PARIS: Le Conseil constitutionnel a annoncé mercredi qu'il rendrait ses décisions le 14 avril sur la réforme controversée des retraites en France, qui a entraîné de nombreuses manifestations parfois émaillées de violences.
La Première ministre Elisabeth Borne avait saisi directement le Conseil constitutionnel le 21 mars pour un examen du texte qui repousse l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.
Des députés de gauche et ceux de l'extrême droite ont ensuite chacun déposé des recours pour contester la réforme, et les sénateurs de gauche en ont fait autant.
Dans un communiqué, le Conseil a expliqué qu'il rendrait deux décisions le 14 avril en fin de journée: l'une sur la constitutionnalité du projet de loi adopté au Parlement après un recours au 49.3, une disposition de la Constitution qui permet l'adoption d'un texte sans vote sauf en cas de mention de censure votée contre le gouvernement, et l'autre sur la recevabilité de la demande d'une référendum d'initiative partagée lancée par la gauche contre la réforme.
Cette disposition permet à un cinquième des membres du Parlement, soutenu par un dixième du corps électoral, de soumettre une proposition de loi au référendum.
Les syndicats seront reçus en début de semaine prochaine par la Première ministre, alors que le gouvernement a écarté mardi l'hypothèse d'une pause dans l'application de la réforme.
Le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester a prévenu mercredi que le recul de l'âge de la retraite ne serait pas au menu de la rencontre, mais les syndicats comptent bien aborder le sujet.
La mobilisation contre le texte est entrée dans son troisième mois, avec une montée de la violence ces derniers temps.
Mardi, le ministère de l'Intérieur a recensé 740 000 manifestants dans toute la France, dont 93 000 à Paris, le syndicat CGT "plus de 2 millions" dont 450 000 dans la capitale, une journée de mobilisation moins forte mais aussi moins chaotique que prévu.
"Si Mme Borne crée uniquement une mise en scène médiatique (...), ça va (lui) revenir comme un boomerang au visage", a averti le député de la gauche radicale Alexis Corbière, alors que l'intersyndicale a appelé à une 11e journée de mobilisation le jeudi 6 avril contre la réforme.