Liban: Un drone tente d’introduire de la drogue dans la plus grande prison du pays

La prison de Roumieh, dans la banlieue de Beyrouth, au Liban, le 18 août 2009 (Photo, AP).
La prison de Roumieh, dans la banlieue de Beyrouth, au Liban, le 18 août 2009 (Photo, AP).
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Publié le Vendredi 07 avril 2023

Liban: Un drone tente d’introduire de la drogue dans la plus grande prison du pays

  • Après la saisie du drone, il s’est avéré qu’il contenait 74 pilules de stupéfiants, une substance blanche, un téléphone portable muni d’une carte SIM, une clé USB et une paire d’écouteurs
  • La prison de Roumieh, construite en 1972 pour accueillir 1200 détenus, en compte aujourd’hui plus de 4000

BEYROUTH: Les forces de sécurité libanaises ont déjoué une tentative d’envoi de drogue par drone dans la prison centrale de Roumieh.

Il y a quelques jours, l’administration de la plus grande prison du Liban a repéré le drone qui survolait le pavillon des détenus. La Direction générale des Forces de sécurité intérieure (FSI) a précisé qu’un sac transparent contenant de la drogue et un téléphone portable était accrochés au drone.

L’engin saisi contenait au total 74 pilules de stupéfiants, une substance blanche, un téléphone portable muni d’une carte SIM, une clé USB et une paire d’écouteurs, ont déclaré les FSI.

De nombreuses tentatives d’introduction de substances interdites se sont déjà produites dans les prisons libanaises, en particulier à Roumieh. Il y a une semaine, la mère d’un détenu a été surprise en train d’essayer d’introduire clandestinement dans l’établissement des pilules de stupéfiants qu’elle avait cachées à l’intérieur de son corps, selon les FSI.

L’avocat Rabih Qais, qui connaît bien les affaires pénitentiaires, a affirmé à Arab News qu’«on tente constamment de faire entrer clandestinement des substances interdites dans les prisons, et les moyens de le faire évoluent sans arrêt».

«Le crime organisé règne dans les prisons, comme dans toutes les prisons du monde. À Roumieh, il y a des gangs qui vendent de la drogue à l’intérieur du centre de détention, et parmi eux se trouvent les criminels les plus dangereux.» 

«Les geôliers font de leur mieux pour contrecarrer les tentatives de contrebande (à) Roumieh, bien qu’ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles et que leurs salaires ne valent plus rien», a ajouté Qais.

La surpopulation carcérale au Liban dépasse aujourd’hui 380%. Environ 80% de la population carcérale est détenue sans jugement. En raison de ce dépassement de capacité, les nouveaux détenus sont souvent gardés dans des commissariats de police qui ne répondent pas aux normes pénitentiaires.

Une source judiciaire a informé Arab News qu’il n’y a pas de lits pour les détenus dans les commissariats de police, et que les prisonniers ne sont pas nourris ni soignés en cas de besoin.

«Près de 45% des détenus sont de nationalité syrienne», a mentionné la source. 

Il y a plus de 9000 prisonniers au Liban, répartis dans 25 prisons et 229 commissariats de police.

La prison de Roumieh, construite en 1972 pour accueillir 1200 détenus, en compte aujourd’hui plus de 4000.

Certaines cellules conçues pour accueillir jusqu’à cinq détenus abritent plus de dix personnes, qui dorment à tour de rôle en raison du manque de place, ont rapporté des prisonniers libérés.

Le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Mawlawi, un ancien juge, a déclaré en janvier que la crise économique du pays affectait la capacité des autorités à déployer des geôliers vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans les prisons, ainsi qu’à maintenir un approvisionnement régulier en électricité et en nourriture, et à assurer des soins médicaux.

«Nous devons assurer toutes ces choses pour les prisons, et nous ne pouvons donc pas permettre que l’électricité soit coupée ou que la nourriture vienne à manquer. Le ministère de l’Intérieur supporte ce fardeau bien qu’il ne soit pas de son ressort d’assurer ces besoins», a noté Mawlawi.

À la mi-mars, les fournisseurs attitrés ont annoncé qu’ils cesseraient de livrer de la nourriture aux prisons à partir du 4 avril pour protester contre le fait que les prisons ne compensent pas les différences de prix résultant de la dépréciation de la monnaie.

Le ministère de l’Intérieur et le ministère des Finances se sont empressés de faire face à la crise naissante fin mars. Le président de la Commission parlementaire des droits de l’homme, le député Michel Moussa, a annoncé l’adoption de «plusieurs avances du Trésor afin de s’assurer que les entreprises qui fournissent des denrées alimentaires aux prisons reçoivent bien leur dû.»

Par ailleurs, une grève de sept mois des juges contre la déflation salariale a sapé les espoirs de réduction de la surpopulation carcérale.

D’après les associations de défense des droits de l’homme, «les formes les plus horribles de négligence et d’injustice» ont été observées.

La détérioration des conditions de détention a entraîné la mort de 33 détenus au cours de l’année écoulée, tandis que des maladies graves, dont le choléra, sévissent dans l’ensemble du système pénitentiaire.

Une vidéo récente provenant de la prison de Roumieh montre un certain nombre de détenus menaçant le pouvoir judiciaire d’un suicide collectif, exigeant la tenue de procès.

Les prisonniers ont dénoncé la décision «injuste» du procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, de libérer en 2020 les personnes impliquées dans l’explosion du port de Beyrouth, alors que d’autres sont détenues depuis des années sans avoir comparu devant un tribunal.

Le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth, Nader Gaspard, s’est plaint du «manque de personnel chargé de monter la garde dans les prisons, à un moment où des agents de la sécurité sont affectés à la protection des personnalités politiques».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".