Tabassage de Michel Zecler: les quatre policiers mis en examen, deux écroués

Ce sont les trois policiers au cœur de la vidéo de Loopsider dévoilée jeudi qui a fait scandale et provoqué la « honte » du chef de l'Etat Emmanuel Macron (Photo, AFP)
Ce sont les trois policiers au cœur de la vidéo de Loopsider dévoilée jeudi qui a fait scandale et provoqué la « honte » du chef de l'Etat Emmanuel Macron (Photo, AFP)
Le producteur noir Michel Zecler (Photo, AFP)
Le producteur noir Michel Zecler (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 30 novembre 2020

Tabassage de Michel Zecler: les quatre policiers mis en examen, deux écroués

  • Le policier soupçonné d'avoir jeté la grenade lacrymogène dans le studio de musique du 17e arrondissement où s'est produite l'agression
  • «Il faut vraiment être absolument décidé à ne laisser passer aucune violence d'où qu'elle vienne»

PARIS : Quatre policiers ont été mis en examen et deux d'entre eux écroués dans l'information judiciaire ouverte sur le tabassage du producteur noir Michel Zecler dans la nuit de dimanche à lundi, dans cette affaire qui électrise le débat autour des violences policières et de la loi « sécurité globale ».

Parmi ces quatre policiers mis en examen par un juge d'instruction, trois l'ont été pour « violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique (PDAP) » et « faux en écriture publique », conformément aux réquisitions du parquet de Paris annoncées par le procureur de la République Rémy Heitz dimanche après-midi.

Ce sont les trois policiers au cœur de la vidéo de Loopsider dévoilée jeudi qui a fait scandale et provoqué la « honte » du chef de l'Etat Emmanuel Macron, alors que l’Élysée a appelé M. Zecler samedi.

Le policier soupçonné d'avoir jeté la grenade lacrymogène dans le studio de musique du 17e arrondissement où s'est produite l'agression a lui été mis en examen plus tôt dans la soirée principalement pour des « violences volontaires » par PDAP sur Michel Zecler et sur les neuf jeunes qui se trouvaient dans le sous-sol du studio.

Le parquet avait requis la détention provisoire pour les trois premiers et un contrôle judiciaire pour le quatrième, mais le juge des libertés et de la détention en a écroué deux, le brigadier et le gardien de la paix, et laissé deux autres sous contrôle judiciaire. 

Me Anne-Laure Compoint qui défend deux policiers et Me Jean-Christophe Ramadier qui en défend un n'ont pas souhaité commenter ces mises en cause à l'issue de l'audience du juge des libertés et de la détention, vers 04H30 du matin.

Placer en détention certains des agents soupçonnés d'avoir infligé une pluie de coups au producteur doit permettre « d'éviter un risque de concertation » entre eux « ou de pressions sur les témoins », avait argué M. Heitz en expliquant ses réquisitions de détention provisoire.

Dimanche soir, Me Hafida El Ali, avocate du producteur, s'était dite « satisfaite » des réquisitions du parquet, tout comme la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. « Il faut vraiment être absolument décidé à ne laisser passer aucune violence d'où qu'elle vienne », a-t-elle déclaré sur France 2.

« Coups pas justifiés »

En garde à vue face à l'IGPN, les trois principaux mis en cause avaient fini « par admettre que les coups portés n'étaient pas justifiés et qu'ils avaient agi principalement sous l'effet de la peur », a rapporté le procureur. Ils ont invoqué « la panique » provoquée par le sentiment d'être coincés dans l'entrée du studio de musique de M. Zecler, qui se débattait selon eux.

Ils ont en revanche nié « avoir tenu des propos racistes » alors que M. Zecler a assuré qu'ils l'avaient traité de « sale nègre », une insulte entendue également par « l'un des jeunes » présent dans le sous-sol du studio. Ils réfutent également « le caractère mensonger du procès-verbal ».

Le procureur a rappelé que les policiers avaient dans un premier temps indiqué avoir contrôlé Michel Zecler pour « absence de port du masque » et en raison d'une « forte odeur de cannabis ». Mais seuls « 0,5 g d'herbe de cannabis » seront trouvés dans une sacoche plus tard.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a promis jeudi la « la révocation » des policiers qui ont « sali l'uniforme de la République », « dès que les faits seront établis par la justice ».

Selon le procureur, « aucun incident particulier » n'avait jusqu'ici émaillé la carrière des quatre hommes, un brigadier et trois gardiens de la paix.

Cette affaire, mise au jour grâce à la diffusion de vidéos, a semblé doper les opposants à la proposition de loi « sécurité globale », dont la mesure phare prévoit de restreindre la possibilité de filmer les forces de l'ordre. 

Plus de 130.000 personnes ont manifesté samedi, selon le ministère de l'Intérieur, 500.000 selon les organisateurs, dans une ambiance globalement bon enfant. Des affrontements parfois violents ont toutefois émaillé certaines manifestations, notamment à Paris.

Controverse

Selon un bilan du ministère de l'Intérieur, 98 policiers et gendarmes ont été blessés et 81 personnes ont été interpellées. A Paris, un photographe syrien indépendant, a été blessé au visage. 

Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des policiers frappés par des manifestants, des « violences inacceptables », selon Gérald Darmanin.

En une semaine, la controverse autour de la proposition de loi « sécurité globale », vivement dénoncée par les journalistes et les défenseurs des libertés publiques, s'est encore renforcée.

L'évacuation brutale d'un camp de migrants à Paris lundi soir et la révélation jeudi du passage à tabac de M. Zecler ont suscité l'indignation et électrisé le débat. Les vidéos de ces deux affaires ont été visionnées des millions de fois sur les réseaux sociaux.

Dans ce contexte, « il faut reprendre le travail de pédagogie » sur la loi sécurité globale, a estimé son co-rapporteur, le député LREM Jean-Michel Fauvergue. Parmi les pistes envisagées pour sortir de la crise, l'ancien patron du Raid a notamment proposé de renvoyer l'article 24 encadrant l'image des policiers, objet de toutes les crispations, au futur projet de loi sur les séparatismes.

Vendredi, Emmanuel Macron a demandé au gouvernement de lui faire rapidement des propositions « pour lutter plus efficacement contre toutes les discriminations », pour la troisième fois cette année.


Rodéo urbain en Gironde: une jeune femme de 18 ans tuée à moto

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
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  • La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest
  • Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source

BORDEAUX: Une jeune femme de 18 ans est morte dimanche soir après une collision entre deux motos sur une route prisée des amateurs de rodéo urbain à Bassens, près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de la police et de la mairie.

La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest.

Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source.

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise.

En août dernier, une jeune homme de 22 ans avait trouvé la mort sur ce même boulevard dans des circonstances similaires.

"Nous sommes hyper tristes en pensant à cette jeune et à sa famille, mais à la tristesse s'ajoute de la colère car tout le monde connaît ce problème et on nous laisse le gérer seuls", a expliqué à l'AFP le maire de cette commune portuaire.

"Je n'arrive pas à me résoudre que des jeunes, qui font beaucoup de route, viennent mourir sur ma commune", a ajouté M. Rubio, déplorant que "ce phénomène existe depuis plusieurs années", avec des interventions de pompiers "chaque weekend pour des poignets ou chevilles cassés" et des effectifs policiers "avec très peu de moyens mobilisables pour intervenir".

Selon la préfecture, 221 "opérations anti-rodéos" ont été menées en Gironde par 1.131 policiers mobilisés depuis le début de l'année.

Un arrêté antirodéo permettant depuis août 2023 la surveillance par drones d'un quinzaine de périmètres de la métropole bordelais, pourrait prochainement être "élargi" à ce secteur de Bassens, a précisé la préfecture de Gironde à l'AFP.

tsq/gf/abl

 

© Agence France-Presse


Un policier condamné pour des violences sur un manifestant kurde à Marseille

Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
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  • La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers
  • Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation

MARSEILLE: Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt.

Aujourd'hui en poste à Bobigny, le fonctionnaire était jugé pour un coup de poing porté au visage d'un manifestant, des violences qui n'étaient "pas justifiées et disproportionnées" selon le délibéré du tribunal.

Le policier a également été condamné à une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an.

Les faits s'étaient déroulés le 24 décembre 2022, au terme d'une violente manifestation organisée à Marseille, au lendemain de l'assassinat de trois Kurdes à Paris.

La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers, plus tôt dans l'après-midi.

Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation.

Sa victime, carreleur de profession, avait subi une fracture du nez et un "blackout", et ne souvenait pas de l'agression.

Le policier devra lui verser 4.000 euros au titre des souffrances endurées, et 2.000 euros au titre du préjudice moral.

Ce policier avait déjà été condamné, le 31 mai par la même chambre correctionnelle, à six mois de prison avec sursis pour des faits similaires, cette fois-là sur un jeune couple en marge d'une manifestation pour les retraites, une condamnation dont il a fait appel.

 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.