WASHINGTON: Barbara Leaf, secrétaire d'État adjointe aux affaires du Proche-Orient, a déclaré jeudi avoir pris part à des réunions productives avec les dirigeants et responsables arabes lors de sa récente tournée au Moyen-Orient.
Un large éventail de questions politiques et économiques urgentes était au programme des discussions, dont les réformes économiques au Liban et en Tunisie, les élections en Libye et les tensions accrues en Cisjordanie occupée.
Leaf a visité la Jordanie, l'Égypte, le Liban, la Tunisie et la Libye entre le 15 et le 25 mars. Elle a indiqué que son voyage était «axé sur les intérêts durables des États-Unis au Moyen-Orient et en Afrique du Nord» et qu'il était l'occasion de renforcer la priorité du président, Joe Biden, à savoir un cadre affirmatif de l'engagement américain dans la région. Elle a également ajouté avoir participé à la résolution de certains problèmes.
«J'ai réaffirmé le soutien des États-Unis à l’apaisement des conflits, aux principes démocratiques et aux élections, aux droits de l'homme et aux réformes économiques essentielles», a-t-elle précisé.
Lors de son briefing, auquel Arab News a assisté, Leaf a indiqué qu'elle travaillait avec des responsables de Jordanie, de Palestine et d'Israël sur les efforts visant à réduire la menace de conflits violents entre Israéliens et Palestiniens pendant le ramadan, qui coïncide cette année avec la fête juive de Pessa’h et la célébration chrétienne de Pâques.
Des représentants des États-Unis, de la Jordanie, de l'Égypte, d'Israël et de l'Autorité palestinienne se sont rencontrés au début du mois dans la ville portuaire jordanienne d'Aqaba et à Charm el-Cheikh, en Égypte. Elles visaient à discuter des précautions à prendre en matière de sécurité et des efforts visant à désamorcer les tensions en Cisjordanie occupée, à la lumière des opérations menées par l'armée israélienne à l'intérieur des villes de ce territoire. Depuis le début de l'année, au moins 80 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes et de nombreux autres ont été blessés ou arrêtés. Plusieurs Israéliens ont également été tués.
Les élections législatives de novembre en Israël ont abouti à la formation d'un gouvernement de coalition dirigé par le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, le plus à droite de l'histoire du pays. Certains membres du Cabinet ont ouvertement appelé à la violence contre les Palestiniens et à l'augmentation des colonies juives sur les terres palestiniennes, considérées comme illégales au regard du droit international.
Les responsables palestiniens accusent ces membres extrémistes du gouvernement israélien d'attiser les tensions et de soutenir la violence des colons contre les Palestiniens dans les territoires occupés.
En ce qui concerne le récent rapprochement de certains pays arabes avec la Syrie, Leaf a rapporté que des responsables lui avaient affirmé qu'ils pensaient que l'isolement international du régime syrien et de son président, Bachar al-Assad, n'avait pas fonctionné et qu'ils voulaient plutôt essayer de s'engager. Elle a ajouté qu'elle leur avait conseillé de vérifier qu’ils «en tireraient quelque chose».
Quant à la position américaine sur la Syrie, elle a réaffirmé que Washington ne s'engagera pas avec le régime et maintiendra les sanctions imposées à son encontre et à l'encontre de ses principaux responsables.
«L'approche américaine à l'égard de la Syrie est inchangée : nous n'avons pas l'intention de normaliser les relations avec (Damas)», a-t-elle assuré. «Ce régime est un désastre pour son propre peuple et pour la région.»
Leaf a signalé qu'elle avait rencontré des dirigeants libyens et d'autres responsables importants à Tripoli et que le peuple libyen souhaitait la démocratie et l'unité.
«Les Libyens ont clairement dit qu'ils voulaient voter et qu'ils souhaitaient un gouvernement unifié», a-t-elle souligné.
Lors de ses rencontres avec les responsables libanais, elle les a exhortés à mettre en œuvre des réformes économiques indispensables et a «souligné l'urgence» de l'élection d'un nouveau président. Le poste du président reste vacant depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre, les responsables politiques n’ayant pas réussi à se mettre d'accord sur son successeur.
Entre-temps, le Liban est plongé dans une crise financière dévastatrice et les efforts visant à mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires pour débloquer des milliards de dollars d'aide internationale sont au point mort.
Leaf a déclaré que Washington restait engagée dans les efforts visant à apporter la stabilité au Liban et à son peuple, soulignant l'aide financière récemment fournie aux membres des forces armées libanaises. Elle a ajouté qu'elle exhortait les dirigeants libanais à travailler avec le Fonds monétaire international, qui est la seule «bouée de sauvetage» pouvant aider le pays à sortir de sa crise économique.
Lors de sa visite en Tunisie, Leaf a assuré que les États-Unis soutenaient le peuple tunisien et son droit à un gouvernement démocratique. Elle a également exhorté les dirigeants tunisiens à poursuivre le processus de réforme économique.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com