A peine nommée, la candidate de Biden pour le budget sous le feu des critiques

Grande critique de Donald Trump, Neera Tanden, 50 ans, est aujourd'hui présidente du Center for American Progress, un cercle de réflexion de gauche (Photo, AFP)
Grande critique de Donald Trump, Neera Tanden, 50 ans, est aujourd'hui présidente du Center for American Progress, un cercle de réflexion de gauche (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 décembre 2020

A peine nommée, la candidate de Biden pour le budget sous le feu des critiques

  • Mme Tanden a lancé «un flux continu de commentaires désobligeants sur les sénateurs républicains» qui seront nécessaires à sa confirmation, a tweeté Drew Brandewie
  • La prochaine majorité au Sénat se jouera le 5 janvier lors d'une double-élection partielle dans l'Etat conservateur de Géorgie

WASHINGTON : Neera Tanden, désignée par Joe Biden pour diriger le bureau du budget à la Maison Blanche, pourrait avoir du mal à décrocher sa confirmation au Sénat, sous le feu croisé de républicains qui ne lui donnent « aucune chance » d'y parvenir, et de progressistes la jugeant trop centriste.

Si elle était confirmée par le Sénat, actuellement contrôlé par les républicains, Neera Tanden serait la première femme d'origine indienne à occuper le poste de directrice du Bureau de la gestion et du budget à la Maison Blanche (OMB). 

Ce service très puissant est notamment chargé de développer le budget voulu par le président et d'évaluer les projets et dépenses de ses ministres.

Grande critique de Donald Trump, Neera Tanden, 50 ans, est aujourd'hui présidente du Center for American Progress, un cercle de réflexion de gauche. Elle aurait besoin d'être approuvée par une majorité de sénateurs pour accéder à ce poste lorsque Joe Biden deviendra le 46e président des Etats-Unis, le 20 janvier. 

Mme Tanden a lancé « un flux continu de commentaires désobligeants sur les sénateurs républicains » qui seront nécessaires à sa confirmation, a tweeté Drew Brandewie, porte-parole du sénateur républicain John Cornyn. Elle n'a donc « aucune chance d'être confirmée ». 

La prochaine majorité au Sénat se jouera le 5 janvier lors d'une double-élection partielle dans l'Etat conservateur de Géorgie.

Si les républicains maintiennent le contrôle, la nomination de Neera Tanden n'aura été qu'un « sacrifice aux dieux de la confirmation », a prédit l'ex-directeur de cabinet du chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, Josh Holmes. 

Une référence ironique au fait que dans l'histoire récente, un des choix du président élu a été à chaque fois rejeté par le Sénat américain. 

Neera Tanden est aussi critiquée par certains partisans de Bernie Sanders qui s'insurgent notamment de son opposition à la proposition d'instaurer un système de couverture santé universel. 

« Neera Tanden incarne tout ce qui est toxique dans le parti démocrate institutionnel », a lancé Briahna Joy Gray, porte-parole du sénateur indépendant lors de sa campagne présidentielle de 2020. 

De nombreuses voix de sénateurs démocrates se sont toutefois élevées pour saluer ce choix, y compris celle de la sénatrice progressiste Elizabeth Warren. 

Au cours de sa carrière, Mme Tanden s'est « concentrée sur la mise en oeuvre de politiques conçues pour soutenir les familles de travailleurs, favoriser la croissance économique et réduire les inégalités endémiques », a souligné l'équipe de Joe Biden en annonçant sa nomination lundi. 

« Après le divorce de mes parents quand j'étais petite, ma mère a dû dépendre d'aides à l'alimentation et au logement pour s'en sortir », a tweeté Neera Tanden dans la foulée. « Maintenant, j'ai été nommée pour que nous nous assurions que ces programmes soient protégés et que les familles comme la mienne vivent avec dignité. Je suis plus qu'honorée ». 

Les auditions au Sénat américain pour confirmer les candidats d'un président élu peuvent démarrer avant sa prise de fonctions. Aucune date n'a pour l'instant été fixée concernant les choix de Joe Biden. 


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.