Ouverture d'un procès pour un projet d'attentat aux abords de l'Elysée en 2019

Cette photographie prise le 10 novembre 2022 montre la façade intérieure et la cour du palais de l'Elysée, à Paris (Photo de Ludovic Marin / AFP)
Cette photographie prise le 10 novembre 2022 montre la façade intérieure et la cour du palais de l'Elysée, à Paris (Photo de Ludovic Marin / AFP)
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Publié le Samedi 01 avril 2023

Ouverture d'un procès pour un projet d'attentat aux abords de l'Elysée en 2019

  • Les accusés, âgés de 17 à 39 ans lors de leur interpellation entre avril et juillet 2019, sont jugés pour association de malfaiteurs terroriste
  • Des écoutes et des propos tenus lors de réunions préparatoires avaient mis au jour, selon l'accusation, «un projet d'action violente ciblant les abords du Palais de l'Elysée, les policiers en faction et éventuellement des civils aux Champs-Elysées

PARIS : La cour d'assises des mineurs spéciale de Paris juge à partir de lundi cinq hommes, dont deux mineurs au moment des faits, arrêtés en 2019 grâce à l'infiltration d'agents de la DGSI après avoir projeté un attentat aux abords de l'Elysée.

L'essentiel du procès, prévu jusqu'au 19 avril, doit se dérouler à huis clos.

Les accusés, âgés de 17 à 39 ans lors de leur interpellation entre avril et juillet 2019, sont jugés pour association de malfaiteurs terroriste.

Ils étaient dans le viseur de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) depuis le 1er février 2019 en raison de leur adhésion aux thèses islamistes radicales et au «jihad armé». Selon l'accusation, ils envisageaient «une attaque de nature terroriste ciblant les forces de sécurité françaises».

En raison de sa dangerosité supposée, le groupe avait été infiltré par deux agents du renseignement intérieur.

Des écoutes et des propos tenus lors de réunions préparatoires avaient mis au jour, selon l'accusation, «un projet d'action violente ciblant les abords du Palais de l'Elysée, les policiers en faction et, éventuellement, des civils sur l'avenue des Champs-Elysées».

Le 24 avril 2019, un des agents infiltrés, un cyber-patrouilleur agissant sous le pseudonyme d'Abu Mohamed, avait annoncé sur un groupe de la messagerie cryptée Telegram avoir fait l'acquisition de deux kalachnikovs (en fait des armes démilitarisées).

Il indiquait que les armes avaient été déposées dans un appartement près de la gare du Nord à Paris, sous la surveillance de la DGSI.

Deux jours plus tard, deux membres du groupe, Alexandre Benon et Karim Berdjeghloul, accompagnés du deuxième agent infiltré sous le pseudonyme d'Abou Bakr, se rendaient dans l'appartement en vue d'acquérir les fusils d'assaut.

Un troisième homme, Farid X. (identité modifiée conformément à la loi sur la protection des mineurs), mineur mais considéré comme l'émir du groupe, n'avait pu honorer le rendez-vous car retenu dans son foyer pour jeunes délinquants.

- «Aveuglé» par l'idéologie -

Mais, selon les enquêteurs, c'est lui qui aurait dirigé les opérations d'acquisition des armes en donnant des instructions à distance et des conseils de sécurité à ses deux complices.

MM. Benon et Berdjeghloul avaient été interpellés à leur sortie de l'appartement surveillé par la DGSI.

Farid X. l'avait été un peu plus tard dans son foyer et un quatrième homme, Anis Mesroua, soupçonné d'avoir participé au financement du projet, à son domicile en Seine-Saint-Denis.

En juillet 2019, un cinquième homme, d'origine tchétchène, Adam X. (identité modifiée car mineur), proche de Farid X., avait également été interpellé pour ne pas avoir dénoncé le projet d'attaque dont il avait connaissance.

Seul Anis Mesroua, placé sous contrôle judiciaire, doit comparaître libre. Les quatre autres accusés sont en détention provisoire depuis leur interpellation.

Avant de l'être dans le cadre de cette affaire, Farid X. avait déjà été arrêté en Allemagne en février 2017, à l'âge de 15 ans, pour avoir tenté de rejoindre la Syrie et combattre dans les rangs du groupe Etat islamique (EI).

Selon les enquêteurs, Farid X. envisageait notamment d'attaquer l'ambassade de Chine à Paris ou d'attaquer une église un samedi ou un dimanche «lorsqu'il y avait beaucoup de monde». Mais son principal objectif aurait été d'attaquer une patrouille de police à l'entrée des Champs-Elysées et de «commettre un massacre».

Les enquêteurs avaient découvert sur son téléphone «plusieurs centaines d'images et de vidéos jihadistes» montrant notamment des décapitations et des combats.

Dans le foyer où il résidait, aucun éducateur n'avait décelé le moindre signe des projets du jeune homme. Depuis son incarcération, il affirme avoir été «aveuglé» par l'idéologie islamiste et a qualifié de «folie» son projet d'attentat.

«J'ai eu le temps de réfléchir, j'ai compris...», déclarait-il lors d'une audition en détention en septembre 2021. «J'ai été pendant longtemps dans la dissimulation», admettait-il, «ce n'est plus le cas».


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».