RAMALLAH: Les assauts menés par les forces armées israéliennes contre les Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est se sont poursuivis avec une fréquence accrue pendant le ramadan, confirment des sources palestiniennes à Arab News.
Mardi, l’armée israélienne a arrêté treize citoyens qui venaient de différentes parties de la Cisjordanie. Par ailleurs, et pour le quatrième jour consécutif, elle continue de resserrer son emprise sur la ville de Huwara, au sud de Naplouse.
Kamel Odeh, secrétaire du Fatah à Huwara, fait savoir que l’armée israélienne a déployé un grand nombre de ses soldats dans la rue principale, installant plusieurs barrières et s’efforçant de dévier le trafic vers des rues secondaires à l’intérieur de la ville.
Selon des témoins, l’armée israélienne aurait transformé plusieurs maisons le long de la rue principale du centre de Huwara en casernes militaires.
Amer Hamdan, un militant des droits de l’homme de Naplouse, explique à Arab News qu’il lui faut généralement une heure pour se rendre de Naplouse à Ramallah, mais que, aujourd’hui, le trajet a duré deux heures et demie en raison des points de contrôle militaires israéliens à Huwara.
«La situation sécuritaire autour de Naplouse est effrayante», déclare M. Hamdan à Arab News.
Pendant ce temps, mardi, des bulldozers israéliens ont démoli trois installations agricoles dans le désert d’Al-Sawahra, à l’est de Jérusalem, et une installation commerciale à Deir Ballut, à l’ouest de Salfit.
Le général Abdallah Kamil, gouverneur de Salfit, affirme que la politique de démolition des maisons et des installations par les autorités israéliennes dans sa ville est une pratique particulièrement inhumaine. Selon lui, elle est au service des plans de l’occupation qui visent à arracher les citoyens palestiniens à leurs terres afin de construire davantage de colonies israéliennes.
Au cours des dernières heures, des milices de colons ont lancé une attaque à grande échelle contre Huwara, au sud de Naplouse.
Des sources indiquent que les colons ont attaqué des maisons et incendié des véhicules sous la protection des forces de l’armée israélienne qui, elles, ont agressé des citoyens.
Mardi, des colons ont abattu quatorze oliviers sur les terres du village de Husan, à l’ouest de Bethléem. Elle avait abattu cinquante oliviers dans cette zone il y a environ dix jours.
De plus, le secrétaire général de la Fédération générale des syndicats palestiniens, Shaher Saad, a remis à la commission d’enquête de l’Organisation internationale du travail un rapport annuel sur les violations contre les travailleurs palestiniens à l’intérieur d’Israël.
Ce document comprend le nombre de travailleurs palestiniens tués par l’armée israélienne – quatre-vingt-treize en 2022 et trente et un au cours des deux premiers mois et demi de 2023 – et les risques auxquels les travailleurs sont exposés, en plus des violations liées aux courtiers qui déduisent environ 34 millions de dollars (1 dollar = 0,92 euro) des salaires des travailleurs par mois.
M. Saad explique au comité que les procédures du gouvernement israélien pour remettre l’argent des travailleurs à la société israélienne Otaim menacent leurs droits et empêchent la mise en place de la sécurité sociale en Palestine.
Le rapport comprend également les violations quotidiennes auxquelles les travailleurs sont confrontés: absence de normes de santé et de sécurité au travail, heures de travail qui s’étendent au-delà de celles qui sont légalement établies…
Quelque cent quarante mille Palestiniens de Cisjordanie travaillent en Israël, trente mille dans les colonies israéliennes et dix-sept mille dans la bande de Gaza.
Qadura Faris, le chef du Club des prisonniers palestiniens, signale à Arab News que les cas de cancer parmi les prisonniers palestiniens ont augmenté depuis 2021. Vingt-quatre prisonniers souffrent actuellement de cette maladie.
Il confirme que l’administration pénitentiaire a délibérément poursuivi une politique de négligence médicale envers les détenus, qui a entraîné la mort de soixante-quinze détenus sur les deux cent trente-six morts en prison depuis 1967.
«La politique de négligence médicale est la politique la plus dangereuse menée par l’administration pénitentiaire israélienne», confie à Arab News M. Faris. Il ajoute qu’environ sept cents prisonniers malades diagnostiqués dans les prisons israéliennes font face à des conditions de santé difficiles au cours des dernières années. Parmi eux, deux cents souffrent de maladies chroniques.
Israël détient quatre mille sept cent quatre-vingts prisonniers palestiniens dans ses geôles.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com