ukraine nous occupe beaucoup mais elle ne nous détourne pas des grands enjeux de sécurité dans la zone indo-pacifique et on est pleinement solidaire de notre partenaire coréen et de notre partenaire japonais", a-t-elle expliqué.

Au quai d'Orsay, on souligne par ailleurs la vitalité des relations entre Paris et Séoul, avec un "rebond très dynamique" sur le plan économique après la fin des restrictions liées à la pandémie de Covid. Le commerce bilatéral a ainsi augmenté de 30% en un an.

La Corée du sud est le 4e partenaire commercial de la France en Indo-pacifique, a également souligné la source diplomatique, tout en observant que ce pays était "en pointe sur le plan technologique dans beaucoup de secteurs qui sont aussi des secteurs d'excellence française, comme le nucléaire civil", ouvrant ainsi des possibilités de partenariats.

"Nous avons une conviction forte avec nos amis coréens et japonais que le nucléaire civil est une technologie d'avenir et que l'on ne peut réussir la transition énergétique, la lutte contre le changement climatique sans le nucléaire civil".

La ministre inaugurera par ailleurs une nouvelle ambassade à Séoul.

Au G7 au Japon, Catherine Colonna participera ensuite à plusieurs sessions dont une consacrée à l'Iran et au Moyen-Orient, une sur l'Afghanistan et l'Asie centrale, et une consacrée à l'Afrique.

"Le G7 ne pourra rester crédible pour parler au monde que s'il est capable de s'occuper des problèmes du monde entier", a observé une autre source diplomatique. "Il y a besoin d'un leadership du G7 sur les enjeux globaux, d'une véritable refonte du partenariat nord-sud", a-t-elle poursuivi.

Sur l'Afghanistan, Catherine Colonna redira sa préoccupation face à la "détérioration constante des droits de l'homme et des femmes" en particulier. "Il y a un besoin très clair de maintenir une pression forte sur les talibans pour leur dire qu'on ne peut pas jouer avec la moitié de la population", a noté cette source.

S'agissant de l'Afrique, les chefs de la diplomatie doivent plancher sur la manière de prévenir une implantation plus durable du groupe paramilitaire russe Wagner au Sahel.


Macron et Modi à Marseille pour vanter le partenariat franco-indien

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  • Après l'inauguration du nouveau consulat général d'Inde dans la cité phocéenne, le point saillant de cette visite sera un déplacement sur le chantier du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance
  • Ce projet international qui vise à révolutionner la production d'énergie implique notamment New Delhi. Les deux pays pourraient profiter de la visite pour préciser la nouvelle coopération qu'ils entendent lancer dans le nucléaire civil

MARSEILLE: Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi sont mercredi à Marseille pour y vanter le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l'"indépendance" française à l'heure de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.

Après l'inauguration du nouveau consulat général d'Inde dans la cité phocéenne, le point saillant de cette visite sera un déplacement sur le chantier du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de là.

Ce projet international qui vise à révolutionner la production d'énergie implique notamment New Delhi. Les deux pays pourraient profiter de la visite pour préciser la nouvelle coopération qu'ils entendent lancer dans le nucléaire civil sur les petits réacteurs modulaires (SMR).

Le programme a été écourté par rapport à sa version initiale: l'hommage aux soldats indiens morts en France pendant la première Guerre mondiale, envisagé au cimetière marseillais de Mazargues, ainsi qu'une séquence au port de la cité phocéenne ont été annulés.

Pour autant, les deux dirigeants "travailleront également sur les questions commerciales, notamment dans le cadre du développement du corridor Imec entre l'Europe et l'Inde, et la montée en puissance des échanges", selon l'Elysée.

Ce corridor passant par le Moyen-Orient est "un catalyseur formidable", a dit mardi Emmanuel Macron en clôture d'un forum d'affaires franco-indien, "nous allons mobiliser des projets concrets et des investissements". Son entourage avait évoqué la semaine dernière des projets dans les secteurs portuaire et énergétique.

Paris espère aussi avancer dans les négociations à plusieurs milliards d'euros sur l'achat par New Delhi d'avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.

En emmenant Narendra Modi dans sa "ville de cœur", Emmanuel Macron soigne une nouvelle fois sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14-Juillet en 2023.

Mardi soir, les deux hommes ont dîné dans un restaurant de Cassis, sur la Méditerranée, après avoir coprésidé le sommet sur l'intelligence artificielle à Paris.

"Intimité particulière" 

"L'Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière qui est que nous respectons, nous voulons travailler avec les Etats-Unis d'Amérique, nous voulons travailler avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne", a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée.

"On veut être indépendants", a-t-il insisté, en mettant en avant sa "stratégie indopacifique".

Mardi, Narendra Modi a assuré que ce "partenariat ne se limite pas" aux relations bilatérales. "Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés", et "renforcer notre coopération dans tous les domaines", a-t-il dit.

Pour un ancien ministre français, c'est une "bonne intuition" d'Emmanuel Macron, car "Modi, à la tête d'une puissance en devenir, a trouvé une position d'équilibre entre Américains, Chinois et Russes".

"Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud", estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.

Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu'à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, "cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure" du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.

De Marseille, Narendra Modi s'envolera à la mi-journée pour les Etats-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.


Meurtre d'une collégienne en France: trois nouvelles personnes en garde à vue

L'autopsie a permis "de relever la présence de très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans les zones vitales", a précisé une source du parquet. (AFP)
L'autopsie a permis "de relever la présence de très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans les zones vitales", a précisé une source du parquet. (AFP)
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  • Le corps de Louise, disparue à la sortie de son collège de la petite commune d'Epinay-sur-Orge vendredi après-midi, a été retrouvé vers 2h30 samedi dans un bois, à quelques centaines de mètres de l'établissement scolaire
  • Les personnes interpellées sont le père, la mère et la petite amie d'un homme arrêté lundi soir et soupçonné d'être l'auteur du meurtre, a précisé la justice

EVRY: Trois nouvelles personnes ont été placées en garde à vue pour non dénonciation de crime dans la nuit de lundi à mardi dans le cadre de l'enquête sur la mort de Louise, 11 ans, dont le corps a été retrouvé samedi dans un bois près de Paris, a annoncé la justice française.

Les personnes interpellées sont le père, la mère et la petite amie d'un homme arrêté lundi soir et soupçonné d'être l'auteur du meurtre, a précisé la justice.

Les gardes à vue d'un autre homme de 23 ans et de sa mère, interpellés lundi après-midi à Rouen, au nord-ouest de Paris, ont été levées.

Le corps de Louise, disparue à la sortie de son collège de la petite commune d'Epinay-sur-Orge vendredi après-midi, a été retrouvé vers 2h30 samedi dans un bois, à quelques centaines de mètres de l'établissement scolaire.

L'autopsie a permis "de relever la présence de très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans les zones vitales", a précisé une source du parquet.

 


"Stratégie Notre-Dame": les ambitions françaises dans l'IA au coeur du sommet de Paris

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'un événement de clôture pour le premier jour du Sommet d'action sur l'intelligence artificielle (IA), au Grand Palais, à Paris, le 10 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'un événement de clôture pour le premier jour du Sommet d'action sur l'intelligence artificielle (IA), au Grand Palais, à Paris, le 10 février 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a promis lundi d’accélérer la mise en place des infrastructures nécessaires, au premier jour du sommet à Paris consacré à cette technologie
  • Il a ainsi promis une accélération des procédures, notamment pour l'installation de centres de données nécessaires au fonctionnement des modèles d'IA

PARIS: Après des annonces d'investissement en France en matière d'intelligence artificielle, Emmanuel Macron a promis lundi d’accélérer la mise en place des infrastructures nécessaires, au premier jour du sommet à Paris consacré à cette technologie.

"J'ai indiqué (aux investisseurs) que nous allions adopter la +stratégie Notre-Dame+", a déclaré le président français, en anglais, en clôture de la journée, qui a accueilli de nombreux acteurs de la tech autour de tables rondes, au Grand Palais.

"Nous avons montré au reste du monde qu'avec un calendrier clair, nous pouvons y arriver", a-t-il ajouté, en référence à la reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame en cinq ans.

Il a ainsi promis une accélération des procédures, notamment pour l'installation de centres de données nécessaires au fonctionnement des modèles d'IA, et a une nouvelle fois a vanté le potentiel français.

- "Plug baby plug" -

Au "drill baby drill", slogan de campagne de Donald Trump ("Fore, bébé, fore", en référence aux puits de pétrole, NDLR), Emmanuel Macron a préféré le "Plug, baby, plug" ("Branche-toi, bébé, branche-toi") à la française et mis en avant l'"énergie bas carbone disponible" en France grâce au nucléaire pour alimenter les gigantesques centres de données qui fournissent la puissance de calcul nécessaire à l'IA.

Après avoir appelé à un "sursaut" européen face à l'hégémonie des acteurs de la tech américaine et chinoise dans le secteur de l'IA, il a reçu dans la soirée à l'Elysée chefs d'Etat et grands patrons présents au sommet pour un dîner de travail.

Parmi eux, le Premier ministre indien Narendra Modi, dont le pays co-préside l'événement, le vice-président américain J.D. Vance, le milliardaire français Bernard Arnault, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Egalement présent, le chancelier allemand Olaf Scholz a apporté son soutien à Emmanuel Macron en plaidant lui aussi pour "moins de bureaucratie" pour favoriser l'émergence de champions européens de l'IA, tout en rappelant la nécessité d'un cadre face aux risques suscitées par l'IA, dans un bref discours prononcé à l'Elysée.

Car l'accélération du développement de l'IA ne se fait pas sans résistances.

Max Tegmark, le président du Future of Life Institute, un organisme non lucratif basé aux États-Unis qui met régulièrement en garde contre les méfaits de cette technologie, a appelé les pays participants à "ne pas signer" la déclaration qui doit être publiée mardi, à la fin du sommet.

- "Contre-sommet" -

Lundi après-midi, une vingtaine de militants de la "Révolution anti-tech contre l'IA" ont fait irruption au théâtre de la Concorde, non loin du Grand palais, à l'occasion d'un "contre-sommet" pour témoigner des implications de cette technologie sur le monde du travail, la création, l'éducation...

La discussion autour des potentiels dangers et opportunités que représente l'IA se poursuivra mardi entre chefs d'Etat, toujours au Grand Palais.

Le président français se rendra mardi en fin de journée à Station F, l'incubateur de start-up fondé par l'homme d'affaires français Xavier Niel, pour un "business day" à la rencontre des entreprises de la tech européenne et internationale.

Dimanche, sur le plateau de TF1, il avait annoncé des investissements dans l'IA en France à hauteur de 109 milliards d'euros dans les prochaines années.

Un montant "au même niveau" que le plan d'investissement américain +Stargate+, qui prévoit d'injecter 500 milliards de dollars dans l'IA, au regard de la taille et du poids économique des deux pays, avance le chef d'Etat.

Au total, les 109 milliards se décomposent entre l'investissement des Émirats arabes unis dans un centre de données géant (50 milliards), les 20 milliards d'euros du fonds canadien Brookfield Asset Management, un investissement de 10 milliards d'euros réalisé par l'entreprise britannique Fluidstack pour déployer en France le plus grand super calculateur au monde pour l'IA, et neuf autres investissements privés, a détaillé l'Elysée.