Les missions et vols spatiaux commerciaux et privés sont le fer de lance de l’économie spatiale

Deux astronautes saoudiens se trouveront dans la fusée Falcon 9 de SpaceX à bord d’un vaisseau spatial Dragon dans le cadre de la mission Axiom 2 (Ax-2) à la Station spatiale internationale, le 8 mai prochain. (Photo, fournie)
Deux astronautes saoudiens se trouveront dans la fusée Falcon 9 de SpaceX à bord d’un vaisseau spatial Dragon dans le cadre de la mission Axiom 2 (Ax-2) à la Station spatiale internationale, le 8 mai prochain. (Photo, fournie)
Le vaisseau spatial Dragon qui transportera la fusée Falcon 9 de SpaceX. (ESA)
Le vaisseau spatial Dragon qui transportera la fusée Falcon 9 de SpaceX. (ESA)
La capsule Spaceship Neptune de Space Perspective, le premier vaisseau spatial neutre en carbone au monde. (Photo fournie)
La capsule Spaceship Neptune de Space Perspective, le premier vaisseau spatial neutre en carbone au monde. (Photo fournie)
Les préparatifs pour la mission. (Photo Axiom)
Les préparatifs pour la mission. (Photo Axiom)
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Publié le Vendredi 07 avril 2023

Les missions et vols spatiaux commerciaux et privés sont le fer de lance de l’économie spatiale

  • Une fois le vaisseau arrimé, les astronautes d’Axiom Space passeront douze jours à bord de la Station spatiale internationale, où ils mèneront une mission complète comprenant des activités scientifiques, commerciales et de sensibilisation
  • Autrefois, l’un des plus grands obstacles au progrès des vols spatiaux était le manque de technologies permettant d’établir des avant-postes

DJEDDAH: «L’espace, la dernière frontière» sont des mots que de nombreux fans de Star Trek à travers le monde connaissent par cœur. Bien que l’humanité ne soit pas encore en l’an 2265, c’est une période des plus passionnantes pour l’industrie spatiale au moment où des découvertes aérospatiales révolutionnaires sont en cours, qu’une économie spatiale en plein essor est en train d’être mise en œuvre et que l’humanité se lance dans sa prochaine grande aventure: l’espace extra-atmosphérique.

Les humains ont parcouru un long chemin depuis que le satellite Spoutnik a été placé en orbite autour de la Terre en 1957. L’exploration spatiale atteint de nouveaux sommets désormais, avec des projets de tourisme spatial, des investissements privés et la recherche de solutions à nos problèmes terrestres par le biais d’expériences scientifiques.

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Le logo de la mission Axiom-2. (Photo fournie)

Avec le temps et les succès et les échecs sans précédent des deux superpuissances, la course à l’espace américano-soviétique a dominé l’exploration spatiale et jeté les bases pour que d’autres nations leur emboîtent le pas. Après avoir uni leurs forces, les deux superpuissances ont construit la plus grande structure de l’espace, la Station spatiale internationale (ISS), mais plus récemment, elles ont cédé la place à de nouveaux acteurs.

Aujourd’hui, soixante-dix-sept agences spatiales gouvernementales avec plus de six cents astronautes, cosmonautes et taïkonautes (occupant d'un vaisseau spatial chinois) ont franchi l’orbite terrestre et deux autres astronautes saoudiens doivent se rendre dans l’espace le 8 mai.

L’astronaute et scientifique saoudienne Rayyanah Barnawi et le spécialiste de mission Ali al-Qarni, diplômés du premier programme national d’astronautes du Royaume, rejoindront Peggy Whitson et John P. Shoffner dans la fusée Falcon 9 de SpaceX à bord d’un vaisseau spatial Dragon dans le cadre de la mission Axiom 2 (Ax- 2) à l’ISS. 

Jeudi, Axiom Space, l’un des principaux fournisseurs de services de vols spatiaux vers l’ISS et un développeur d’infrastructures spatiales dédiées à l’homme, a tenu une conférence de presse virtuelle sur la mission à venir, avec des dirigeants de la Nasa, de SpaceX et de la Saudi Space Commission.

«Dans le cadre de cette mission, le plus important que nous puissions faire pour le programme saoudien de vols spatiaux est la recherche sur la microgravité et la sensibilisation aux sciences de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (Stem). Pour notre part, au sein de la Saudi Space Commission, nous travaillons sur onze expériences révolutionnaires en microgravité. Nous saisissons également l’occasion pour avoir un programme de sensibilisation grâce à trois expériences», précise Mishaal Ashemimry, responsable de la recherche en microgravité à la Saudi Space Commission, lors de la conférence.

«Les trois expériences sont destinées à mobiliser plus de douze mille élèves dans quarante-sept endroits différents en Arabie saoudite. Le but est de les faire participer à cette mission, ainsi que de les informer et d’éveiller la curiosité de chaque enfant en Arabie saoudite, en espérant qu’ils deviendront de futurs astronautes et scientifiques qui pourront nous permettre de faire des missions sur la Lune et éventuellement sur Mars», ajoute-t-elle.

Pour mieux se préparer aux contraintes de leur vol spatial de trente-sept heures, les membres d’équipage qui n’ont pas été exposés aux rigueurs de la formation de la National Aeronautics and Space Administration (Nasa) s’entraînent spécifiquement pour la mission à venir.

«Les astronautes de la Nasa commencent par une formation de base qui leur permet de se familiariser avec l’astronomie et d’autres cours similaires», déclare le PDG et président d’Axiom Space, Michael Suffredini, à Arab News lors de la conférence.

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Signature du partenariat entre Axiom Space et la Saudi Space Commission qui permettra d’envoyer la première femme astronaute saoudienne dans l’espace. Sur la photo, Michael T. Suffredini (à gauche), président et chef de la direction d’Axiom Space; Abdallah ben Amer Alswaha (au centre), ministre saoudien des Communications et des Technologies de l’information et le Dr Saudi al-Tamimi, gouverneur de la Commission saoudienne de la communication, de l’espace et de la technologie et PDG par intérim de la Saudi Space Commission. (Photo fournie)

Il ajoute que les astronautes de la Nasa s’entraînent également intensivement sur les systèmes de l’ISS et d’autres systèmes requis.

«Pour ces missions particulières, nos astronautes sont formés très spécifiquement aux tâches qu’ils accompliront en orbite et aux systèmes qu’ils utiliseront», indique M. Suffredini.

«La raison pour laquelle nous avons fait appel à un astronaute professionnel, comme Peggy dans ce cas, c’est que ce sont eux qui devront les aider lorsqu’ils feront face à des situations avec lesquelles ils ne seront pas à l’aise. En revanche, nous pouvons laisser les astronautes privés s’entraîner un peu différemment et se concentrer sur leur mission, puisqu’ils sont accompagnés d’un astronaute professionnel.»

Partageant ce sentiment, Mishaal Ashemimry ajoute: «Nos astronautes s’entraînent spécifiquement pour cette mission, puis pour des missions de plus longue durée. Ainsi, en fonction de la mission elle-même et des possibilités offertes, nous formons les astronautes à tout ce qu’ils prévoient de faire lors de cette mission.»

«Donc, pour nous tous, ce sont toujours des astronautes. Ils vont faire leur travail et mener à bien les tâches de cette mission.»

Ax-2 sera la première mission spatiale privée à inclure à la fois des astronautes du secteur privé et des astronautes représentant des gouvernements étrangers. C’est aussi la première mission privée commandée par une femme.

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Photos officielles de l’équipage de l’Axiom Mission 2 (Ax-2) (dans le sens des aiguilles d’une montre, en partant du coin supérieur gauche): Peggy Whitson, commandante de l’Ax-2; Rayyanah Barnawi, spécialiste de mission; Ali al-Qarni, spécialiste de mission; et John P. Shoffner, pilote d’Ax-2. (Photo fournie).

Une fois le vaisseau arrimé, les astronautes d’Axiom Space passeront douze jours à bord de l’ISS, où ils mèneront une mission complète comprenant des activités scientifiques, commerciales et de sensibilisation.

Au cours des dernières décennies, les scientifiques ont inventé de nombreuses technologies remarquables à bord de l’ISS, dont beaucoup ont conduit à des découvertes technologiques et scientifiques ayant une incidence significative sur la vie sur Terre.

Rayyanah Barnawi et Ali al-Qarni mèneront quatorze expériences, dont six études axées sur le développement de futures applications thérapeutiques, quatre expériences étudiant le dysfonctionnement immunitaire dans des modèles d’organoïdes tumoraux qui peuvent aider à prédire et à prévenir le cancer, trois sur les moyens d’adaptation des membres d’équipage à la microgravité et une sur l’ensemencement des nuages en microgravité.

Le vol spatial est désormais une véritable institution. Alors que les agences gouvernementales accordent la priorité à la Lune, d’autres trouvent des possibilités dans les vols spatiaux commerciaux. On estime que plus de dix mille entreprises et près de cinq mille investisseurs sont impliqués dans l’industrie spatiale. Morgan Stanley estime que l’industrie spatiale mondiale pourrait générer des revenus de plus de 1 000 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) en 2040, contre 350 milliards de dollars actuellement.

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Formation de Rayyanah Barnawi à l’utilisation de méthodes et d’équipements spécialisés pour la préparation des aliments dans l’espace. (Photo fournie)

Ce qui va suivre est véritablement la prochaine frontière. Le tourisme spatial, un segment de niche de l’économie et de l’industrie spatiales, opère depuis plus d’une décennie, proposant des vols spatiaux suborbitaux. Des entreprises comme SpaceX, Blue Origin et Virgin Galactic offrent aux voyageurs un siège dont le prix s’élève à plusieurs dizaines de millions de dollars. Désormais, d’autres entreprises proposent des options moins chères pour participer à des expériences spectaculaires similaires qui sont tout aussi valables que leurs homologues plus chères.

De nombreux experts estiment que nous vivons une «renaissance de l’espace», car les solutions technologiques de la dernière décennie ont considérablement réduit les coûts, permettant aux entreprises de sortir des sentiers battus et de proposer des collaborations intersectorielles.

La baisse des coûts a ouvert la porte aux start-up tout en encourageant les entreprises aérospatiales établies à explorer de nouvelles possibilités qui semblaient autrefois trop chères ou compliquées.

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Ali al-Qarni (à gauche) s’entraînant pour la mission. (Photo fournie)

Mais pourquoi aller dans l’espace? On pourrait soutenir qu’un casque de réalité virtuelle peut offrir des panoramas similaires à ceux que voit l’astronaute.

«Il y a plusieurs raisons et le cœur de notre activité est que nous emmenons des gens dans l’espace pour vivre une expérience d’astronaute par excellence: celle de voir une planète dans ce contexte», déclare Jane Poynter, fondatrice et coprésidente de l’entreprise de tourisme dans l’espace Space Perspective, à Arab News.

«Ils observent la fine pellicule bleue qu’est notre atmosphère, ils contemplent la planète dans le contexte de cet incroyable vide noir de l’espace. Cela permet aux astronautes de se sentir profondément connectés à notre planète, à l’humanité et à ses habitants.»

«Ils reviennent et s’impliquent dans diverses causes environnementales et sociales. C’est une façon pour nous de relever les défis mondiaux; nous devons les envisager dans un contexte global. C’est ce que le vol spatial représente pour nous.»

Space Perspective a annoncé en juin dernier son intention d’emmener des touristes dans la stratosphère à bord d’une capsule pressurisée transportée par ballon baptisée «Spaceship Neptune». Jane Poynter précise à Arab News que Space Perspective est «une entreprise d’expérience» engagée à fournir un accès à l’espace en quelques heures seulement, atteignant une altitude de plus de trente kilomètres à l’aide d’un ballon gonflé à l’hydrogène.

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La capsule Spaceship Neptune de Space Perspective, le premier vaisseau spatial neutre en carbone au monde. (Photo fournie)

Le besoin de durabilité dans l’exploration spatiale et l’exploitation de l’espace devient plus évident avec le désir croissant d’expansion des activités humaines au-delà de l’orbite terrestre, que les secteurs public et privé tentent de mettre en œuvre.

Autrefois, l’un des plus grands obstacles au progrès des vols spatiaux était le manque de technologies permettant d’établir des avant-postes. Aujourd’hui, l’entreprise Space Perspective s’est associée à la Nasa pour fabriquer le vaisseau spatial Neptune, qui comprend 9 300 mètres carrés d’installations, 28 000 mètres carrés de zone de test et un centre d’opérations au Nasa Shuttle Landing Facility dans le Kennedy Space Center.

«Pour le moment, nous n’avons vu que six cent cinquante personnes se rendre dans l'espace», précise Mme Poynter. «Dans quelques années seulement, il y aura des milliers de personnes, dont beaucoup n’ont jamais imaginé qu’elles pourraient aller dans l'espace.»

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John P. Shoffner, pilote de la mission Axiom 2, et Peggy Whitson, commandante de la mission, examinent leur plan de mission avant le décollage. (Photo Axiom)

Elle ajoute que la société prévoit d’étendre ses opérations sur les sites de départ et qu’elle a commencé à accepter des réservations pour 2025.

Jane Poynter note également que de nombreuses personnes sont curieuses de la possibilité de voyager dans l’espace, un endroit que beaucoup pensent être «seulement accessibles aux autres alors qu’en réalité, c'est réalisable», bien qu’il y ait des défis à surmonter pour intensifier les opérations.

Elle déclare: «Il est difficile de déterminer comment des milliers de personnes iront dans l’espace – qu’il s’agisse de l’ISS ou de l’une des autres stations en construction.»

«Il existe de nombreux plans qui reposent sur des centaines de personnes et nous voulons transformer la mission dans l’espace pour quelques-uns à un voyage dans l’espace pour le plus grand nombre.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les frappes israéliennes font monter la tension, le Liban sous pression concernant les armes du Hezbollah

Les avions israéliens ont pris pour cible la périphérie des villes de Jarmaq (ci-dessus) et d'Aishiyeh, avec huit raids dans le district de Jezzine. (Fourni)
Les avions israéliens ont pris pour cible la périphérie des villes de Jarmaq (ci-dessus) et d'Aishiyeh, avec huit raids dans le district de Jezzine. (Fourni)
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  • L'envoyé américain Barak met en garde contre une "confrontation majeure" pour le Hezbollah si le groupe ne désarme pas, et déclare que les partenaires régionaux sont prêts à investir au Liban
  • Les discussions avec Israël ont été approuvées par toutes les parties, y compris le Hezbollah, a déclaré une source officielle à Arab News

BEYROUTH : L'armée de l'air israélienne a mené une série de raids aériens sur Iqlim Al-Tuffah dans le sud du Liban lundi, alors que des drones et des avions de reconnaissance ont violé l'espace aérien libanais au-dessus de Beyrouth et de sa banlieue sud à basse altitude, atteignant même la vallée de la Bekaa.

Ces frappes ont coïncidé avec un regain de pression des États-Unis sur le Liban pour qu'il désarme le Hezbollah.

Les avions israéliens ont pris pour cible la périphérie des villes de Jarmaq et d'Aishiyeh et ont effectué huit raids dans le district de Jezzine.

Un porte-parole de l'armée israélienne a confirmé avoir frappé des "sites terroristes" et des infrastructures du Hezbollah "reconstruites à travers le Liban en violation des accords existants entre Israël et le Liban".

Le porte-parole a confirmé que "l'armée israélienne continuera à travailler pour éliminer toute menace et protéger l'État d'Israël".

Cette escalade intervient alors que le gouvernement libanais est soumis à une pression croissante pour faire respecter le monopole de l'État sur les armes.

Le président Joseph Aoun a conclu lundi des consultations avec des responsables libanais concernant l'initiative qu'il a lancée la semaine dernière, parallèlement à l'accord sur Gaza, en vue d'entamer des négociations indirectes avec Israël.

Il a rencontré le président du Parlement, Nabih Berri, qui joue le rôle de médiateur entre le Hezbollah et les puissances étrangères.

"Le Liban tente de sortir de l'impasse dans laquelle il se trouve. Les allégations d'obstruction à la mise en œuvre du contrôle des armes sous l'autorité de l'État sont fausses. L'armée libanaise a mis en place un plan et le met en œuvre. Chaque mois, elle soumet au Conseil des ministres un rapport sur ses réalisations au sud du fleuve Litani et continuera à le faire jusqu'à la fin de l'année. Ce plan a été approuvé par la partie américaine et le comité du mécanisme", a déclaré une source officielle à Arab News.

En ce qui concerne la demande israélienne que le plan couvre l'ensemble du Liban avant la fin de l'année, la source a déclaré : "Le Liban dispose actuellement de 9 300 soldats : "Le Liban compte actuellement 9 300 soldats déployés au sud du fleuve Litani. L'augmentation de ce nombre nécessite des ressources que l'armée ne possède pas actuellement. Elle a des besoins spécifiques et demande de l'aide, ce dont toutes les parties sont conscientes.

"La décision du Conseil de sécurité de retirer les forces de la FINUL du Liban d'ici la fin de l'année prochaine vient s'ajouter à ces défis", a ajouté la source. "Les opérations de l'armée au sud du Litani sont menées en coordination avec la FINUL.

La source officielle a souligné que "le concept de négociations avec Israël existe du côté libanais et est approuvé par toutes les parties, y compris le Hezbollah, car le choix est entre la guerre et la diplomatie. Le format de ces négociations sera déterminé en temps voulu."

La semaine dernière, le président Aoun a déclaré : "La région se dirige vers des négociations visant à établir la paix et la stabilité. Le dialogue et les négociations, qui seront déterminés au moment opportun, permettront de trouver des solutions."

Il a poursuivi : "Le Liban ne peut être exclu des efforts visant à résoudre les crises actuelles de la région, car la poursuite de la guerre, de la destruction, des meurtres et des déplacements ne peut plus être tolérée.

M. Aoun a ajouté que le Liban avait déjà négocié avec Israël sous les auspices des États-Unis et des Nations unies, ce qui avait abouti à l'accord de démarcation de la frontière maritime annoncé depuis le quartier général de la FINUL à Naqoura.

"Qu'est-ce qui empêche un processus similaire de se reproduire pour résoudre les questions en suspens, d'autant plus que la guerre a été vaine ? a demandé M. Aoun.

"Israël a négocié avec le Hamas parce qu'il n'avait pas d'autre choix après avoir connu la guerre et la destruction. Aujourd'hui, la situation dans la région est celle d'un compromis et les négociations sont nécessaires. Le cadre des négociations sera déterminé en temps voulu", a-t-il déclaré.

Thomas Barak, l'envoyé américain en Syrie, a averti dans un long message lundi que "si Beyrouth ne prend pas de mesures en matière de désarmement, l'aile militaire du Hezbollah sera inévitablement confrontée à une confrontation majeure avec Israël à un moment où Israël est fort et où le Hezbollah, soutenu par l'Iran, est en position de faiblesse".

Barak a déclaré que "tandis que la Syrie rétablit la stabilité en normalisant ses relations avec ses voisins, y compris Israël et la Turquie, cette étape devrait constituer le premier pilier du cadre de sécurité nordique d'Israël. Le deuxième pilier doit être le désarmement du Hezbollah à l'intérieur du Liban et l'ouverture de discussions sur la sécurité et les frontières avec Israël".

Il a ajouté que Téhéran "continue de financer la milice du Hezbollah malgré les sanctions, et le cabinet libanais envoie des messages contradictoires aux forces armées libanaises, qui manquent de fonds et d'autorité pour mener à bien leurs missions".

Il a également noté que "les partenaires régionaux sont prêts à investir au Liban, à condition que le Liban retrouve le monopole de la force légitime sous le seul contrôle de l'armée libanaise. Si Beyrouth continue d'hésiter, Israël pourrait agir unilatéralement et les conséquences seraient désastreuses.

"Si Israël lance une attaque militaire sérieuse contre le Hezbollah et que le parti perd du territoire, du pouvoir politique ou de la réputation, il cherchera probablement à reporter les élections législatives de mai prochain pour reconstituer sa force militaire et son organisation politique. Toutefois, le report des élections sous prétexte de guerre entraînera un chaos majeur au Liban, ravivant la méfiance sectaire", a-t-il averti.

"La perception qu'une seule milice peut suspendre la démocratie pourrait miner la confiance du public dans l'État, inviter à une intervention régionale et menacer de faire passer le Liban de la crise à l'effondrement institutionnel complet", a conclu M. Barak.

Par ailleurs, le Grand Mufti de la République libanaise, Cheikh Abdul Latif Derian, a rencontré lundi à Dar Al-Fatwa l'ambassadeur saoudien au Liban, Walid Bukhari.

Selon un communiqué du bureau des médias du mufti, la réunion a souligné "l'importance de la stabilité et de la sécurité du Liban (...) en tant que partie intégrante de la sécurité arabe et de la création d'un nouveau paysage régional plus stable, plus humain et plus sûr".

"La sécurité et le développement du Liban ne peuvent être atteints que par une stabilité globale et la pleine prise en charge par l'État de ses responsabilités nationales", a ajouté le communiqué.

Le communiqué précise que les deux parties ont réaffirmé "leur soutien à l'armée libanaise et aux autres forces de sécurité, ainsi que leur soutien à l'extension de l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire libanais, sur la base des efforts de l'armée pour mettre en œuvre les décisions du gouvernement concernant le monopole des armes et la suprématie de la souveraineté de l'État sur l'ensemble de ses terres".

Ils ont également exhorté le gouvernement libanais à continuer à prendre des mesures décisives en faveur des réformes économiques et institutionnelles, tout en poursuivant une diplomatie équilibrée afin de restaurer la confiance et d'attirer le soutien de la communauté internationale.

 


Pressions pour maintenir le cessez-le-feu à Gaza, Vance attendu en Israël

L'administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques, avec l'arrivée mardi du vice-président JD Vance en Israël, afin de préserver le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après des violences meurtrières et le retard dans le retour de dépouilles d'otages. (AFP)
L'administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques, avec l'arrivée mardi du vice-président JD Vance en Israël, afin de préserver le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après des violences meurtrières et le retard dans le retour de dépouilles d'otages. (AFP)
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  • Si le Hamas ne respecte pas les termes du cessez-le-feu, il sera "éradiqué" a prévenu lundi le président américain
  • Lundi, ses émissaires Steve Witkoff et Jared Kushner ont rencontré en Israël le Premier ministre Benjamin Netanyahu, prélude à l'arrivée, mardi, du vice-président JD Vance

JERUSALEM: L'administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques, avec l'arrivée mardi du vice-président JD Vance en Israël, afin de préserver le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après des violences meurtrières et le retard dans le retour de dépouilles d'otages.

Si le Hamas ne respecte pas les termes du cessez-le-feu, il sera "éradiqué" a prévenu lundi le président américain, disant vouloir donner encore "une petite chance" à la poursuite de sa feuille de route pour faire taire les armes à Gaza.

Lundi, ses émissaires Steve Witkoff et Jared Kushner ont rencontré en Israël le Premier ministre Benjamin Netanyahu, prélude à l'arrivée, mardi, du vice-président JD Vance.

"Nous discuterons de deux choses (...). Les défis de sécurité auxquels nous faisons face et les opportunités diplomatiques qui s'offrent à nous. Nous surmonterons les défis et saisirons les opportunités", a affirmé M. Netanyahu, sans préciser quand il doit rencontrer le N.2 de son allié américain.

Ces tractations interviennent après les violences de dimanche dans le territoire palestinien, les plus importantes depuis l'entrée en vigueur le 10 octobre d'un accord de cessez-le-feu, qui a permis la libération des 20 otages vivants du 7-Octobre encore détenus à Gaza en échange de celle de prisonniers palestiniens.

Au terme du texte, le Hamas devait aussi rendre d'ici le 13 octobre les 28 corps d'otages encore retenus à Gaza, mais affirme avoir besoin de matériel et de plus de temps. Il a remis lundi à la Croix-Rouge une 13e dépouille, qui a été rapatriée en Israël et transférée au centre national médico-légal en vue de son identification, a annoncé l'armée.

L'accord, parrainé par Donald Trump, prévoit aussi l'entrée massive d'aide à Gaza, et à terme la fin définitive de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Se disant "préoccupée" par le regain de violence de dimanche, l'ONU a exhorté "toutes les parties à respecter pleinement leurs engagements".

"Nous avons passé un accord avec le Hamas selon lequel ils vont bien se tenir et si ce n'est pas le cas, nous allons les éradiquer, si nécessaire", a prévenu de son côté M. Trump.

"153 tonnes de bombes" 

La Défense civile à Gaza, services de secours qui opèrent sous l'autorité du Hamas, avait fait état d'au moins 45 Palestiniens tués dimanche dans les frappes israéliennes, dont des civils et un journaliste.

"Je ne comprends pas pourquoi, malgré le cessez-le-feu à Gaza, la guerre a repris", s'est indigné lundi un déplacé, Imad Nahed Issa, dans le camp de Nousseirat, où des proches pleuraient des victimes des frappes de la veille.

L'armée israélienne, qui a affirmé avoir riposté à des attaques du Hamas, démenties par le mouvement islamiste, a annoncé la mort au combat de deux soldats dimanche à Rafah, dans le sud de Gaza. L'armée a largué dimanche après ces décès "153 tonnes de bombes" sur Gaza, a affirmé M. Netanyahu.

Lundi, la Défense civile a fait état de quatre Gazaouis tués par des tirs israéliens à l'est de Gaza-Ville, où l'armée israélienne a dit avoir ciblé des assaillants qui s'approchaient de la "ligne jaune", la ligne de repli des troupes israéliennes à l'intérieur de la bande de Gaza, convenue dans le cadre du cessez-le-feu.

L'armée a ensuite indiqué avoir "commencé" à matérialiser la "ligne jaune" pour "établir une clarté tactique sur le terrain", avec une série de poteaux peints en jaune placés "environ tous les 200 mètres". -

Le Hamas au Caire 

Une délégation du Hamas était de son côté au Caire lundi pour discuter avec les médiateurs égyptiens et qataris du cessez-le-feu et d'un prochain dialogue interpalestinien.

Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l'amnistie ou l'exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de Gaza. Il exclut tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza.

Le Hamas refuse jusque-là de désarmer, réclame le retrait total israélien du territoire, et affirme qu'il entend participer à toute discussion sur l'avenir du territoire.

Ce dialogue interpalestinien aborderait "la formation d'un comité d'experts indépendants chargé de la gestion de Gaza" après la guerre, selon une source proche des discussions, alors que le plan américain prône une autorité de transition formée de technocrates, chapeautée par un comité dirigé par le président américain.

L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.216 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.


Gaza: le Hamas rencontre les médiateurs au Caire

L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
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  • Cette rencontre intervient au lendemain de frappes israéliennes sur Gaza, Israël ayant accusé le Hamas de violations du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, ce que le mouvement islamiste a réfuté
  • La source a précisé que la rencontre avec les médiateurs au Caire devrait porter notamment sur "les dizaines de frappes aériennes israéliennes" ayant fait la veille "des dizaines de morts dans la bande de Gaza"

LE CAIRE: Une délégation du Hamas, conduite par Khalil al-Hayya, rencontre lundi au Caire des responsables égyptiens et qataris pour évoquer le cessez-le-feu fragile et l'après-guerre à Gaza, a indiqué à l'AFP une source proche des négociations.

Cette rencontre intervient au lendemain de frappes israéliennes sur Gaza, Israël ayant accusé le Hamas de violations du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, ce que le mouvement islamiste a réfuté.

La source a précisé que la rencontre avec les médiateurs au Caire devrait porter notamment sur "les dizaines de frappes aériennes israéliennes" ayant fait la veille "des dizaines de morts dans la bande de Gaza".

L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

"Unifier" les mouvements 

Par ailleurs, "la délégation, aux côtés de plusieurs dirigeants du mouvement, tiendra des réunions avec des responsables égyptiens au sujet du dialogue interpalestinien que l'Egypte doit prochainement parrainer", a précisé la source familière des négociations.

L'Egypte a déjà accueilli plusieurs rencontres entre les mouvements politiques palestiniens, notamment les deux principaux groupes politiques palestiniens, le Hamas et le Fatah de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne.

Ces deux mouvements sont opposés depuis des décennies.

"Ce dialogue vise à unifier le corps politique palestinien et à aborder les grandes questions, notamment l'avenir de la bande de Gaza et la formation d'un comité d'experts indépendants chargé de la gestion du territoire", a déclaré la source, faisant écho à la mise en place d'une autorité de transition formée de technocrates chapeautée par un comité dirigé par le président américain Donald Trump, et proposée par ce dernier.

Le Hamas a déjà fait savoir qu'il ne tenait pas à gouverner la bande de Gaza, ravagée par deux ans de guerre.

Plusieurs responsables politiques palestiniens ont également évoqué ces derniers mois la création d'un groupe de gestionnaires palestiniens, non affiliés, en charge d'administrer le territoire où le Hamas avait pris le pouvoir par la force en 2007.

Une autre source informée a affirmé que "les contacts et efforts des médiateurs ont permis hier soir de rétablir le calme et de réactiver le cessez-le-feu à Gaza", ajoutant que "les médiateurs continueront de suivre et de surveiller les violations israéliennes".