PARIS: Un accord a été signé mardi entre quatre des cinq organisations syndicales représentatives (hors CGT) et Amazon France Logistique à l'issue des négociations annuelles obligatoires (NAO), avec une augmentation salariale de 7,8% en moyenne, comprenant la prime de partage de la valeur, selon le géant de la vente en ligne.
L'accord est "largement majoritaire", signé par "quatre organisations syndicales sur cinq, (soit) 80% des voix sur les élections", s'est félicité auprès de l'AFP le directeur des ressources humaines d'Amazon France Logistique Jon Scott.
Cette augmentation comprend la prime de partage de la valeur (PPV, ex-prime Macron) de 1.000 euros, accordée aux salariés éligibles ayant au moins 12 ans d'ancienneté et qui sera renouvelée en 2024, selon Amazon.
La hausse pour "la partie salaire de base uniquement (sans les primes et aucune autre mesure) s'élève à 4,3% en moyenne pour l’année 2023", a détaillé M. Scott à l'AFP.
Une méthode de calcul décriée par la CGT qui dénonce un gonflement artificiel de l'augmentation salariale par la PPV et qui s'est refusée à signer l'accord.
Fin mars, Alain Jeault, délégué syndical central CGT Amazon, avait jugé cette augmentation "trop faible par rapport à l'inflation".
La CGT accuse en outre l'entreprise de subordonner le versement de la prime PPV à l'absentéisme.
Elle chiffre ainsi à 2,4% l'augmentation de salaire des employés entre 12 et 24 mois d'ancienneté, "ce qui, avec le turn-over très important dans l'entreprise, représente une grosse partie des salariés".
"La PPV (...) peut être proratisée selon des règles bien spécifiques. [...] On n’a pas cherché à appliquer des règles spécifiques, ce sont les règles applicables dans le cadre d’une PPV", s'est défendu M. Scott.
Ce dernier a souligné qu'en outre, dès 2025, les ouvriers et agents de maîtrise bénéficieront d'une prime comprise entre 2.000 et 4.000 euros par an à partir de deux ans d'ancienneté.
En mars et début avril, des mouvements de protestation ont touché plusieurs sites d'Amazon en France dans une "convergence des luttes" entre NAO et réforme des retraites, avaient expliqué les syndicats à l'AFP.
Des mouvements de grève, des débrayages, des blocages, des barrages filtrants avaient notamment émaillé le quotidien des sites de Boves (Somme), de Montélimar (Drôme), de Sevrey (Saône-et-Loire), d'Augny (Moselle).
"Aujourd'hui, je n'ai pas de mouvement sur aucun site", a affirmé Jon Scott.
Amazon emploie 18.500 salariés en France.