Les poursuites new-yorkaises contre Trump suscitent la perplexité

L'ancien président américain Donald Trump se rend à l'intérieur du tribunal pénal de Manhattan, à New York, le 4 avril 2023. (Photo, AFP)
L'ancien président américain Donald Trump se rend à l'intérieur du tribunal pénal de Manhattan, à New York, le 4 avril 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

Les poursuites new-yorkaises contre Trump suscitent la perplexité

  • Les détracteurs du milliardaire républicain ont aussi exprimé leur frustration face à une inculpation qui pourrait, in fine, servir sa candidature à la présidentielle de 2024
  • Le 45e président des Etats-Unis est accusé d'avoir maquillé les comptes de son entreprise pour dissimuler le paiement de 130 000 dollars à une star du X juste avant l'élection de 2016

NEW YORK: Un dossier d'accusation pour le moins "risqué" et "insignifiant" par rapport aux autres enquêtes qui le menacent: le doute domine aux Etats-Unis sur la pertinence des poursuites engagées par la justice new-yorkaise contre Donald Trump.

Sans surprise, les défenseurs de l'ancien président ont attaqué l'acte d'inculpation rendu public mardi lors de sa comparution historique dans un tribunal de Manhattan.

"Soulagé" à la lecture du document qui, selon lui, "ne comporte aucun nouvel élément matériel", Me Joe Tacopina a ainsi prédit sur la chaîne NBC que l'affaire allait "s'écrouler" rapidement.

Plus rare, les détracteurs du milliardaire républicain ont aussi exprimé leur frustration face à une inculpation qui pourrait, in fine, servir sa candidature à la présidentielle de 2024.

"Ce document m'afflige", a lâché sur CNN son ancien conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, devenu l'un de ses critiques les plus féroces. "C'est encore plus faible que je le craignais..."

De même, l'ancien directeur adjoint de la police fédérale (FBI) Andrew McCabe, limogé par Donald Trump à quelques jours de son départ en retraite, a reconnu être "déçu" par les 34 chefs d'inculpation pour "falsification de documents comptables" présentés mardi.

Le 45e président des Etats-Unis est accusé d'avoir maquillé les comptes de son entreprise pour dissimuler le paiement de 130.000 dollars à une star du X juste avant l'élection de 2016.

"Imprécis" 

Dans l'Etat de New York, les falsifications de documents comptables sont généralement considérées comme de simples infractions mineures, mais deviennent des délits, passibles de quatre ans de prison, si elles ont été commises pour "dissimuler" un autre délit.

Lors d'une conférence de presse, le procureur démocrate Alvin Bragg a assuré que c'était le cas, mais s'est contenté d'effleurer quel pourrait être cet autre délit, invoquant pêle-mêle de possibles violations des lois de financement des campagnes électorales ou de fraudes fiscales.

"La justice new-yorkaise, contrairement à la justice fédérale, autorise les actes d'inculpation imprécis, mais ça pousse un peu les limites", relève pour l'AFP John Coffee, professeur de droit à l'université Columbia.

Le dossier d'accusation est "risqué à plusieurs niveaux", estime aussi son confrère William Banks de l'université Syracuse, en pointant le problème de crédibilité du principal témoin à charge, l'ancien avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen.

Cet homme, qui se vantait autrefois d'être le "pitbull" de son patron, a payé de sa poche l'actrice Stormy Daniels pour qu'elle ne s'épanche pas sur une relation sexuelle qu'elle assure avoir eue en 2006 avec Donald Trump.

Michael Cohen, qui avait été remboursé par la Trump Organization, assure aujourd'hui avoir agi à la demande expresse de Donald Trump. Mais les avocats de l'ancien président l'accusent d'être un "menteur pathologique" et rappellent qu'il a été condamné pour fraudes fiscales par la justice fédérale.

Fiasco 

Les poursuites new-yorkaises "sont une erreur légale et politique", assène Richard Hasen, professeur de droit à l'université de Californie, sur le site du magazine Slate.

Cet expert réputé en droit électoral rappelle que la justice fédérale avait échoué en 2012 à faire condamner John Edwards, candidat à la primaire démocrate de 2008, dont la maîtresse avait reçu près d'un demi-million de dollars pendant la campagne pour taire sa grossesse.

Richard Hasen craint qu'un fiasco du même type "ne donne du crédit aux accusations de 'chasse aux sorcières'" martelées par Donald Trump.

Le risque est de discréditer du même coup les autres enquêtes qui menacent l'ancien magnat de l'immobilier.

Or, "cette affaire est insignifiante comparée aux autres" rappelle William Banks, pour qui l'enquête "la plus menaçante" se joue dans l'Etat de Géorgie, où une procureure s'intéresse à des pressions exercées par Donald Trump sur des responsables électoraux après sa défaite à la présidentielle de 2020.

"Il y a un enregistrement où on l'entend réclamer des suffrages (...), il aura du mal à nier", souligne l'expert.

La justice fédérale enquête pour sa part sur son rôle dans l'assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021, et sur sa gestion des archives de la Maison Blanche.

Petite voix dissonante, l'ancienne procureure Barbara McQuade juge le dossier new-yorkais "solide" "car il repose principalement sur des documents", notamment les chèques signés par Donald Trump pour rembourser Michael Cohen.

"Contrairement aux témoins, les documents ne mentent pas et n'oublient pas", souligne-t-elle.

Et si l'affaire arrive devant des jurés en 2024, le républicain sera handicapé par sa faible popularité à Manhattan, un bastion démocrate. Conscient de ce risque, il a déjà demandé le dépaysement du procès à Staten Island, un district nettement plus conservateur.


L'UE conditionne son aide au Liban à une réforme bancaire et un accord avec le FMI 

La Banque centrale du Liban. (AFP)
La Banque centrale du Liban. (AFP)
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  • Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués"
  • "La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun

BEYROUTH: Une responsable de l'Union européenne (UE) en visite au Liban a déclaré vendredi que le versement d'un demi-milliard d'euros de financement était conditionné à une restructuration du secteur bancaire et à la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

En mai dernier, l'UE avait annoncé une aide d'un milliard d'euros pour le Liban afin d'endiguer l'immigration clandestine vers l'Europe. Cette aide vise à renforcer les services de base, notamment l'éducation et la santé, alors que le pays traverse une grave crise économique.

Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués, mais certaines conditions doivent être remplies".

"La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun.

"Une fois ces conditions remplies, nous poursuivrons bien sûr le versement" des fonds, a-t-elle ajouté.

La communauté internationale réclame depuis longtemps que le Liban mette en oeuvre des réformes pour débloquer des milliards de dollars d'aide et relancer son économie, après la crise financière de 2019, imputée à la gabegie et la corruption.

Le mois dernier, le Liban a élu un nouveau président après plus de deux ans de vacance du pouvoir, et un gouvernement a été formé ce mois-ci, remplaçant l'administration intérimaire.

Cette semaine, le FMI a déclaré être ouvert à un nouvel accord de prêt avec le Liban après des discussions avec son nouveau ministre des Finances.

Mme Suica a également dit avoir discuté avec Joseph Aoun d'un "nouveau pacte pour la Méditerranée", ce qui signifie, selon elle, que "nous allons entamer des accords globaux de partenariat stratégique bilatéraux avec des pays, dont le Liban".

L'UE cherche à stabiliser le pourtour méditerranéen afin d'éviter d'importants flux migratoires vers l'Europe. Le Liban affirme accueillir environ deux millions de Syriens, soit le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde, et constitue également un point de départ pour les migrants en route vers l'Europe.

 


Le pape François a passé une nouvelle «bonne nuit et s'est levé», selon le Vatican

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  • "La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation
  • Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration

CITE DU VATICAN: Le pape François, 88 ans, a passé une nouvelle nuit calme à l'hôpital Gemelli de Rome où il est soigné pour une pneumonie touchant les deux poumons, a indiqué vendredi le Vatican.

"La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation.

Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration.

"L'état clinique du Saint-Père s'améliore légèrement. Il est apyrétique (sans fièvre, ndlr) et ses paramètres hémodynamiques (circulation sanguine) restent stables", a annoncé le Vatican dans un bulletin de santé.

"Ce matin, il a reçu l'Eucharistie et s'est ensuite consacré à ses activités professionnelles", selon la même source.

Selon une source vaticane, il s'agit de contacts avec ses plus proches collaborateurs, la lecture et la signature de documents et des appels téléphoniques.

Dans la journée déjà, des cardinaux s'étaient montrés encourageants sur l'état de santé du pape argentin, assurant que ce dernier était "sur la bonne voie".

François a été admis à l'hôpital Gemelli de Rome vendredi dernier pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu'il avait développé une pneumonie dans les deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle.

Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d'opérations du côlon et de l'abdomen à des difficultés à marcher.

Messages de soutien 

Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.

"Quelle perte de temps", a déploré le cardinal espagnol Juan José Omella, qui assure que le pape va "beaucoup mieux". "L'important est de savoir comment il réagit aux médicaments. Mais je pense qu'il y a de l'espoir", a-t-il affirmé aux journalistes.

Aucune indication n'a toutefois été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n'a pas précisé si François, qui n'est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l'Angélus.

L'hospitalisation du pape, à la fois leader spirituel de 1,3 milliard de catholiques et chef de l'Etat de la Cité du Vatican, a relancé les spéculations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.

L'évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux, de fidèles ou des dessins d'enfants.

Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.


Poutine remercie le prince héritier saoudien d'avoir accueilli les pourparlers américano-russes

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
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  • Le président russe a fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines
  • Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales

RIYAD: Le président russe Vladimir Poutine a remercié, jeudi, le Royaume et son prince héritier d'avoir accueilli mardi à Riyad les pourparlers américano-russes.

Lors d'un appel téléphonique entre le prince héritier Mohammed ben Salmane et M. Poutine, le président a également fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines.

Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales, fermement convaincu que le dialogue est le seul moyen de résoudre toutes les crises internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com