DONGES: Suspension de la grève dans l'une, fin du blocage dans une autre: en France, le mouvement de protestation contre la réforme des retraites dans les raffineries a marqué le pas vendredi, à la veille du long week-end de Pâques.
Au lendemain de la onzième journée nationale d'action contre cette réforme controversée, seule la raffinerie Total de Gonfreville-L'Orcher, dans l'ouest de la France, la plus grande du pays, restait complètement bloquée.
Les salariés de Gonfreville ont décidé vendredi en assemblée générale de reconduire la grève jusqu'à mardi matin et "aucun produit n'entrera ou ne sortira d'ici là", a indiqué à l'AFP David Guillemard, délégué du syndicat CGT.
Vendredi, après un mois d'un mouvement très suivi, les syndicats de la raffinerie TotalEnergies de Donges, également dans l'ouest du pays, ont quant à eux décidé de suspendre leur grève jusqu'au 13 avril.
"C'est la fin d'un cycle et le début d'un autre. Nous avons pris acte de l'entêtement du président et avons conclu que ce mouvement allait durer sur le temps long", a déclaré Fabien Privé Saint-Lanne, délégué syndical CGT (majoritaire), à la sortie d'une assemblée générale.
"Nous allons être le cauchemar d'Emmanuel Macron, son chewing-gum et nous ne lâcherons rien. Ce n'est pas un échec mais une pause pour reprendre dès la semaine prochaine", a-t-il assuré.
Du côté de la raffinerie Esso de Port-Jérôme-Gravenchon, près du Havre (ouest), les salariés ont aussi décidé jeudi de reprendre le travail.
Dans le sud, les blocages de la bioraffinerie de La Mède, près de Marseille, et des terminaux pétroliers du Grand port maritime de Marseille-Fos, ont également été levés vendredi.
Et là encore, les syndicats affichent leur détermination à poursuivre des actions "sous une forme ou une autre", a expliqué à l'AFP Fabien Cros, délégué CGT.
Au plus fort de la mobilisation, et avant les premières réquisitions ordonnées par le gouvernement, aucun carburant ne sortait d'aucune des six raffineries conventionnelles de France vers les stations-service du pays.
Les expéditions de carburant provenant des stocks des raffineries ont progressivement repris, ce qui a contribué à réduire les pénuries à environ 5% des stations au niveau national. Exception notable: la région parisienne, où entre 20 et 40% des stations manquent d'un type de carburant vendredi, souvent du sans-plomb.