LONDRES: La reine Élisabeth II souhaitait que ses petits-fils, les princes William et Harry, combattent en Afghanistan lors de l’intervention menée par les pays occidentaux.
Elle aurait dit au général Mike Jackson, chef d’état-major général de 2003 à 2006: «Mes petits-fils ont pris mon argent, ils doivent donc faire leur devoir.» Le général Jackson a enfreint le protocole royal en révélant ce commentaire dans le cadre d’un nouveau documentaire intitulé The Real Crown, qui doit être diffusé en Grande-Bretagne au cours du mois d’avril.
«Ce qui se dit dans ces audiences avec la reine doit rester du ressort des deux personnes concernées, mais je vais exceptionnellement enfreindre la règle qui consiste à ne pas divulguer cette information», a-t-il déclaré.
Harry a fini par servir en Afghanistan comme pilote d’hélicoptère, ce qui a attiré l’attention des médias. Au début de l’année, il a révélé qu’il avait tué 25 talibans au combat, faisant face à des critiques après avoir décrit les combattants ennemis comme des «pièces d’échecs» dans ses mémoires Le Suppléant.
Cependant, les souhaits de la reine n’ont pas été pleinement réalisés, car on estimait qu’il était trop risqué pour William de prendre part au combat. «Il a été décidé que (pour) William en tant qu’héritier de l’héritier, le risque était trop grand. Mais pour son jeune frère, le risque était acceptable», selon le général Jackson.
Le documentaire devrait révéler la volonté de William de prendre part au conflit à l’époque. Mark Cann, directeur de la British Forces Foundation, confie que «William était très enthousiaste à l’idée de participer. Sans équivoque. Mais la question était complexe, et certains grands esprits et personnes expérimentées ont pris position à ce sujet».
«Je pense que c’était une question vraiment délicate. Tout militaire qui n’a pas participé à une opération éprouve un sentiment de déception. Et je pense que, vu que c’était la seule (guerre) à l’époque, tout le monde était impliqué. Il y a donc eu un sentiment de déception», explique-t-il aussi.
Le documentaire révélera également les connaissances impressionnantes de la reine Élisabeth sur le conflit en Afghanistan, ainsi que son souci du détail. John Scarlett, ancien chef du service de renseignements extérieurs britannique (MI6) raconte dans l’émission: «Je me souviens avoir pensé à l’époque: “Wow, Sa Majesté en sait plus que nous à ce sujet”.»
«Bien sûr, elle a accès à tout. Elle a accès à une quantité exceptionnelle d’informations et de connaissances depuis plus longtemps que n’importe qui d’autre. Elle est très, très discrète, tout à fait fiable et est au courant de tous les détails», a-t-il ajouté.
Harry a effectué deux missions complètes en Afghanistan, en 2007 et en 2012, au cours de sa carrière de dix ans dans l’armée britannique. Après avoir obtenu son diplôme universitaire en 2005, il a participé à une formation de quarante-quatre semaines à l’Académie militaire royale de Sandhurst, où il a été nommé officier.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com