L'interdiction pour les Afghanes de travailler avec l'ONU condamne l'organisation à un «  choix affreux  »

Le 4 avril, l'ONU a déclaré que les autorités talibanes avaient ordonné à sa mission d'empêcher toutes les femmes afghanes de travailler dans ses bureaux à travers le pays. (File/AFP)
Le 4 avril, l'ONU a déclaré que les autorités talibanes avaient ordonné à sa mission d'empêcher toutes les femmes afghanes de travailler dans ses bureaux à travers le pays. (File/AFP)
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Publié le Mardi 11 avril 2023

L'interdiction pour les Afghanes de travailler avec l'ONU condamne l'organisation à un «  choix affreux  »

  • Les Nations unies ont annoncé le 4 avril que les talibans interdisaient désormais à leurs employées afghanes, jusqu'ici épargnées par ce type de mesures appliquées aux ONG, de travailler avec l'organisation dans tout le pays
  • Quelque 3 900 personnes travaillent pour l'ONU en Afghanistan dont 3 300 nationaux, selon l'organisation. Environ 600 femmes font partie de ces employés, dont près de 400 Afghanes

KABOUL : L'ONU s'est dite mardi condamnée à un "choix affreux", celui de continuer ou non ses opérations en Afghanistan, après la décision du gouvernement taliban d'interdire aux femmes afghanes de travailler pour l'organisation.

Les Nations unies ont annoncé le 4 avril que les talibans interdisaient désormais à leurs employées afghanes, jusqu'ici épargnées par ce type de mesures appliquées aux ONG, de travailler avec l'organisation dans tout le pays.

La Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a relevé mardi dans un communiqué que cette interdiction était "illégale au regard du droit international, dont la Charte de l'ONU, et pour cette raison les Nations unies ne peuvent obtempérer".

"Avec cette interdiction, les autorités talibanes de facto cherchent à forcer les Nations unies à faire un choix affreux entre rester et fournir de l'aide au peuple afghan, ou respecter les normes et principes auxquels nous sommes tenus de nous conformer", estime-t-elle.

La cheffe de la Manua, Rosa Otounbaïeva, a recommandé un examen du fonctionnement des Nations unies en Afghanistan qui durera "jusqu’au 5 mai 2023", précise le communiqué.

"Pendant cette période, l’ONU en Afghanistan conduira toutes les consultations nécessaires, effectuera les ajustements opérationnels requis et accélérera la préparation des alternatives pour toutes les issues possibles."

"Il devrait être clair que toute conséquence négative de cette crise pour le peuple afghan sera de la responsabilité des autorités de facto", ajoute le texte.

Quelque 3 900 personnes travaillent pour l'ONU en Afghanistan dont 3 300 nationaux, selon l'organisation. Environ 600 femmes font partie de ces employés, dont près de 400 Afghanes.

Les Nations unies considèrent que ces femmes sont essentielles à leurs opérations dans ce pays en proie à l'une des pires crises humanitaires de la planète, où environ 23 millions d'hommes, de femmes et d'enfants sont concernés par l'aide, selon l'ONU.

Il n'est en effet pas permis dans la société afghane, profondément conservatrice et patriarcale, à une femme de parler à un homme qui n'est pas un proche parent. Une femme bénéficiaire d'aide ne peut donc entrer en contact qu'avec une autre femme.

Les autorités talibanes critiquées

L'ONU a depuis demandé à son personnel féminin et masculin de ne pas se rendre au bureau, hormis pour celles et ceux qui sont chargés de tâches primordiales, indique le communiqué.

"Il est absolument clair qu'aucune autorité ne peut donner des instructions aux Nations unies, que ce soit sur la base du genre ou de tout autre principe, sur qui doit être employé", avait déclaré à l'AFP le coordonnateur humanitaire de l'ONU pour l'Afghanistan, Ramiz Alakbarov, après cette interdiction.

"C'est une grosse violation du droit des femmes", et l'ONU "ne peut pas accepter ça, ni en Afghanistan ni dans aucun autre pays" et "faire d'exception", avait-il insisté.

La décision a été condamnée par la communauté internationale. Les autorités talibanes, sévèrement critiquées, n'en ont pas explicité les raisons.

En décembre, elles avaient annoncé que les 1.260 ONG exerçant dans le pays avaient désormais interdiction de travailler avec des femmes afghanes, en raison de "graves plaintes" quant au non-respect du port du hijab, qui doit couvrir entièrement le corps et le visage. L'ONU n'était toutefois pas concernée.

Plusieurs ONG avaient alors annoncé qu'elles suspendaient leurs activités, avant de les reprendre mi-janvier avec l'appui de leur personnel féminin dans quelques secteurs bénéficiant d'exemptions comme la santé et la nutrition.

Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans sont revenus à l'interprétation austère de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir (1996-2001) et ont multiplié les mesures liberticides à l'encontre des femmes.

L'accès à l'université et à l'école secondaire est ainsi interdit à celles-ci.

Elles ont aussi été exclues de nombreux emplois publics, ou sont payées une misère pour rester à la maison. Elles n'ont pas le droit de voyager sans être accompagnées d'un parent masculin et doivent se couvrir intégralement lorsqu'elles sortent de chez elles.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.