PARIS: La présidente d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse s'est dite prête, lundi, à "une mise en oeuvre progressive" de l'ouverture à la concurrence des bus parisiens de la RATP, dont la fin du monopole prévue fin 2024 pourrait entraîner des grèves pendant les Jeux olympiques.
"Reporter, c'est renoncer. (...) Il faut que la date de cette ouverture à la concurrence reste le 1er janvier 2025. Et nous serons prêts pour cette échéance", a déclaré Mme Pécresse au Figaro, alors qu'une proposition de loi du député communiste Stéphane Peu vise un report au 31 décembre 2028.
"Mais on peut imaginer une mise en oeuvre progressive en s'inspirant de ce que nous avons fait pour l'ouverture à la concurrence dans les bus de la grande couronne parisienne" où le processus lancé en 2021 est toujours en cours, a ajouté l'élue (LR). "Aujourd'hui, nous avons attribué 30 des 37 lots en jeu (en grande couronne). C'est le modèle que je défends pour les bus parisiens."
Après quelques couacs, IDFM a mis en place "une charte sociale unique en Europe qui a permis de réussir cette opération et de rassurer les salariés", a relevé Mme Pécresse.
Elle a rappelé avoir chargé l'ancien patron de la RATP et de La Poste Jean-Paul Bailly de plancher sur la mise en oeuvre de la concurrence. "Il y avait chez les agents de la RATP une grosse inquiétude sur les modalités d'un éventuel transfert chez un autre opérateur. Petit à petit, Jean-Paul Bailly leur apporte des réponses qui les rassurent."
Selon Valérie Pécresse, "si elle était adoptée, la proposition de loi de reporter l'ouverture à la concurrence dans les bus parisiens de quatre ans bloquerait ce processus de convergence en cours."
Cette proposition de loi doit être examinée mardi par la commission du développement durable de l'Assemblée nationale.
"Ma ligne de conduite depuis le début, c'est de dire 'soyons pragmatiques'", avait dit vendredi le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, pressé de retarder l'ouverture à la concurrence par un front allant de la gauche à quelques macronistes.
"L'ouverture à la concurrence, ce n’est ni un gros mot, ni un totem. L'idée, c'est que ça marche, (qu’on ait) du service public qui marche, au moins aussi bien et si possible mieux. (...) S'il faut quelques mois de plus, prenons quelques mois de plus", avait-il ajouté auprès de journalistes, sans prendre clairement position sur la proposition de loi.