BEYROUTH : Le Liban entamera lundi un déconfinement partiel après deux semaines de fermeture quasi-totale du pays sur fond d'une hausse du nombre de cas de Covid-19.
Après une réunion dimanche du comité ministériel chargé de la gestion de la pandémie, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé la réouverture «progressive» de «l'ensemble des secteurs» et commerces et l'annulation du système de circulation alternée.
Les restaurants rouvriront toutefois «à hauteur de 50%» de leur capacité tandis que les bars et les boites de nuit resteront fermés et les mariages interdits, a précisé M. Hassan lors d'une conférence de presse.
Le couvre-feu commencera à 23h00 locales chaque jour (21H00 GMT), contre 17H00 ces deux dernières semaines (15H00 GMT).
Par ailleurs, les écoles -- dont la grande majorité dispensaient uniquement des cours en ligne depuis la rentrée--, ouvriront leurs portes selon un régime hybride, alternant présentiel et distanciel, a confirmé M. Hassan après une décision en ce sens prise vendredi par le ministère de l'Education.
«La situation sera évaluée chaque semaine» en vue d'un «renforcement ou d'un assouplissement» des mesures à quelques semaines des fêtes, a indiqué le ministre.
Depuis février, le pays a officiellement recensé plus de 125.000 cas de Covid-19, dont environ 1.000 décès, pour une population d'environ six millions d'habitants, dont près d'un tiers de réfugiés syriens ou palestiniens vivant souvent dans des camps bondés.
Les autorités ont tiré la sonnette d'alarme avant le reconfinement, disant craindre un effondrement du système de santé en raison d'une saturation du nombre de lits en soins intensifs et d'un nombre élevé de contaminations au sein du corps médical.
Avant la fermeture, «le taux d'occupation des lits en soins intensifs dédiés au coronavirus variait entre 80% et 90%. Aujourd'hui, nous avons atteint le 65 à 70%», a indiqué Hamad Hassan.
«Le danger est toujours présent. Les résultats du reconfinement apparaîtront la semaine prochaine, et on espère qu'ils seront moins graves», a-t-il poursuivi.
Un premier confinement en mars avait permis de juguler la pandémie. Mais avec le relâchement estival, la réouverture des commerces, puis l'explosion dévastatrice du 4 août au port de Beyrouth qui a bouleversé le Liban, les cas de contamination sont repartis en flèche.
La crise sanitaire vient s'ajouter à une débâcle économique sans précédent depuis des décennies, ayant doublé le taux de pauvreté, et poussant les acteurs économiques à s'opposer à une fermeture totale.