Arab News au cœur des opérations de déminage au Yémen

Une équipe d'Arab News a accompagné des membres du projet Masam sur le terrain afin d’assister à de dangereuses opérations de déminage qui permettent néanmoins de sauver des vies au Yémen (Photo, Projet Masam).
Une équipe d'Arab News a accompagné des membres du projet Masam sur le terrain afin d’assister à de dangereuses opérations de déminage qui permettent néanmoins de sauver des vies au Yémen (Photo, Projet Masam).
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Publié le Mardi 04 avril 2023

Arab News au cœur des opérations de déminage au Yémen

  • Notre journaliste a accompagné une équipe du projet Masam, financé par l'Arabie saoudite, qui permet de sauver des vies au Yémen
  • «Nous avons perdu cinq experts de renommée mondiale et de nombreux martyrs du Yémen qui sont morts au cours de leur mission de déminage», déclare un haut responsable

RIYAD: Dans le cadre du projet Masam lancé par l'Arabie saoudite, des spécialistes du déminage au Yémen ont invité une équipe d'Arab News à assister à des opérations de déminage, un procédé extrêmement dangereux, qui permet de sauver des vies dans ce pays ravagé par la guerre.

«L'équipe commence par inspecter tous les appareils utilisés pour le déminage et s'assure de leur parfait fonctionnement avant de commencer à ratisser la zone», explique l'un des membres, dont le nom est resté secret pour des raisons de sécurité.

Une fois cela fait, les spécialistes se dirigent vers les zones où des mines auraient été placées. Cette fois-ci, trois sites suspects ont été identifiés.

Les deux premiers se révèlent sans danger, mais au troisième, l'équipement utilisé pour détecter des engins dangereux émet immédiatement un son d'alarme puissant, signalant la présence d'une mine. Trente-deux autres engins ont déjà été détectés dans cette zone.

«Il est évident qu'il y a une cible importante sur ce site, car lorsque des mines antiblindé sont détectées, un son fort émane de l'appareil», rapporte le membre de l'équipe.

«Nous allons maintenant traiter cette cible selon nos procédures, car le son qu’elle émet est différent de celui des autres. Les signes indiquent la présence d'une mine antichar», explique-t-il.

Le spécialiste se met immédiatement au travail, fixant une caméra sur son casque afin de filmer le processus de neutralisation, étape par étape. Avant de commencer, il émet un sifflement pour signaler à son chef et à ses coéquipiers qu'il s'agit d'une mine en activité.

«Je scanne et examine la mine et je la traite pour assurer notre sécurité et ma sécurité personnelle», indique-t-il à Arab News.

«La milice houthie a adopté certaines tactiques, notamment celle qui consiste à piéger le détonateur, de sorte que lorsque la personne chargée du déminage le retire, l'engin explose immédiatement», prévient le spécialiste.

D'autres pièges peuvent également être placés sous une mine et provoquer une explosion lorsque celle-ci est retirée, poursuit-il. Les Houthis ciblent ainsi délibérément les équipes de déminage.

Conscient du danger, il attache prudemment l'extrémité d'une longue corde à la mine et se retire à une distance d'environ 100 mètres. Il entame alors un compte à rebours et, arrivé à zéro, il tire fortement sur la corde. Après être resté en retrait pendant une dizaine de minutes, il vérifie que la mine est bien extraite du sol, qu'elle est stable et qu'elle ne cache pas un piège.

Estimant que l'appareil est relativement sûr, il s'en approche enfin et retire le détonateur avec précaution. La mine peut alors être retirée en toute sécurité. Cette opération se déroule sans problème, ce qui n'est pas toujours le cas.

Une fois assurés du bon fonctionnement de tous leurs équipements, les spécialistes se dirigent vers les zones où des mines auraient été placées (Photo, Projet Masam).

«Nous avons perdu cinq experts de renommée mondiale et de nombreux martyrs du Yémen qui sont morts au cours de leur mission de déminage», affirme Zawbaa al-Rawi, responsable des opérations de Masam à Aden et sur la côte ouest du Yémen.

«Cela n'empêche toutefois pas la poursuite de notre travail et la préparation psychologique complète de tous les intervenants.»

«Le projet Masam se distingue des autres projets mondiaux de lutte contre les mines terrestres, car il est le seul à ne pas avoir recours à un financement externe ou à des financiers et des investisseurs. Il est entièrement financé par l'Arabie saoudite», ajoute-t-il.

Selon M. Al-Rawi, les membres des équipes de Masam sont tous de jeunes Yéménites qui s'exposent volontairement au danger pour le bien de leur pays, par fierté nationale et par respect.

«Je travaille au Yémen sur le projet de déminage manuel et nous formons toutes les équipes au déminage», déclare Deon von Landsberg, responsable de la formation au sein du projet Masam.

«Nous disposons actuellement de 30 équipes dans le pays et je suis en train d'en former une autre. Une fois cette formation achevée, elles seront en mesure de déminer davantage en toute sécurité», affirme-t-il.

«Plus de 400 Yéménites sont déployés et sont formés aux normes internationales de lutte contre les mines et encadrés par une équipe d'experts techniques internationaux», indique pour sa part Chris Clark, directeur des opérations spéciales de Masam.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La reprise de la guerre à Gaza a «déclenché un nouvel enfer», affirme le CICR

La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). (AFP)
La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). (AFP)
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  • "Gaza subit et endure des morts, des blessés, des déplacements multiples, des amputations, des séparations, des disparitions, des famines et un déni d'aide et de dignité à grande échelle"
  • "Cela inclut le traumatisme des familles des otages israéliens qui font face à un cauchemar sans fin, et des familles des prisonniers palestiniens", a-t-il ajouté

DOHA: La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

"Gaza subit et endure des morts, des blessés, des déplacements multiples, des amputations, des séparations, des disparitions, des famines et un déni d'aide et de dignité à grande échelle, et juste au moment où le cessez-le-feu (...) laissait croire aux gens qu'ils avaient survécu au pire, un nouvel enfer s'est déclenché", a déclaré Pierre Krähenbühl lors d'une conférence sur la sécurité à Doha, au Qatar, l'un des pays médiateurs.

"Cela inclut le traumatisme des familles des otages israéliens qui font face à un cauchemar sans fin, et des familles des prisonniers palestiniens", a-t-il ajouté.

Selon lui, "plus de 400 travailleurs humanitaires et 1.000 travailleurs de la santé ont été tués à Gaza, parmi lesquels 36 de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge".

"Cette horreur et cette déshumanisation nous hanteront pendant des décennies", a-t-il encore dit.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le territoire israélien, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Plus tôt cette année, les deux parties sont convenues d'une trêve qui a duré près de deux mois, avant que Israël ne reprenne son offensive militaire dans la bande de Gaza le 18 mars.

Depuis cette date, les opérations militaires de l'armée israélienne ont fait au moins 2.151 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas qui fait désormais état de 52.243 morts depuis le 7 octobre 2023.


Yémen: le bilan des frappes américaines sur un centre de détention de migrants monte à 68 morts 

Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts. (AFP)
Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts. (AFP)
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  • Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts
  • "La défense civile a annoncé que 68 migrants africains avaient été tués et 47 blessés dans l'agression américaine ayant visé un centre (abritant des) migrants illégaux dans la ville de Saadah"

SANAA: Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts.

"La défense civile a annoncé que 68 migrants africains avaient été tués et 47 blessés dans l'agression américaine ayant visé un centre (abritant des) migrants illégaux dans la ville de Saadah", a rapporté la chaîne de télévision des rebelles, Al-Massirah.

 


Israël frappe un fief du Hezbollah près de Beyrouth

Un journaliste de l'AFP a vu de la fumée s'élever au-dessus d'un bâtiment dans le quartier de Hadath après la frappe, l'agence de presse libanaise Ani faisant état de trois missiles tirés. (AFP)
Un journaliste de l'AFP a vu de la fumée s'élever au-dessus d'un bâtiment dans le quartier de Hadath après la frappe, l'agence de presse libanaise Ani faisant état de trois missiles tirés. (AFP)
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  • Des chaînes de télévision locales ont rapporté que le bâtiment ciblé était un "hangar" et ont diffusé des images montrant un important incendie éclatant sur place
  • Dimanche également, l'armée israélienne, qui a maintenu des troupes dans le sud du pays, frontalier du nord d'Israël, a dit avoir "éliminé un terroriste du Hezbollah" dans le sud du Liban

BEYROUTH: Israël a frappé dimanche la banlieue sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis le cessez-le-feu ayant mis fin à plus d'un an de guerre entre le Hezbollah et Israël, qui dit avoir visé un entrepôt de "missiles de précision" du mouvement.

Après la frappe contre le bastion du groupe pro-iranien, près de la capitale libanaise, les autorités ont demandé aux garants de l'accord de cessez-le-feu de "contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques".

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du mouvement très affaibli par la guerre et qui affirme respecter le cessez-le-feu.

Un journaliste de l'AFP a vu de la fumée s'élever au-dessus d'un bâtiment dans le quartier de Hadath après la frappe, l'agence de presse libanaise Ani faisant état de trois missiles tirés.

Des journalistes de l'AFP à Beyrouth ont entendu les sirènes des ambulances se dirigeant vers la banlieue sud.

La frappe est intervenue après un appel sur X de l'armée israélienne à évacuer de manière "urgente", laissant présager une frappe sur "des installations appartenant au Hezbollah" dans cette zone.

Des chaînes de télévision locales ont rapporté que le bâtiment ciblé était un "hangar" et ont diffusé des images montrant un important incendie éclatant sur place.

"Sur instruction du Premier ministre (israélien Benjamin) Netanyahu et du ministre de la Défense Katz, l'armée a frappé avec force un entrepôt à Beyrouth où le Hezbollah avait stocké des missiles de précision, constituant une menace significative pour l'Etat d'Israël", a annoncé le bureau de M. Netanyahu dans un communiqué.

"Israël n'autorisera pas le Hezbollah à se renforcer ni à faire peser une quelconque menace de n'importe où au Liban", ajoute ce communiqué.

"Panique" 

L'armée a accusé le Hezbollah de "violation flagrante" des dispositions de la trêve entre Israël et le Liban, pour avoir stocké selon elle des missiles sur le site visé.

Le président libanais Joseph Aoun a appelé les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, à "assumer leurs responsabilités et contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques".

M. Aoun a mis en garde contre "la poursuite par Israël de ses actes de déstabilisation", qui aggravent les tensions et risquent "de saper la sécurité et la stabilité de la région".

La représentante des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis, a indiqué que la frappe avait "semé la panique et la crainte d'une reprise des violences parmi ceux qui aspirent désespérément à un retour à la normale".

"Nous exhortons toutes les parties à cesser toute action susceptible de compromettre davantage l'accord de cessation des hostilités et la mise en œuvre de la résolution 1701" qui a servi de base à l'accord de cessez-le-feu, a-t-elle ajouté.

Le 1er avril, une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth a tué un responsable du Hezbollah. Une autre frappe avait visé ce même secteur le 28 mars, pour la première fois depuis l'entrée en vigueur de la trêve.

Dimanche également, l'armée israélienne, qui a maintenu des troupes dans le sud du pays, frontalier du nord d'Israël, a dit avoir "éliminé un terroriste du Hezbollah" dans le sud du Liban, où le ministère libanais de la Santé a fait état d'un mort dans une frappe de drone dans la matinée.

Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, son fief, affirmant agir en soutien à son allié palestinien.

Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024 avec des bombardements israéliens intenses au Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, dont la direction a été quasiment décimée.