LONDRES: Adil Ray, l'animateur de l'émission Good Morning Britain, a dénoncé sur la chaîne ITV, le racisme duquel il a été victime sur les réseaux sociaux à la suite des commentaires de la ministre britannique de l'Intérieur, Suella Braverman, sur les hommes britanniques d'origine pakistanaise.
Lors de son passage à l'émission «Sophy Ridge on Sunday» sur Sky TV, Braverman a pointé du doigt les hommes britanniques d'origine pakistanaise en parlant des efforts du gouvernement afin de protéger les enfants contre les abus sexuels.
Braverman a signalé une «prédominance de certains groupes ethniques – et je dis bien des hommes pakistanais britanniques – ayant des valeurs culturelles totalement opposées aux valeurs britanniques, qui voient les femmes d'une manière rabaissée et illégitime et qui poursuivent une approche dépassée et franchement odieuse en termes de comportement».
En plein débat sur la nouvelle politique du gouvernement en matière de réfugiés sur GMB jeudi, Ray a expliqué qu’il souffrait «depuis dimanche dernier, après que Suella Braverman (soit) passée à la télévision au petit déjeuner et a qualifié les hommes pakistanais britanniques – sans aucune réserve, sans aucune gentillesse, sans aucune compassion – en accusant tranquillement les hommes pakistanais britanniques d'avoir un problème avec les filles blanches anglaises».
«Je beaucoup souffert du racisme ces sept derniers jours.»
Le présentateur a souligné que de tels commentaires provoquaient des clivages dans la société.
Ses commentaires de cette semaine ont stigmatisé «la communauté à laquelle j'appartiens, la communauté pakistanaise britannique», s’est-il insurgé. Ce qui «doit vraiment être examiné dans ce pays en ce moment, c’est le fait que nous soyons divisés», selon l’animateur.
Citant son documentaire de 2011 sur la manipulation psychologique par des hommes pakistanais, Ray le maintient : «Oui, il y a un problème. Mais les statistiques ont prouvé, le rapport même du ministère de l'Intérieur a prouvé, qu'ils ne sont pas surreprésentés.»
«Les responsables d’abus sexuels restent des Blancs en majorité.»
«Ce que nous avons constaté, c'est que des jeunes filles anglaises blanches vulnérables – parfois prises en charge, parfois en situation difficile – sont poursuivies, violées, droguées et blessées par des bandes d'hommes britanniques pakistanais ayant travaillé dans des réseaux de maltraitance d'enfants.
«Nous avons vu des institutions et des organismes publics, qu'il s'agisse de travailleurs sociaux, d'enseignants ou de policiers, fermer les yeux sur ces signes de maltraitance par souci de rectitude politique, par peur d'être traités d’intolérants ou de racistes », a-t-elle ajouté.
La ministre de l'Intérieur, qui a été reconduite dans ses fonctions par le Premier ministre, Rishi Sunak, après avoir été limogée du gouvernement de Liz Truss pour l’envoi de documents officiels à l’aide son adresse mail personnelle, a été accusée cultiver «l’ambiguïté» dans son discours, selon The Independent.
La virulence de Braverman à l'égard des migrants avait déjà suscité l'indignation à plusieurs reprises. En novembre, elle avait ainsi qualifié les demandeurs d'asile entrant au Royaume-Uni d'«envahisseurs». Les avocats du gouvernement ont averti que ses déclarations incendiaires pourraient potentiellement inspirer une attaque terroriste d'extrême droite.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com