Procès des attentats de Bruxelles: l'interrogatoire des accusés repoussé à mercredi

Des pièces à conviction sont exposées dans une mallette avant une audience dans le procès des attentats terroristes de Bruxelles en 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles, le 3 avril 2023. Neuf accusés sont jugés pour les attentats à la bombe du 22 mars 2016 à l'aéroport Zaventem de Bruxelles et à la station de métro Maelbeek, qui ont fait 32 morts et qui ont été revendiqués par le groupe État islamique (EI). (Photo, AFP)
Des pièces à conviction sont exposées dans une mallette avant une audience dans le procès des attentats terroristes de Bruxelles en 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles, le 3 avril 2023. Neuf accusés sont jugés pour les attentats à la bombe du 22 mars 2016 à l'aéroport Zaventem de Bruxelles et à la station de métro Maelbeek, qui ont fait 32 morts et qui ont été revendiqués par le groupe État islamique (EI). (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 03 avril 2023

Procès des attentats de Bruxelles: l'interrogatoire des accusés repoussé à mercredi

  • Le parquet n'a pas précisé quels seraient les premiers accusés à être interrogés. Salah Abdeslam et Mohamed Abrini ne se sont quasiment pas exprimés en quatre mois d'audience
  • Salah Abdeslam, arrêté à Molenbeek le 18 mars 2016, quatre jours avant les attaques, «conteste fermement» sa participation, a fait savoir son avocate Delphine Paci au début du procès

BRUXELLES: Le procès des attentats de Bruxelles a connu lundi un nouveau contretemps, avec le report à mercredi de l'interrogatoire très attendu des accusés.

"Il n'y aura pas d'interrogatoire des accusés lundi et pas d'audience mardi", en raison de l'absence de l'un des juges assesseurs, a indiqué un porte-parole du parquet fédéral à l'AFP. L'audience reprendra mercredi matin.

Le parquet n'a pas précisé quels seraient les premiers accusés à être interrogés. Salah Abdeslam et Mohamed Abrini ne se sont quasiment pas exprimés en quatre mois d'audience. Ils comptent parmi les occupants du box dont la parole sera scrutée avec le plus d'attention.

Les deux hommes de 33 et 38 ans, amis d'enfance dans la commune bruxelloise de Molenbeek où ils ont grandi, ont déjà été condamnés à la perpétuité en 2022 pour les attentats du 13 novembre 2015 en France.

Salah Abdeslam, arrêté à Molenbeek le 18 mars 2016, quatre jours avant les attaques, "conteste fermement" sa participation, a fait savoir son avocate Delphine Paci au début du procès.

L'accusation est d'un tout autre avis. Certes le Français était incarcéré le 22 mars, mais, estime-t-elle, il ne pouvait ignorer que d'autres attentats se préparaient, quand il a partagé pendant des mois dans la capitale belge le quotidien de membres de la cellule jihadiste déjà à l'origine du 13-Novembre.

"C'est sûr, il savait (...) Si vous êtes dans les planques, c'est que vous étiez prévu pour les attaques", a lâché pendant l'enquête Mohamed Abrini à propos de son ami.

Le matin du 22 mars 2016, deux jihadistes s'étaient fait exploser dans le hall des départs de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, et un troisième une grosse heure plus tard dans une station de métro de la capitale belge. Bilan: 32 morts et plus de 340 blessés.

Mohamed Abrini, l'"homme au chapeau" poussant un chariot à bagages à Zaventem, devait lui aussi y déclencher une lourde charge explosive, mais il a fui. "Pris de panique", selon ses déclarations aux enquêteurs.

A ce procès, le plus grand jamais organisé devant une cour d'assises en Belgique, neuf hommes doivent répondre de leur participation présumée aux attentats, revendiqués comme ceux du 13-Novembre par le groupe Etat islamique.

Un dixième suspect, présumé mort en Syrie, est jugé en son absence. Le procès, ouvert début décembre, doit durer jusqu'à l'été.

La thèse de l'enquête est que l'arrestation d'Abdeslam a précipité ce nouveau passage à l'acte du groupe, qui prévoyait initialement de frapper à nouveau en France, a priori pendant l'Euro-2016 de football.

"Libérer la parole" 

La parole donnée aux accusés pourrait être l'occasion d'obtenir des précisions sur toutes les cibles envisagées, relève l'avocat Guillaume Lys, qui défend l'association de victimes V-Europe.

"On sait que cet espoir peut être déçu, mais on espère que les accusés s'exprimeront après avoir été confrontés à toute cette souffrance humaine", déclare Me Lys à l'AFP en allusion aux poignants témoignages de rescapés et proches de victimes qui se sont succédé tout le mois de mars.

Côté zones d'ombre à éclaircir, l'avocat cite le contenu d'un PC découvert dans une planque fréquentée par Abdeslam et son compagnon de cavale et co-accusé Sofien Ayari.

Les enquêteurs y ont récupéré des photos d'une caserne militaire et d'une école maternelle en Belgique, mais aussi de potentielles cibles françaises, à Lille ou Lyon.

Sollicité par l'AFP, Stanislas Eskenazi, avocat d'Abrini, admet simplement que "les conditions sont remplies pour libérer la parole".

Il fait référence au récent abandon par la police des fouilles à nu avec genoux fléchis qui étaient imposées aux accusés détenus avant leur transfèrement à l'audience. Cette mesure, justifiée côté autorités par des raisons de sécurité, a empoisonné les débats cet hiver.

Abdeslam a déserté le box pendant plusieurs semaines en signe de protestation. Abrini, de son côté, a dénoncé "l'hystérie" des forces de l'ordre, menaçant de quitter l'audience.

Jugées "humiliantes" par la défense, ces fouilles systématiques ont donné lieu à un procès dans le procès, qui a finalement abouti le 13 mars à la condamnation de l'Etat belge par la cour d'appel de Bruxelles.

Programmés sur deux semaines, les interrogatoires devraient être menés "par thème" ce qui signifie que chaque accusé sera invité à s'exprimer plusieurs fois.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.